Produire en France, socialiser les moyens de production, c’est donner le pouvoir au peuple. En particulier le pouvoir de contrôler la production pour répondre aux objectifs de santé publique. C’est bien ce qu’expliquent les salariés de la filière du tabac en France, qui, privatisée, délocalise désormais la production dans les pays de l’Est. C’est bien parce que le tabac n’est pas un produit anodin que sa production doit être nationalisée et contrôlée en France, à défaut c’est augmenter les menaces et les risques pour les 17 millions de fumeurs en France. Qui ne s’arrêteront pas de fumer parce que l’on aurait cessé de produire des cigarettes en France.
Madame,
Monsieur,
Dire que la disparition de la filière tabac française favoriserait un rebond du tabagisme et surtout un risque aggravé pour les 17 millions de fumeurs, peut vous surprendre !
Et pourtant la fermeture de la dernière usine de la Seita (Riom) et du Centre de Contrôle et d’analyses de Fleury-Les-Aubrais conduirait, si un sursaut du Gouvernement n’était pas influencé par l’opinion publique, à la destruction d’une filière et de toutes ses compétences accumulées : De la plante produite par nos agriculteurs et transformée par notre outil industriel sous contrôle chimique du centre de Fleury, à une distribution en gros qui trace les produits, et aux buralistes qui assurent l’application des dispositifs anti-tabagiques par leur monopole (particulièrement en direction des plus jeunes).
La filière tabac participe à faire vivre nos territoires par la production strictement encadrée de la plante de près de 900 exploitations agricoles en France, par l’emploi de plus de 1500 personnes dans l’industrie, le contrôle et la distribution en gros des produits du tabac, et par les 24 000 buralistes.
Certains d’entre nous peuvent penser qu’en effaçant toutes ces activités on pourrait faire reculer le tabagisme. C’est le contraire qui est vrai !
Ces outils agricoles, industriels et commerciaux constituent un ensemble de compétences accumulées, d’expertises exercées grâce à la connaissance des processus, des réactions de la plante aux sols, des précautions industrielles à prendre pour un produit de bouche agro-alimentaire. Le pays a besoin de ces moyens pour accompagner activement le recul du tabagisme. Il peut le faire en adaptant en permanence les dimensions de la filière tabac et ses compétences pour mieux maîtriser tout le marché du tabac, y compris les produits importés.
Demain ! Sans les compétences de la filière tabac le marché français sera encore plus opaque qu’aujourd’hui alors que les marchés parallèles représentent déjà 1/3 de la consommation. Sans les yeux de la filière l’État sera aveugle, démuni face à un secteur complexe. Seules sur le marché français les 4 ou 5 transnationales du tabac pourront importer des produits dits-nocifs sur tout le territoire en détenant seules les règles du jeu.
L’État a des obligations à l’égard des populations : bien maîtriser le sujet pour faire reculer le tabagisme et réduire l’impact sanitaire sur les 16,5 à 17 millions de fumeurs.
Or le paquet neutre, en éliminant les moyens de séduire et fidéliser par le contenant, va orienter la concurrence sur le produit contenu et la fabrication au moindre coût, ce qui aura des conséquences sur la dangerosité du produit. Venue des continents Asiatiques, Sud-américains ou du Moyen-Orient, la plante tabac qui constitue près de la moitié du coût de production de la cigarette sera incontrôlable alors qu’elle est capable d’absorber n’importe quel polluant, y compris d’assainir un sol de ses métaux lourds…
Tous ceux qui refusent le tabagisme ou qui fument peuvent-ils rester sans voix devant cet avenir sans visibilité qui fera courir des risques incommensurables et incontrôlables demain à la santé publique ?
Des professions médicales entières, des organisations d’alerte contre le tabagisme, sont engagées dans des batailles contre la consommation du tabac et ses conséquences.
Mais peut-on se limiter à répéter, y compris avec démonstrations à l’appui, que le tabac est nocif sans se préoccuper des tenants et des aboutissants des économies liées au tabac ?
Comment est fabriquée la cigarette ? D’où vient-elle ? Quelle agriculture de quel pays produit la plante et comment ? Avec quoi État pourra-t-il piloter le marché français lorsque les planteurs auront fermé leurs exploitations, que la Seita aura disparu et que les buralistes seront décimés ?
Les transnationales du tabac en maîtres du marché français imposeront leurs produits et leurs exigences auprès des décideurs et le tabagisme ne reculera plus.
Dans une situation de grands risques futurs pour la santé publique, nés de la disparition envisagée de la filière tabac, le principe de précaution faisant prévaloir la santé publique sur les intérêts économiques d’une multinationale du tabac (Imperial Brands) doit être activé par l’État.
L’État doit suspendre immédiatement le plan de restructuration d’Imperial Brands. Une table ronde réunissant les acteurs de la filière tabac (agriculteurs, salariés, buralistes), le corps médical et les comités nationaux contre le tabagisme, doit être organisée en présence des ministres de la Santé, de l’industrie, de l’Agriculture et du Budget.
Madame,
Monsieur,
Nous vous demandons d’intervenir avec nous sur une situation d’urgence en réclamant l’arrêt immédiat du plan de fermeture de l’usine de la Seita et du centre de contrôles et d’analyses de Fleury-Les-Aubrais, de suppression de centaines d’emplois et de leurs délocalisations en Pologne et en Allemagne. Ce plan dynamiterait la filière tabac avec les conséquences décrites ci-dessus. Si vous êtes concerné(e) par le recul du tabagisme et la protection des fumeurs français ; si vous souhaitez éliminer les risques sur la santé publique :
Adhérez gratuitement au Comité de soutien aux salariés Seita pour être tenu(e) informé(e) :
comitedesoutienseita [arrobase ]gmail.com
Signez la pétition en ligne sur le site Change.org :
Partagez ces infos autour de vous