Jo Hernandez est un syndicaliste CGT- ancien secrétaire de l’UD CGT du Tarn – ancien secrétaire du syndicat CGT EDF production thermique du Sud Ouest. Il est également responsable du secteurs luttes du PRCF. Voici la lettre ouverte qu’il a adressé à Philipe Martinez en réponse au courrier adressé par le combatif secrétaire général de la CGT à l’ensemble des syndiqués de la confédération.
Lettre ouverte à Philippe Martinez secrétaire général de la CGT.
Cher Camarade,
Comme tous les syndiqués CGT, j’ai reçu ta lettre adressé aux syndiqués CGT. Lettre qui fait le bilan des événements sociaux, politiques et syndicaux survenus d’avant les vacances, et appelle à la mobilisation pour l’abrogation de la loi travail, pour les 32 heures et pour la réussite des manifestations du 15 septembre.
Ce que je retiens en positif et en négatif de cette lettre aux syndique(e)s CGT :
Points positifs.
Effectivement, comme tu le souligne, le mouvement social n’est pas seulement terminé mais demande à être amplifié. Le travail des militant(e)s CGT à permis la mobilisation des travailleurs qui non seulement ont battu le pavé pendant des mois, mais aussi occupé les places avec le mouvement des « Nuits debout » et à permis que plus d’un million de personnes signent sur internet l’appel au retrait du projet de la loi travail.
Ce mouvement à permis également d’en finir avec le tabou « grève générale » « blocage de l’économie ». le fait qu’il ait eu un écho mondial et de solidarité internationale, par exemple, la FSM à soutenu de manière visible le mouvement avec la présence de son secrétaire général à Marseille. Que la classe ouvrière, raffineurs, cheminots, salariés de la route, aient été au centre de la lutte.
Le fait que la CGT ait repris conscience de la nécessité de remettre de vrais services d’ordre dans les manifs qui, aujourd’hui peuvent servir contre les comportements irresponsables, mais qui demain peuvent servir aussi contre la fascisation et l’État policier.
Le fait que les travailleurs en lutte contre la répression syndicale (les Goodyear ou Air france aient largement tiré le mouvement.
Points négatifs :
1- Une absence d’analyse de fond sur les causes des attentats perpétrés sur le sol national et une absence de lutte syndicale sérieuse contre les ingérences et les guerres impérialistes. Aucun appels à la lutte contre le surarmement, contre les ventes d’armes aux pétromonarchies, contre le retour de la France dans l’OTAN en violation de la décision prise en 1965 par le général DE Gaulle. Résultat, la CGT n’a pas de vrais réponses de fond sur les attentats qui, si criminels et condamnables qu’ils soient, ne sont pas sans lien avec la politique impérialiste de la France.
Aucun appel à la nationalisation où renationalisation entière des entreprises vitales pour le pays qui se délocalisent ou suppriment des emplois : Alstom, Arcelor Mittal, Air France, EDF, SNCF etc, etc.
2 – Aucune volonté de mettre en œuvre un grand débat national dans les entreprises en lien avec les luttes. La seule proposition d’action est la poursuite de manifestations saute moutons qui, démobilisent les travailleurs.
3 – Aucune référence à la casse des statuts et contre la casse du collège, de l’école primaire (« réformes des rythmes »), de l’université.
4 – Aucune convergence des luttes avec les paysans étranglés par le capital et Maastricht, ni aux artisans (taxis,etc.) dont le statut est dynamité par l’ubérisation néolibérale.
5 – Absence dans cette lettre, de mettre en cause sur le fond l’Union européenne.
7 – Aucune référence à la passivité de la CES (Confédération européenne des syndicats) qui, malgré l’application de la directive européenne sur le travail, n’a pas condamné leur mise en œuvre en Belgique et en Italie et ne nous a pas soutenu dans la bataille contre la loi travail en France.
Voilà ce que j’aurais aimé lire dans ta lettre, voilà des thèmes mobilisateurs et révolutionnaires. C’est aux travailleurs, à la classe ouvrière, à leur organisations syndicales de diriger les luttes pour sauver la nation républicaine de la fascisation, de la décomposition et de la régression sociale. Plus que jamais, « ils cassent notre pays et nos acquis, bloquons leurs profits » Construisons le tous ensemble et en même temps.
Jo Hernandez