Face à la fascisation et à l’euro-dislocation de la France et des acquis sociaux, les propositions du PRCF pour construire le « tous ensemble » du monde du travail, de la jeunesse et des antifascistes
LETTRE OUVERTE de la COMMISSION LUTTES du P.R.C.F. aux SYNDICALISTES DE CLASSE, aux amis des libertés démocratiques et du progrès social
17 juin 2021, 81ème anniversaire de l’Appel à la Résistance lancé par Charles Tillon au nom du PCF clandestin le 17 juin 1940
Fascisation galopante
Le PRCF n’est désormais plus seul à lancer l’alerte contre la fascisation galopante de la France et contre la grave menace qui pèse sur les libertés et sur le mouvement populaire. « Tribunes » de généraux fascistes appelant, dans Valeurs actuelles, à un putsch militaire, empilement de lois liberticides à l’initiative de Macron, Darmanin et Dupont-Moretti, manifestations de l’ultradroite policière sous les fenêtres du Parlement avec la caution d’un ministre de l’Intérieur et de dirigeants prétendus « socialistes » et « communistes », interdiction ou « nassage » systématiques de manifs populaires à l’instigation du dangereux préfet de police Lallement, ministres de la Macronie, dirigeants LR et ex-ministre PS (Valls) surenchérissant sur le RN en matière de déclarations xénophobes ou pseudo-sécuritaires, blogueur fasciste appelant au meurtre des « gauchistes » sur internet, montée en puissance du Rassemblement lepéniste qui impose ses thèmes ultraréactionnaires dans la précampagne des présidentielles : pas un jour ne passe sans que ne s’accumulent les signes d’une très grave dérive politique que même des personnalités comme Hamon ou Audrey Pulvar, qui ont soutenu les gouvernements maastrichtiens et policiers de Hollande et de Valls, n’hésitent plus à qualifier, à juste raison, de « glaçante », voire de « moment préfasciste ».
À l’arrière-plan de la fascisation hexagonale, l’euro-dislocation maastrichtienne et atlantique de la France
Cette fascisation est indissociable du processus d’euro-dislocation en marche de la France, de la République une et indivisible sacrifiée à l’euro-régionalisme, du « produire en France » industriel, artisanal et agricole, des services publics (notamment de l’Éducation nationale, de l’hôpital public, d’EDF, de la SNCF, de la Poste) et des conquêtes du mouvement ouvrier – statuts, Code du travail, conventions collectives, indemnisation du chômage, retraites par répartition, Sécu, logement social, etc. Comme n’a cessé de le démontrer le PRCF, la prétendue « construction » européenne est de A à Z synonyme de désintégration de notre pays, de ses acquis sociaux et démocratiques, de ses bases productives, voire de sa langue de plus en plus sacrifiée au tout-anglais managérial cher à l’UE. S’érige ainsi, contre la volonté explicite de notre peuple (vote du 29 mai 2005 à la constitution européenne), un dangereux Empire euro-atlantique inféodé au grand capital, centré sur Berlin, supervisé par Washington et préparant ouvertement sous l’égide de l’OTAN une guerre potentiellement exterminatrice et suicidaire contre les peuples russe et chinois. Et comme notre peuple refuse de se laisser détruire et humilier, comme il résiste pied à pied, des grèves de décembre 1995 au soulèvement des Gilets jaunes en passant par les luttes pour la défense des retraites, par le Non de 2005, par l’insurrection de la jeunesse contre la précarisation du travail (CPE en 2006), les pouvoirs maastrichtiens successifs, de Raffarin à Macron et de Sarkozy à Hollande-Valls, ne cessent de durcir la répression, de renforcer l’État policier, de diviser notre pays en stigmatisant les travailleurs « musulmans », de quadriller les médias et l’internet, de piétiner les garanties constitutionnelles et de créer les conditions d’un régime de force en pavant la voie de l’extrême droite (dont Macron était, aux dires de certains « progressistes », « syndicalistes » et « communistes », censé nous protéger !).
La « construction » euro-atlantique, ce moteur continental des politiques de guerre et de fascisation
Ajoutons à cela qu’à l’échelle européenne, la fascisation est cyniquement impulsée par l’UE. En effet, avec l’appui des eurodéputés RN, LR, LREM, PS, EELV et MODEM, le « Parlement » européen a voté en septembre 2019 une résolution ignoble qui met sur le même plan le régime hitlérien et l’URSS, son principal vainqueur militaire*, les nazis et les résistants communistes (prétendument « totalitaires » !), tout en validant officiellement l’interdiction des partis communistes des pays de l’Est et en appelant à mots couverts à interdire l’emblème ouvrier et paysan du communisme (la faucille et le marteau) sur tout le territoire européen. Ce qui revient à la fois à criminaliser les communistes, qui furent pourtant les fers de lance de la lutte antifasciste de Stalingrad aux Maquis français, italiens, grecs ou yougoslaves, et à banaliser l’extrême droite, laquelle gouverne déjà à Budapest, Varsovie, Kiev, Anvers et dans les pays baltes. Voilà la « belle Europe » que les dirigeants de la « gauche » euro-formatée politique et syndicale, qu’ils soient inféodés au PS européen, au « Parti de la Gauche Européenne » ou à la « Confédération européenne des Syndicats », prétendent « réorienter dans un sens progressiste et écologique »… On comprend que, dans ces conditions, où le peuple français ne consent plus aux politiques euro-destructives, mais où la fausse « gauche » a intégré de fait le Parti Maastrichtien Unique (par exemple en ralliant les listes eurofédéralistes du PS et des Verts aux régionales), le RN et ses flanc-garde, les Philippot, Dupont-Aignan, Poisson, Marion Maréchal, Enthoven et autres Zemmour, aient un boulevard devant elles pour préparer l’assaut final contre les libertés, contre les syndicats et contre le mouvement ouvrier.
Union, action contre la fascisation !
Dans ces conditions, il faut combattre sans mégoter tout pas en avant de la fascisation, et c’est dans cet esprit que le PRCF a immédiatement condamné l’agression fasciste perpétrée contre les cégétistes le 1er mai 2021. C’est aussi dans cet esprit que nous étions actifs dans la manifestation antifasciste du 12 juin dernier et que nous serons de toutes les mobilisations, de tous les collectifs unitaires faisant sincèrement échec à la fascisation. Retrait de toutes les lois liberticides depuis Sarkozy ! Combat résolu contre la présence dans l’armée et la police d’éléments fascisants ou racistes! Démission de Darmanin, Lallement et Cie ! Aucun soutien à Macron qui, loin d’être un « rempart » à l’extrême droite, s’est révélé, comme l’avait annoncé le PRCF en mai 2017, un ACCÉLÉRATEUR de la fascisation et de la lepénisation du pays !
Union, action contre l’ensemble des contre-réformes disloquant la France et le monde du travail !
Mais cela ne suffit pas. Si l’on veut frapper non seulement la « Bête immonde » du fascisme résurgent, mais aussi le hideux « ventre fécond » dont le fascisme ressurgit périodiquement, c’est-à-dire l’exploitation capitaliste, la marche aux guerres impérialistes et néocoloniales et l’Empire euro-atlantique en construction, il faut aussi combattre :
* l’ensemble des politiques de classe et de casse maastrichtienne qui détruisent la France et qui, en semant le désespoir et détruisant le lien social, creusent le lit du fascisme : retrait de l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes dictées par l’UE, par le « service de la dette » et par la « défense de la zone euro » (contre-« réformes » Blanquer du bac et du lycée, contre-« réformes » Parcoursup et Vidal, contre-« réforme » Hôpital 2022, contre-« réformes » des retraites et des indemnités chômage), de l’ensemble des euro-privatisations (EDF, SNCF, ports et aéroports, ONF, etc.), retrait de l’ensemble des plans de fusions capitalistes, des plans de licenciements et des euro-délocalisations (PSA, Renault, Alstom, Airbus, Air-France, etc.), de l’ensemble des lois liberticides, anti-immigrés et antisyndicales.
* le surarmement qui fait jeter chaque année des sommes énormes dans la préparation d’une guerre antirusse qui serait un suicide pour la France, l’Europe et la planète.
Affronter l’euro-réformisme, débattre franchement, « en bas », du Frexit progressiste, antifasciste et anti-impérialiste !
Enfin il faut oser contester frontalement les orientations euro-réformistes désastreuses qui, depuis des décennies, ont conduit le mouvement populaire de défaite en défaite et l’ont privé d’un parti d’avant-garde et d’un syndicalisme de classe offensif tout en ouvrant la voie à la fascisation. Osons mettre en débat « en bas » l’UE et son « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (Maastricht) qui coordonne à coups de directives-diktats les attaques relayées et amplifiées par nos gouvernements maastrichtiens et policiers successifs, qu’ils soient LR, LAREM-MODEM ou PS/EELV. Retrouvons l’élan salvateur du Front populaire, de la Résistance antifasciste, de la Libération où sous les plis mêlés du drapeau rouge international des ouvriers et du drapeau tricolore de la souveraineté nationale, le monde du travail alors doté d’un vrai PCF marxiste-léniniste et d’une CGT de combat dirigeait la lutte du peuple pour l’indépendance nationale, la paix, la démocratie et le progrès social. Dans cet esprit, la commission Luttes du PRCF, où militent des militants syndicaux de classe, salue le dynamique meeting récent de Gardanne où 1000 cégétistes venus de toute la France ont appelé à riposter de manière unitaire aux attaques coordonnées du MEDEF, de l’UE et du gouvernement à leur service.
Rentrée 2021 : pour une manifestation nationale de combat lançant la contre-offensive unie des travailleurs, de la jeunesse et des militants du progrès social
Le PRCF participera avec enthousiasme à la manifestation prévue fin juin par les cégétistes réunis à Gardanne. Plus globalement, nous proposons que soit débattue la proposition (ou toute autre proposition convergente) de préparer tous ensemble à la rentrée une grande manifestation nationale de combat fédérant les syndicats de lutte, les militants politiques progressistes, les gilets jaunes, les patriotes antifascistes et antieuropéistes, pour :
* réclamer l’abrogation immédiate de l’ensemble des contre-réformes, des euro-privatisations, des euro-délocalisations, des lois liberticides ;
* stopper l’extrême droite et l’ensemble des politiques capitalistes, liberticides et maastrichtiennes qui la nourrissent ;
* exiger l’augmentation substantielle des petits et moyens salaires et des revenus du travail, pensions, indemnisation du chômage, revenus minimaux, financement du logement social avec, symétriquement, une substantielle taxation du grand capital et des grandes fortunes, la diminution drastique des dépenses militaires et la sortie de la France de l’OTAN. Le thème de cette manifestation de combat pourrait être « le MEDEF, l’UE et Macron cassent le pays, les acquis, les services publics, le produire en France, les libertés démocratiques: tous ensemble et en même temps, bloquons leurs profits jusqu’à satisfaction ! ».
Accélérer la marche vers la reconstruction du Parti de combat, une tâche vitale pour stopper la fascisation et passer à la contre-attaque!
Quant au PRCF, il continuera de porter dans les luttes et dans le débat de la précampagne des présidentielles son projet d’Alternative rouge et tricolore, de Frexit progressiste, de nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie, de République sociale, souveraine, une et indivisible, laïque et démocratique en marche vers le socialisme et le communisme. Et dans ce but, nous appelons aussi tous les syndicalistes de lutte qui se réclament du communisme à nous rejoindre sans tarder. En effet, le PCF actuel, plus dérivant et déboussolé que jamais, ne peut plus redevenir le parti d’avant-garde qui est indispensable pour stopper la fascisation et pour passer à la contre-offensive comme sut le faire le grand PCF marxiste-léniniste de 1936 et de 1945 : il y a désormais une COURSE DE VITESSE entre l’euro-dislocation/Euro-dislocation de la France et la reconstruction de plus en plus urgente d’un vrai parti communiste auquel travaille le PRCF. Rejoignez-nous, camarades syndicalistes, aidez-nous et aidez-vous vous-mêmes en nous rejoignant maintenant, camarades, car le syndicalisme de classe ne peut pas plus vaincre sans un vrai PC de combat que ce dernier ne peut vaincre sans la renaissance large du syndicalisme de classe et de masse qui fit les beaux jours de la grande CGT de Frachon, Croizat, Sémard, Marcel Paul et Krasucki !
Pour un sursaut de classe antifasciste, patriotique et internationaliste !
La classe ouvrière et le monde du travail, qui constituent l’écrasante majorité de la population française, sont capables, non seulement de stopper la fascisation et l’euro-dislocation en marche de la République, mais de passer à la contre-offensive générale. Il faut pour cela oser bousculer les vetos des états-majors discrédités qui collent au PS et à l’UE et qui conduisent les luttes à une défaite potentiellement historique. Face à la fascisation, face à l’euro-dislocation en passe de franchir un seuil décisif, un fort sursaut de classe, antifasciste, patriotique et internationaliste à la fois est urgent. À chacun de prendre ses responsabilités, nous, militants du PRCF qui sommes aussi des syndicalistes de classe, prenons et prendrons les nôtres.
Pour le bureau de la Commission Luttes du PRCF, Thomas (Services publics, 59), Sylvain (Commerce, 94), Jo (EDF, 81), José (Bâtiment, 62), Anna (Métallurgie, 06)
avec le soutien de
- Léon Landini, président du PRCF, ancien officier des FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, décoré par l’URSS pour faits de Résistance
- Pierre Pranchère, vice-président du PRCF, ancien Maquisard FTPF, Combattant Volontaire de la Résistance, ancien député du PCF
- Hermine Pulvermacher, membre du PRCF, ancien officier des FTP-MOI, Chevalier de la Légion d’honneur
- Georges Gastaud, secrétaire du PRCF, fils de Résistant, syndicaliste
- Fadi Kassem, secrétaire du PRCF, syndicaliste
*Rappelons les mots de Charles de Gaulle en visite d’État à Moscou en 1944: « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».