Chers camarades,
Il y avait eu le discours de Pierre Laurent à Athènes, appelant le peuple grec à revoter Tsipras (et non pas communiste) alors que ce dernier venait d’accepter de présenter aux Grecs un programme d’austérité totalement contraire au vœu majoritaire exprimé par référendum. Il y a eu ensuite le soutien acritique du même Pierre Laurent, président du Parti de la Gauche Européenne aux dirigeants espagnols de « Podemos » (« nous pouvons » !), le parti qui n’arrête plus d’expliquer désormais que, compte tenu de l’environnement européen, il ne pourra plus faire grand-chose de neuf s’il parvient au pouvoir. Il y a eu tout récemment le vote de l’état d’urgence par la totalité des députés du PCF, au mieux certains sénateurs s’abstenant de donner carte blanche à Valls-MEDEF pour fliquer le mouvement ouvrier et poursuivre son offensive liberticide. Voici maintenant que tombent les résultats, plus désastreux que jamais, du PCF et du (ou « des ») Front(s) de gauche aux régionales : un score nationalement inférieur à 5%, des listes concurrentes à l’intérieur dudit « front », un ralliement au PS euro-régionaliste par ci et au vote soi-disant « antifasciste » pour Xavier Bertrand et pour l’autre grand « républicain » bien connu, Christian Estrosi…
Et voilà que maintenant des jeunes des JC franciliennes s’exhibent sur internet avec l’intégriste Tarik Ramadan, alors que le PCF n’était même pas représenté au meeting de la Libre Pensée du 5 décembre (2500 personnes pour défendre la loi laïque de 1905 attaquée de toutes parts !). manifestement, la devise du PCF n’est plus celle de l’Internationale communiste, « prolétaires de tous les pays, peuples opprimés du monde unissez-vous », mais le slogan caméléonesque « je suis oiseau, voyez mes ailes, / Je suis souris, vivent les rats » (La Fontaine) !
Bref, de plus en plus de communistes encore membres du PCF s’interrogent à voix haute pendant que d’autres quittent à nouveau le parti sur la pointe des pieds. Mais rien n’y fait, la direction du PCF-PGE maintient son cap suicidaire sur la fumeuse « réorientation progressiste de la construction européenne » – à laquelle plus aucun ouvrier sain d’esprit ne croit plus, sur l’ « euro au service des peuples », sur l’état d’urgence « sous surveillance démocratique », sans parler du refus déjà ancien et fortement ancré des fondamentaux qui construisirent le PCF en 1920 : ancrage privilégié dans la classe ouvrière, référence forte au marxisme et à la Révolution d’Octobre, défense (si critique qu’on voudra) de la première expérience socialiste de l’histoire inlassablement criminalisée par les dirigeants du PCF, centralisme démocratique (et non le mélange actuel de pétaudière et de « cause toujours tu m’intéresses » qui caractérise la direction Laurent, comme avant lui, Hue ou M.-G. Buffet…
Pour notre part, nous avons longtemps combattu dans le parti pour tenter d’unir ses opposants marxistes. Mais faute d’unité suffisante entre ces derniers, qui ont aussi leur part de responsabilité, et aussi et surtout parce que l’idéologie dominante était à l’anticommunisme, à l’antisoviétisme, à l’anti-léninisme, au déni de la Révolution française et du « jacobinisme », aux tendances pseudo-modernistes de la fausse gauche à idolâtrer « l’Europe », à brocarder la nation, le drapeau tricolore, à préférer le clinquant du tout-anglais à la langue d’Aragon et de Ferrat, à un « humanitarisme » superficiel et sans contenu de classe anti-impérialiste, la dérive a continué. La « rénovation » eurocommuniste des années 75/80, portée par les Elleinstein, Juquin et Cie, est devenue la « refondation » de Fiterman et Martelli, celle-ci s’est muée en « mutation génétique » huiste pour devenir la « métamorphose » chère aux dirigeants actuels. A chaque fois on vous a promis un parti plus large, plus ouvert, plus « moderne », plus apte à contenir la social-démocratie, à contrer la droite, à stopper le FN. Et chaque fois, le glissement du parti vers sa droite, vers la social-démocratie, a favorisé tout au contraire, le glissement social-libéral et droitier du PS (qui n’était tenu à gauche que par la force et par la clarté politique du PCF), le glissement de la droite « classique » vers le FN et, issue logique de tout ce décalage vers la droite qui a commencé par se manifester publiquement dès 1976 avec l’abandon de fait du marxisme-léninisme, c’est maintenant le FN qui est de loin le premier parti dans la classe ouvrière pour ce qui est des votes exprimés alors que le PCF est resté le premier parti ouvrier et le premier parti de France tant qu’il agissait sur la base des conceptions révolutionnaires.
Maintenant la situation vous est bien connue : un front de gauche éclaté et inaudible, qui n’est que le marchepied du PS au second tour – quand celui-ci ne s’efface pas devant les « republicans » (en anglais dans le texte) de Sarkozy. Un mouvement ouvrier d’autant plus en difficulté que la direction de la CGT a depuis longtemps abandonné le syndicalisme de classe (mention retirée des statuts) et que cette centrale qui nous est chère a quitté la FSM pour intégrer la très maastrichtienne Confédération Européenne des Syndicats. Quant au peuple français, il est pris en tenaille entre les super-maastrichtiens du PS et de l’ex-UMP, qui ne rêvent que d’ « Etats-Unis d’Europe » et d’ « Union transatlantique » et qui désossent tous les acquis communistes de la Libération (Sécu, statuts, conventions collectives, retraites par répartition, services publics, nationalisations bancaires et industrielles furent principalement l’œuvre des ministres franchement communistes Thorez, Croizat, Marcel Paul, Tillon, etc.), et les ultraréactionnaires du « rassemblement bleu Marine » et de la « droite forte » courtisée par Sarkozy. Sur le plan international, à force de pratiquer l’équidistance entre l’impérialisme et les régimes, criticables certes, mais NATIONAUX, qu’agressent les Etats de l’OTAN, à force de refuser la reconstruction d’un véritable Mouvement communiste international et de lui préférer cet appendice stipendié de Bruxelles qu’est le PGE.
Dans ces conditions, chacun ne voit-il pas, s’il veut faire preuve de bonne foi et ne plus se cacher la réalité que la « remise sur les rails de la lutte des classes » d’un appareil de plus en plus socialo-dépendant, boboïsé et eurobéat relève de la pure et simple incantation et de la dérobade devant la responsabilité de tout communiste, qui est celle de reconstruire un vrai parti communiste et, d’ores et déjà, de retrousser les manches pour qu’ensemble, membres ou pas du PCF, tous les vrais communistes de ce pays aillent ensemble à la porte des usines avec un vrai programme de rupture révolutionnaire. Au lieu de hausser les épaules quand vous entendez parler de Pôle de renaissance communiste, ne faut-il pas enfin porter attention au TRAVAIL d’élaboration critique, stratégique, que fait notre organisation ? Reconstruction d’une organisation léniniste fonctionnant collectivement sur la base du centralisme démocratique, appel permanent à tous les communistes où qu’ils soient organisés à mettre en mouvement une Convergence communiste indépendante du PCF mutant, soutien résolu au syndicalisme de classe, Front antifasciste, patriotique et progressiste actualisant la référence au CNR et appelant aux « quatre sorties » (euro, UE, OTAN, capitalisme) par la porte à gauche, rôle dirigeant de la classe travailleuse dans toute son extension moderne, marche à un socialisme qui soit vraiment « l’œuvre vivante des masses » comme le stipulait Lénine, combat contre l’UE mais refus du repli frileux et coopération internationales avec tous les pays, mise à nu du caractère exterministe et fascisant du capitalisme dans tous les domaines, y compris environnemental, voilà ce que travaille en permanence le PRCF.
Vous y avez toute votre place pourvu que vous vouliez militer à égalité avec vos camarades. Et si vous ne voulez pas rejoindre le PRCF, inscrivez-vous du moins dans la dynamique d’unité d’action des communistes autour des deux drapeaux, rouge et tricolore, et pour les « quatre sorties », dont un des temps forts fut le meeting du 30 mai dernier à Paris (commémoration de lutte du Non français à la constitution européenne).
Il est minuit moins cinq : l’heure n’est plus à râler, à pester contre nos « chefs », à développer chacun dans son coin des considérations plus ou moins utopiques, à attendre un congrès de plus où il ne se passera pas grand-chose : l’heure est à reconstruire le parti en lien avec les luttes sociales, antifascistes et antiimpérialistes urgentes. En ce 95ème anniversaire du Congrès de Tours (décembre 1920) et du grand mouvement de lutte de décembre 1995, c’est le vœu de nouvelle année que formule à votre adresse le PRCF et ses militants, vos frères de lutte.
www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
N’attendez pas qu’il soit trop tard, rejoignez le PRCF: adhérez !
Comme disait Thorez :
QUE LES BOUCHES S’OUVRENT
PAS DE MANNEQUINS DANS LE PARTI !
COMMUNISTES DU PCF ROMPEZ LES RANGS
CHASSAIGNE APPELANT À VOTER ESTROSI A MIS À NU LA DIRECTION DU PARTI
CE SONT DES IMPOSTEURS