Chers camarades en lutte de GM&S,
La commission luttes du PRCF est à vos côtés dans votre bras de fer avec les capitalistes qui veulent couler votre boîte. C’est eux et eux seuls qui sont responsables, avec l’Etat bourgeois qui les défend, du désespoir que vous vivez aujourd’hui.
En effet, Sarko, Hollande, Macron rament pour l’UE supranationale du grand capital qui se définit elle-même comme une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (Traité de Maastricht) : en clair, cette « construction » européenne qu’entend encore accélérer Macron (« gouvernement de la zone euro », « défense européenne dans le cadre de l’OTAN », basculement rapide au tout-anglais obligatoire des pays européens, Traité transatlantique…) signifie la solution finale pour le « produire en France » industriel et agricole, mais aussi, dans la foulée, pour tous les grands acquis sociaux de 1945 construits par les ministres communistes, tous membres de la CGT :
- Sécurité sociale, retraites par répartition, Code national du travail, conventions collectives de branche (par le métallo Ambroise Croizat),
- statuts du fonctionnaire et de l’ouvrier mineur (Maurice Thorez, ancien mineur),
- nationalisation de Renault, des Charbonnages et de l’énergie (Marcel Paul, secrétaire de la fédération CGT de l’Energie, ancien déporté-résistant).
Quel mépris pour les efforts que vous avez consentis en vain, comme l’avaient fait avant vous les « Conti » et tant d’autres salariés qu’on a amusés avec le « réalisme », les « exigences du marché » et les « concessions » salariales afin de les pressurer davantage et de fermer la boîte dans les meilleures conditions POUR LES ACTIONNAIRES !
Décidément, il n’y a pas d’autre issue dans notre pays que le retour au grand syndicalisme de classe et de masse dont la CGT dans son ensemble était porteuse en 36, 45, 68, quand elle agissait main dans la main avec le grand, le vrai Parti Communiste Français. Ancré dans la classe ouvrière, patriote et internationaliste à la fois, fer de lance du Front populaire et de la Résistance antifasciste, le PCF de Maurice Thorez et de Jacques Duclos était alors porteur d’un projet révolutionnaire qui obligeait les capitalistes à « se tenir à carreau ».
Aujourd’hui, tout est fait pour obliger les ouvriers, soit à baisser la tête, soit à d’autodétruire, tout en les forçant à choisir entre les défenseurs de cette Europe mortifère, qu’incarne le banquier Macron jusqu’à la nausée, et les vendeurs de vent du FN qui n’ont rien d’autre à proposer que la division raciste entre ouvriers et qu’un discours complètement creux et à géométrie variable sur l’Europe et les acquis sociaux (en réalité, la Le Pen ne veut PAS sortir de l’UE et de la funeste zone euro, qui renchérit tous nos produits à l’exportation, parce que ses maîtres de la classe capitaliste ont décidé de fermer la maison France pour se projeter dans l’Empire euro-atlantique piloté par Merkel. Et c’est d’ailleurs Merkel que courra voir Macron à Berlin dès son intronisation !
C’est pourquoi nous, militants franchement communistes du PRCF, qui sommes comme vous des ouvriers, des employés, des techniciens, de petits fonctionnaires, nous qui ne vivons et ne vivrons jamais de la politique, nous ferons tout notre possible pour être de votre manifestation dans la Creuse. Ne laissons plus casser une usine dans notre pays, ne laissons plus un agriculteur se suicider sans réagir vertement, ne laissons plus nos écoles, hôpitaux, services publics sombrer l’un après l’autre au grand désespoir des professeurs, des infirmières, des cheminots, des postiers, des électriciens-gaziers désolés de voir la France d’en haut SABOTER leur métier.
Plus que jamais, sans écouter la direction jaune de la CFDT qui nous vend sur l’autel de l’ « Europe », il faut construire le tous ensemble et en même temps, unir le drapeau tricolore de la nation indépendante au drapeau rouge des travailleurs, appeler au FREXIT progressiste qui sortira notre pays du mouroir européen, se mettre en marche, non pas vers la casse de TOUS nos acquis et de NOTRE pays, mais vers le véritable socialisme qui donnera aux travailleurs la maîtrise des moyens de production et du pouvoir politique en France. Revendiquons notamment la nationalisation démocratique, sans indemnités pour les grands actionnaires, des banques et des secteurs-clés de l’économie nationale.
Et dans l’immédiat, re-nationalisation intégrale de Renault et constitution d’un pôle automobile unique franco-français piloté par intégrant les équipementiers, commande des pièces nécessaires à PSA/Renault à GM&S, Durisotti, Française de Mécanique, Bosch-France, etc. SANS TENIR COMPTE des traités européens qui tuent notre pays !
Camarades ouvriers, employés, techniciens, ingénieurs, devenez ou redevenez franchement communistes en rejoignant notre PRCF ; car la classe ouvrière ne pourra ni sauver sa peau, ni reconstruire notre pays cassé sans reconstruire un vrai parti communiste allié à un grand syndicalisme de classe et de masse CGT.
Le POLE de RENAISSANCE COMMUNISTE en FRANCE (PRCF)
Compte rendu de la situation par la NVO, le journal de la CGT
Les salariés de GM&S La Souterraine ont symboliquement détruit une presse ce matin et menaçaient d’écraser une autre machine-outil cet après-midi. Du matériel qui n’était plus en fonctionnement. Des bonbonnes de gaz et des bidons d’essence étaient aussi sortis.
Denis Bréant, responsable de la branche automobile à la Fédération CGT Métallurgie a immédiatement réagi : « On peut comprendre des salariés qui sont bernés depuis des mois avec des discussions et des semblants d’engagement. Ils n’ont toujours pas de repreneurs concrets, et en tout cas quoiqu’il arrive, le niveau de volume de commandes ne leur permettrait pas de vivre. Durant des mois de lutte, ils ont continué à produire pour PSA et Renault malgré le conflit, et ils ont maintenant la sensation qu’on les amène droit dans le mur. À cela, ils s’y refusent. Il est déplorable que Renault et PSA aient récemment déclaré qu’il n’y aurait pas socialement un abandon de cette entreprise, alors que ces déclarations ne sont absolument pas suivies d’effet ».
Thomas Baudouin, membre de la direction de la FTM CGT va plus loin encore et en appelle au nouveau président de la République : « Emmanuel Macron connaît très bien ce dossier pour l’avoir suivi lorsqu’il était ministre. Maintenant qu’il est élu, il n’y a plus aucun obstacle pour faire avancer ce dossier dans le bon sens et sauver tous les emplois. Il se doit d’imposer à Renault et PSA de revenir à la table des négociations ».
Le syndicaliste avance trois raisons principales :
- 1 – l’État est actionnaire des deux constructeurs,
- 2 – le CICE et les allègements Fillon ont financé ces groupes,
- 3 – GM&S est le deuxième employeur du département.
Sans cette usine, quel peut être avenir d’un territoire comme la Creuse, déjà fortement touché par la désindustrialisation et le dépeuplement ?
Dans l’immédiat, la fédération CGT se met totalement à disposition pour sortir de l’impasse économique : « Nous déplorons que les négociations aient eu lieu entre le constructeur, le gouvernement et le directeur provisoire du site et le mandataire, mais sans la CGT. Même si les salariés emploient aujourd’hui la manière forte, ils ont su montrer qu’ils étaient en capacité de discuter et négocier. Si Renault et PSA s’engagent à une négociation sérieuse, la FTM CGT sera prête à accompagner les salariés de GM & S dans ces négociations », conclut Denis Bréant.
Après plusieurs mois de mobilisation et l’élaboration d’un projet industriel permettant la diversification de l’activité de leur usine, les salariés GM&S, ont décidé, jeudi 11 mai, d’utiliser la manière forte pour se faire entendre et empêcher la liquidation judiciaire de l’entreprise. Cette situation souligne la désespérance des salariés. Ces derniers ont essuyé trois redressements judiciaires depuis 2009. Entre-temps, des dirigeants, peu scrupuleux, ont vidé les caisses de l’entreprise aux dépens du site industriel et de ses salariés et surtout des pouvoirs publics qui avaient investi via la Banque Public d’Investissement.
Échaudés par les précédents échecs de reprises, les salariés avec leur syndicat CGT étaient attentifs depuis le rachat pour 3 euros symboliques par GM&S en 2014. La réalité leur a donné raison. Seulement un an après la reprise, face aux difficultés de l’entreprise, le syndicat CGT commence à tirer la sonnette d’alarme. Il multiplie les démarches auprès des donneurs d’ordres pour leur demander d’assurer une charge de travail. En 2016, il informe les pouvoirs publics locaux, mais aussi le ministère de l’Économie, dirigé, à l’époque, par Emmanuel Macron. Malheureusement, rien ne bouge malgré des promesses.
Après deux ans de mobilisation sans relâche, les 277 salariés soutenus par les habitants, demandent à être entendus pour éviter la fermeture du site, deuxième employeur privé du département. C’est dans ce sens que la Fédération CGT de la métallurgie interpelle le nouveau président de la République pour qu’il prenne ses responsabilités afin d’assurer la pérennité du site et l’avenir industriel pays. En tant qu’ancien ministre de l’Economie et de l’Industrie, il connaît le dossier.
En cette période de vide ministériel, la situation exige un signe fort en octroyant un délai supplémentaire afin de poursuivre l’examen des solutions envisagées pour un repreneur solide, pérennisant l’activité et ses emplois. Ce délai est nécessaire, il appartient à l’administrateur, aux pouvoirs publics et au Tribunal de Commerce d’y répondre rapidement.
Les donneurs d’ordres, PSA et Renault, dont l’Etat est actionnaire et dont les voyants économiques, financiers et commerciaux sont au vert, ne doivent pas se contenter d’effets d’annonces mais s’engager concrètement à créer les conditions pour que GM&S, puisse continuer son activité. Les constructeurs automobiles doivent garantir un niveau de commandes suffisant comme ils ont déjà su le faire par le passé.
Les salariés, avec la CGT, ont pris toutes leurs responsabilités depuis plusieurs mois. Il est urgent que tous les acteurs de ce dossier prennent immédiatement les leurs.