Ce 31 mai démarre une grève reconductible à la SNCF à l’appel de la totalité des syndicats de l’entreprise (sauf si on considère que l’officine du PS et du MEDEF la CFDT est un syndicat de ). Mais quelles sont les raisons de cette grève à la SNCF ? vous n’en saurez évidemment rien si vous lisez les journaux de l’oligarchie capitaliste, écoutez ses radios ou regardez ses télévisions. C’est une nouvelle campagne de propagande, de mensonge et de haine contre les grévistes, comparés comme l’ensemble des travailleurs résistants tous ensemble à la loi travail par le gouvernement Valls UE MEDEF à … des terroristes. C’est dans ces conditions que le PRCF fait parvenir un message de soutien, de solidarité à l’ensemble des travailleurs en luttes, aux syndicalistes de classes, et appelle à renforcer la solidarité et le tous ensemble et en même temps. Signe du soutien au mouvement social et à la grève, pour aider les grévistes une caisse de grève a été ouverte et malgré l’absence de relais médiatique puissant elle a déjà permis en quelques jours de recueillir plus de 150 000 €
www.initiative-communiste.fr site web du PRCF, média libre écrit par des travailleurs et pour des travailleurs essaye de vous expliquer les multiples et très solide raison de la grève à la SNCF.
Et en la matière la lutte menée à la SNCF démontre la nécessité pour tous d’obtenir le retrait de la loi travail.
Le point sur la mobilisation : une grève reconductible massivement suivie moins d’un train sur deux en circulation
Avec environ un cheminot sur deux en grève, et cela après déjà plusieurs journées d’action, la grève est très fortement suivie à la SNCF, et cela à quelques jours du début de l’Euro. Le ministre des transports à beau prétendre (comme avec les stations services) qu’il n’y a pas de perturbation et la SNCF d’afficher un taux de gréviste de 17%, les chiffres des trains supprimés ne mentent pas, la mobilisation est forte selon les chiffres communiqués par la SNCF
Trafic en ile de france (RER et transilien) moins d’un trains sur deux (4/10)
- ligne B : 3 trains sur 10
- Ligne C : 4 /10
- Ligne D et E, H R U 3 / 10
- Ligne N J et L 1 /2
- Lignes K 1/4
- Ligne P 4/10
- tram T4 : à l’arrêt
TGV et grandes lignes 1/2
- Nord et atlantique : 1/2
- Est 2/3
- Sud Est 4/10
- Ouigo 6/10
- Intercité 1/ 3 et suppression des trains de nuits
TER en régions1/2 maximum
contre le dumping social résultant des directives européennes de libéralisation du rail
Au printemps 2014, les cheminots se sont battus contre la « réforme ferroviaire » (lire ici l’appel au soutien lancé par le PRCF), réforme traduisant les directives européennes de libéralisation, d’ouverture à la concurrence et de privatisation du rail. Cette réforme finalement adoptée le 4 août 2014 qui ne devait « rien changer » selon le gouvernement a eu pour effet d’éclater la SNCF en 3 entreprises distinctes.Dans le même temps, en application des ordres de l’Union Européenne, les trains de transport de passagers, après le secteur des marchandise, vont être ouverst à la concurrence puisque l’Europe interdit le monopole du service public, assuré par la SNCF en application des loi de nationalisation datant du Front Populaire, sur le secteur.
La réforme ferroviaire impose la mise en œuvre d’une Convention Collective Nationale de la branche ferroviaire. Et preuve que cette ouverture à la concurrence a essentiellement pour but de faire sauter les droits des cheminots, baisser leurs salaires, le patronat et le gouvernement propose une convention collective dont les garanties seront inférieurs aux droits actuels des cheminots. Il est d’ailleurs étonnant que l’entreprise publique et sa direction ait accepté une place minoritaire au sein de l’organisation patronale UTP qui les représentent, laissant sa place à des opérateurs privés qui ne représentent en rien le secteur ferroviaire. C’est que la direction de la SNCF et le gouvernement veulent se servir de ces « négociations » pour éliminer un maximum de droits des cheminots.
Le gouvernement et la direction de la SCNF (celle qui est toujours en place malgré la catastrophe de Brétigny !) expliquent à qui mieux mieux que : « il n’y a pas d’alternative, il faut être concurrentiel et le levier principal est la diminution des coûts du travail ». En clair, il faut que les travailleurs de la SNCF triment plus et pour des salaires plus faibles, il faut qu’ils sacrifient leurs we, leurs repos, leurs familles au nom de la « compétitivité ». C’est à dire des profits des entreprises privées qui veulent investir le secteur. C’est aussi en vertu de ces profits que la SNCF ferme à tour de bras des lignes et fait exploser ses tarifs pour faire du profit sur le dos des « usagers » devenu des « clients ».
Depuis le 9 mars dernier, les cheminots, avec notamment leurs syndicats CGT, SUD et FO ont lancé une série de grève pour établir le rapport de force indispensable pour stopper la casse des droits des cheminots.
quelques exemples des mesures contre lesquels se battent les cheminots et validées par la convention collective rédigée par le patronat et soutenue par les CFDT et le gouvernement
- une application à de nombreux salariés du forfait-jours sans encadrement ni limitation des heures de travail ou respect des durées de repos : la direction de la SNCF souhaite obligé l’ensemble des agents d’encadrement à passer au forfait jour. De manière à pouvoir remettre en cause les 35H, supprimer des RTT et augmenter le temps de travail sans augmentation de salaires. Le règlement actuel (Titre 3) de la SNCF permet de compter les heures réellement effectuées et de les faire compenser et rémunérer au titre des dispositions sur les heures supplémentaires alors que le forfait jour supprime la notion même d’heure supplémentaire au profit de salariés corvéable à merci.
- des durées journalières de travail supérieures à celles en vigueur en 1924 ;
- Réduction des temps de repos hebdomadaires : la remise en cause des taquets 19/6 pour les roulants (conducteurs, contrôleurs) en vigueur depuis 1937 : les cheminots travaillent de nombreux week end chaque année. Pour protéger leurs repos hebdomadaire, la règle veut qu’ils ne travaillent pas au delà de 19h la veille d’un repos hebdomadaire et avant 6h le lendemain. Rien que de très normal pour préserver un semblant de vie de famille et de vie social pour les cheminots roulants
- Augmentation du nombre de samedi et dimanche travaillés : le projet de CCN écrit par le patronat et validé par le gouvernement et la CFDT réduits à 14 dimanches non travaillés et 12 samedis dimanches non travaillés les droits des cheminots. La CGT revendique 22 repos périodiques comportant un dimanche (non compris ceux accordés dans la période de congés annuels) et 2 dimanches en repos par mois calendaire. 12 samedis-dimanches en repos périodique. 1 samedi-dimanche par mois minimum.
- annualisation du temps de travail qui va réduire le paiement des nombreuses heures supplémentaires accomplies faute d’emplois suffisants ;
- des délais de prévenance des jours de repos et des horaires de travail réduits jusqu’à respectivement 24 heures et 1 heure en cas « d’événements imprévus » : les cheminots seront ainsi corvéables à merci. Bien sûr la grève est inclue au titre des événements imprévus histoire pour le patronat d’avoir encore plus de facilité pour briser les grèves. Cela devrait faire réfléchir ceux qui font « grève par procuration » en laissant les autres les défendre. La CGT revendique que les tableaux de roulement de service annuels ou les programmes annuels doivent faire l’objet d’une négociation et être approuvés par le CHSCT. Délai de prévenance : 15 jours avant toute mise en œuvre ou modification.
- des dérogations inhérentes à la continuité du Service Public imposées à tous ;
- Augmentation du temps de travail en ne tenant plus compte des temps d’accès aux postes de travail : le projet du patronat c’est des trajets « en voyageur », c’est à dire effectués en raison des obligations de travail comptés pour mi-temps alors que plein temps jusqu’alors ; Les prises de services et fin de services seraient possibles dans un lieu distant de 45 minutes du Lieu Principal d’Affectation soit une augmentation du temps de travail de 1h30 par jour. La CGT revendique que la résidence d’emploi est définie comme le lieu unique, pré-cis et immuable (et non la zone) où le salarié prend son service et le termine avant chaque repos à la résidence
- fin de la programmation instaurée par l’accord 35 heures (signé par la CGT) pour les agents de la SUGE et des établissements sanitaires et sociaux
- 12h de travail effectif de nuit pour les agents des établissements sanitaires et sociaux
oui les cheminots ont bien des raisons de faire grève. Et les militants du PRCF, et avec eux l’ensemble des travailleurs, de les soutenir.
Pour le retrait de la loi travail et la défense du code du travail, contre l’inversion de la hiérarchie des normes. L’exemple du dumping social à travers le cas de la SNCF
Les cheminots font également grève pour le retrait de la Loi Travail. Qui les concernent comme l’ensemble des travailleurs – y compris ceux de la fonction publique – directement. Car la Loi Travail fait sauter le code du travail. Elle fait sauter la protection collective des travailleurs par le code du travail qui empêche que les accords d’entreprises soient plus défavorables que ceux de la branche, et que ceux de la banque soient plus défavorables que la loi.
La pression mise par le gouvernement et le patronat pour imposer un accord de branche inférieur à l’accord d’entreprise actuel de la SNCF démontre les dangers de la loi travail. En imposant une convention de branche dégradant le niveau des droits des cheminots, le gouvernement et le patronat veulent placer les travailleurs de la SNCF en situation de céder au dumping social. Et de s’aligner sur cette convention collective au rabais.
Pire avec la loi travail, l’accord d’entreprise SNCF devra ensuite s’aligner sur les accords d’entreprise utilisés par les opérateurs ferroviaires privés, la sous-traitance et les filiales SNCF qui pourront eux même devenir inférieur à l’accord de branche. C’est l’escalade vers le pire, le moins, le dangereux pour les travailleurs, qui seront ainsi toujours plus exploités et sans possibilité de se défendre tous ensemble.. Au bénéfice du toujours plus de plus value et de profits pour la classe capitaliste.
C’est pourquoi le gouvernement et la CFDT signant un accord d’entreprise à la SNCF tentent de duper les cheminots en faisant cela. Cet accord ne protègent pas les cheminots. Au contraire ce projet de texte a pour objectif de diviser les cheminots. Le ministère tente par ce biais de les rassurer en invoquant le quasi maintien des règles actuelles.
Si les mobilisations successives ont déjà obligé la direction de la SNCF et le ministre des transports sous la pression de la grève, à faire évoluer le projet d’accord d’entreprise, il n’en demeure pas moins que c’est un piège tendu aux cheminots de la SNCF !
Cet accord, s’il devait voir le jour en dehors d’un décret socle et d’une Convention Collective de haut niveau, servirait de prétexte pour justifier « l’écart de compétitivité » entre les entreprises ferroviaires privées et la SNCF. Il favoriserait ainsi le dumping social, la sous traitance, l’externalisation des tâches, et, in fine, la concurrence. Il pourrait facilement être remis en cause sur décision unilatérale de l’entreprise.
mais il y a encore pire : l’accord CFDT / Gouvernement prévoit que : » Pour l’ensemble des personnels visés par les titres I, II et III, un accord dérogatoire peut-être proposé dès lors que des conditions économiques locales ou sectorielles particulières le justifient « . Sud Rail montre les conséquence de cet accord, l’introduction de l’inversion de la hiérarchie des normes jusque dans l’entreprises, mettant ainsi en concurrence les différentes divisions, les différents centres etc. de la SNCF.
On savait que la confédération CFDT soutenait le texte de la loi Travail. On savait que la CFDT Cheminots communiquait pour dire que les cheminots ne seraient pas touchés. Mais ce que les cheminots ne savaient sans doute pas, c’est que le gouvernement, de manière unilatérale, avec la 4ème organisation syndicale, allait de manière si claire faire entrer l’inversion de la hiérarchie des normes à l’intérieur même de l’entreprise publique. Avec de telles conditions, c’est la possibilité ouverte de voir la direction remettre en cause n’importe quel point de la réglementation de manière locale, par établissement, par activités…
Loi travail, ou réforme ferroviaire, il faut souligner que ces attaques contres les travailleurs ont la même origines, les ordres de la Commission Européenne, commission européenne qui est le bras armé de la classe capitaliste pour imposer contre la volonté des peuples toujours plus de concurrence, de dumping social, de casse des salaires et des droits. Pour diviser les peuples, les travailleurs d’une même branche, d’une même entreprise. Et imposer toujours plus d’exploitation et donc de profit pour cette minorité d’exploiteurs, de profiteurs, la classe capitaliste qui à travers l’Union Européenne impose et renforce sa dictature, la dictature du capital
Loi travail, réforme ferroviaire, convention collective du rail. C’est le même combat. Le même combat que celui des taxis contre l’ubérisation, des paysans ou des pécheurs, des travailleurs de l’énergie contre la privatisation et la libéralisation du secteur, d’EDF et GDF, de ceux des télécoms (poste, france telecom/orange), de ceux de l’éducation et de la santé et des autres services publics contre les libéralisations et l’austérité imposé par l’UE, de ceux de l’industrie contre le dumping social et les délocalisations etc. Tous ensemble, pour le retrait de la Loi Travail, pour briser les chaines de l’Union Européenne du Capital, il est possible de faire converger nos luttes et de faire un front antifasciste populaire patriotique et écologique pour imposer une politique par et pour les travailleurs et sortir de la dictature capitaliste, des ses violences policières, de son état d’urgence, de son 49.3.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Retrouvez des informations très détaillés sur les sites internet de la CGT cheminot et de sud cheminot