49.3, violences policières, interdiction de manifester, utilisation de l’état d’urgence pour réprimer les syndicats, les opposants politiques, répression d’une justice aux ordres tout azimut contre les syndicalistes … l’accélération de la fascisation du pouvoir Valls Hollande, hommes de main du MEDEF et collaborateurs aux ordres de la Commission Européenne est malheureusement de plus en plus patente, indiscutable. Conscient depuis des années de ce processus de fascisation à l’œuvre, le PRCF est mobilisé pour construire un solide front antifasciste depuis des mois, et se réjouit des prises de positions syndicales, ou d’ONG qui avec le solide mouvement social pour le retrait de la Loi Travail relèvent la tête
Point de non-retour ? – déclaration de la FSU81
La FSU 81 s’inquiète du climat instauré dans notre pays par un pouvoir impopulaire qui impose, à l’encontre de ses promesses électorales, une régression sociale d’ampleur programmée comme en Grèce, en Italie, en Belgique ou au Portugal, par le grand patronat et l’UE.
La loi impudemment appelée « travail » est en effet l’application servile des recommandations européennes adressées à la France et qui trouvent leur pendant avec le Jobs Act en Italie (dans la langue de Dante !) ou la loi Peteers en Belgique. Elle est aussi la négation pure et simple d’un siècle et demi de luttes sociales pour échapper à l’arbitraire du rapport de force local entre patrons et salariés et pour imposer un progrès général par la loi et l’accord de branches. Cet effort séculaire a donné naissance au code du travail et aux conventions collectives et est au cœur des grandes luttes ouvrières des XIXème et XXème siècles, avec en points d’orgue le Front Populaire et la Libération.
Aujourd’hui, l’offensive planifiée au niveau européen vise donc à détruire ces garanties collectives pour en revenir à la situation de « libre contrat » entre un patron et son employé, typique du libéralisme économique qui prétend égalitaire la relation entre le pot de terre et le pot de fer et qui affirme rejeter l’intervention de l’État dans l’économie… tout en encaissant les multiples aides publiques aux entreprises.
Jean-Claude Juncker, président de la commission de Bruxelles et ancien premier ministre du Luxembourg dont il fit un opaque paradis fiscal au service des multinationales, prévient au passage que la loi El Khomri n’est qu’un début…
Or, le pouvoir est tombé sur os : la résistance du monde du travail depuis 4 mois, portée par une intersyndicale de 7 organisations et soutenue par la majorité de la population.
Pour passer en force, après avoir utilisé le 49-3 contre des parlementaires récalcitrants, le gouvernement utilise depuis sans retenue police, justice et médias aux ordres.
Il y avait eu des coups de semonce : syndicalistes d’Air France et de Goodyear traînés sur la place publique et devant la justice, dénonciations par les responsables syndicaux de la police des consignes de laisser faire les casseurs lors des premières manifestations contre la loi travail, assimilation du blocage des raffineries à du terrorisme par des journalistes de cour dans des organes de presse appartenant à des milliardaires… Mais la journée de grève et de manifestations du 14 juin a atteint un nouveau paroxysme dans la diabolisation de l’action syndicale.
Au cours de la manifestation parisienne qui a été un grand succès en rassemblant plus d’un million de personnes, les casseurs, isolés du cortège par les services d’ordres syndicaux, ont eu une nouvelle fois toute latitude, installés devant le cortège, pour détruire sans que la police les mette hors d’état de nuire. Bizarrement, aucun casseur de vitre de l’hôpital Necker n’a été interpellé…
Le gouvernement a en revanche immédiatement lancé une campagne accusant la CGT d’être complice des « casseurs » qui, pourtant, sont avant tout et objectivement des éléments qui desservent la mobilisation. L’amalgame terroristes-casseurs-manifestants a été orchestré par le gouvernement alimentant une campagne médiatique d’une violence inouïe contre les manifestants et les organisations syndicales, avec des injures spécialement réservées à la CGT.
A qui ces comportements scandaleux profitent-ils ?
Il suffit d’avoir regardé les informations télévisées du mardi 14 au soir pour répondre. Une nouvelle fois, la voix de tous les étudiants, salariés, privés d’emplois a totalement été bafouée par les médias. Seuls les casseurs en marge de la manifestation ont fait la une des JT, laissant de côté le grand succès de la journée d’action et les revendications légitimement exprimées par les centaines de milliers de manifestants. Dans la foulée, le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et le porte-parole du gouvernement annonçaient leur volonté de s’en prendre à la liberté de manifester.
La violence des discours anti-CGT des médias et du gouvernement, la désinformation systématique, les menaces d’interdiction des manifestations sont le signe d’un gouvernement aux abois qui choisit délibérément la « stratégie de la tension » face à la colère sociale. Alors que, faut-il le rappeler, la responsabilité de la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée incombe bien aux forces de l’ordre et non aux organisations syndicales, comment appellerait-on un régime qui impose par la force et sans débat des lois minoritaires et qui interdit les manifestations ?
La FSU 81 dénonce solennellement la fuite en avant inquiétante, dans les mots comme dans les actes, d’un gouvernement aussi inflexible contre les acquis sociaux qu’il est oublieux de ses engagements. Elle dénonce la campagne ciblant spécifiquement la CGT alors que c’est une intersyndicale qui mène la lutte et que toutes les organisations sont solidaires en l’espèce. Elle dénonce les campagnes massives de désinformation donnant une nouvelle fois raison à Jaurès s’exclamant à propos de la 3ème République de la fin du XIXème siècle : « Et puis, le vice qui résulte de ce développement du régime politico-financier, c’est la confusion croissante de la politique, de la finance et de la presse ».
La FSU 81 rappelle que ce sont les luttes ont construit l’histoire sociale et démocratique de notre pays et que nous sommes fiers de défendre nos droits et de continuer à nous battre pour en obtenir de nouveaux.
Pour cela, la FSU 81 appelle à participer à la réussite des manifestations unitaires prévues les 23 et 28 juin et se déclare prête à participer à tous les rassemblements, toutes les manifestations démocratiques contre la loi El Khomri.
FSU 81, le 23 juin 2016
L’appel à la résistance de l’emblématique ex délégué CGT de Continental Clairoix Xavier Mathieu
Si le gouvernement persiste, la LDH appellera à manifester le 23 juin aux côtés des organisations syndicales pour la défense des libertés publiques
Communiqué LDH
La menace du gouvernement d’interdire la manifestation organisée par plusieurs syndicats le 23 juin constitue une atteinte aux libertés publiques inacceptable.
Les organisations syndicales ne sont pas susceptibles de créer un trouble à l’ordre public. Croire, dès lors, que le gouvernement ne serait pas en mesure de faire face à d’éventuels perturbateurs relève de l’alibi.
Le droit de manifester est une liberté publique essentielle, et la restreindre en même temps que le gouvernement a empêché le débat parlementaire d’aller jusqu’au bout et se prépare à recommencer, revient à porter directement atteinte à la vie démocratique de ce pays.
Si le gouvernement persiste dans ses intentions, la LDH appellera à soutenir l’action des organisations syndicales au nom de la défense des libertés publiques.
Paris, le 21 juin 2016