Cette journée du 8 octobre 2019, à été marqué par la mobilisation des retraités à l’appel de la CGT contre la contre-réforme des retraites et pour l’augmentation des pensions et par les manifestations de colères des agriculteurs qui, à l’appel des syndicats agricoles, voulait dénoncer à la fois les accords de libre-échange CETA – Mercosur et le poids des normes européennes et notamment en ce qui concerne les pesticides qui doivent être mis en débat non seulement dans le milieu agricole mais également dans la population.
Le 28 juin à Bruxelles, un accord commercial a été conclu entre les négociateurs de la Commission européenne et du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Cet accord suscite des oppositions de toutes parts. Les agriculteurs, dénoncent notamment, le fait que les produits agricoles servent de variable d’ajustement, pour obtenir de nouveaux débouchés dans d’autres secteurs. Avec cet accord, la Commission européenne privilégie le libéralisme économique et n’affiche aucune ambition européenne humaniste, environnementale et sociale.
Les termes de l’accord UE-Mercosur prévoient d’ouvrir graduellement (sur 5 ans) un contingent d’importation de 99 000 tonnes de viande bovine dont 55 000 t de viande fraîche et réfrigérée et 44 000 t de viande congelée pour la transformation, au droit de 7,5 %. Sur 5 ans également, pourraient entrer 180 000 tonnes de volailles à droit nul, 180 000 t de sucre à droit nul et, progressivement sur 5 ans, 650 000 tonnes d’éthanol (dont 450 000 t pour l’industrie chimique).*
En échange, l’UE aurait obtenu la protection de 357 indications géographiques, l’ouverture du marché du Mercosur pour un contingent de 30 000 t de fromages avec des droits réduits à zéro sur 9 ans ainsi que l’abolition à terme de leurs droits sur le vin.*
La conclusion de cet accord était attendue et soutenue par les chefs de Gouvernement allemand, espagnol, néerlandais, portugais, suédois, tchèque et lettons qui y voient une occasion « historique et stratégique » de libéraliser plusieurs secteurs importants et, en particulier, les voitures et leurs pièces
détachées, les machines et les produits chimiques ou pharmaceutiques. Ainsi, les actuelles taxes appliquées aux importations de voitures (35 %), pièces détachées (de 14 % à 18 %) et aux produits chimiques (jusqu’à 18 %) devraient disparaître.*
Les organisations agricoles dénoncent un accord qui va déstabiliser le marché de la viande bovine (entre autres) et mettre en concurrence, sur le marché européen, des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes règles de production environnementales et lois sociales.
De leur côté, en amont, 340 ONG ont demandé l’abandon de cet accord-là en raison des dégâts écologiques (telle la déforestation) qui en seraient accentués.
Déjà en juillet dernier, le PRCF avait rappelé cette évidence : pour ne pas entrer dans le TAFTA, dans le CETA, dans l’accord Mercosur/UE, le mieux est encore de SORTIR de L’U.E., ce broyeur du produire en France industriel (Alsthom, Renault, PSA, STX…), piscicole et agricole et qui dévaste aussi nos conquis sociaux, les revenus des petits éleveurs, les salaires, sans pour autant instituer une coopération internationale équilibrée entre les peuples de tous les continents. OUI, l’U.E., IL FAUT EN SORTIR POUR NE PAS « Y RESTER » ! Salariés, éleveurs, consommateurs soucieux de sécurité alimentaire, amis de l’environnement, résistons ensemble au capitalisme prédateur et posons-nous sérieusement la question du Frexit progressiste !
commission lutte du PRCF
(*) Source: MODEF ( Mouvement de défense des exploitants familiaux).