À la veille de l’été, par faute de médecins et de personnels soignants, l’un des plus grands hôpitaux de France, le CHU de Bordeaux, au bord du gouffre, s’est trouvé dans l’obligation de fermer ses urgences. Loin de prendre en compte cette alarme faisant suite à la fermeture de dizaines de services d’urgence, de services hospitaliers également de très nombreux hôpitaux de province, le régime Macron a convoqué une « mission flash ». Son but: masquer derrière un plan de communication les résultats terribles de 30 ans d’euro-austérité. Car la suppression d’entre le tiers et la moitié des lits d’hospitalisation, la fermeture de très nombreux hopitaux de proximité, y compris et en particulier des maternités, c’est bien le résultat des ordres à 63 reprises de la Commission européenne de réduire les dépenses de l’État consacrés à nos hôpitaux publics. C’est cela qui a commandé la scandaleuse et criminelle « tarification à l’acte ». Cela qui a présidé au gel du point d’indice des fonctionnaires, cela qui a imposé la non augmentation des places de formation en écoles d’infirmières et en facultés de médecine concomitante au blocage des recrutements de praticiens et soignants hospitaliers. Préparant une pénurie massive alors que le vieillissement de notre population est connu de tous. Dans le même temps, et c’est le but de cette politique, les cliniques et hôpitaux privés ont fait florès, de même que la mise à disposition sous le régime de la médecine libérale des installations de l’hôpital public de façon prioritaire et très couteuse à des médecins et chirurgiens ainsi encouragés à reléguer au second plan le service public de la santé.
Manque de médecins et infirmières, baisse des salaires des fonctionnaires, conditions de travail indignes : les soignants ne peuvent plus servir l’hôpital public.
Charge de travail et rémunération de nuit pourraient faire quitter 75 % des praticiens hospitaliers publics sous cinq ans. C’est le Dr Anne Wernet qui, recoupant plusieurs données, notamment des commissions médicales d’établissement, révèle l’information. Pourtant la garde de nuit est considérée « majeure » mais elle est devenue un « corvée » épuisante, elle n’est plus comme il y 50 ans, les praticiens de permanence subissent de fortes pressions, c’est un lourd travail qui engendre encore plus de fatigue qu’en journée et des troubles du sommeil (le repos dit de « sécurité » n’est pas toujours appliqué, en particulier pour les médecins internes, surexploités ). La rémunération de la dite « permanence des soins » est estimé par eux déraisonnable par rapport à la valeur du travail de nuit.
Le maintien en France du service public de santé est en très grand danger et ce n’est pas la nomination du président de l’association « Samu-Urgences », François Braun, ainsi que chef de service des Urgences du CHR de Metz au ministère de la Santé qui va résoudre la reconnaissance des métiers de la santé. Cette médecine demeurera déshumanisée, le Pr Braun s’était illustré en 2017 par des propos malvenus lors du refus au SAMU d’une jeune femme de 22 ans,Naomi décédée par la suite .
Loin de l’étiquette de « médecin urgentiste » que cherche à exploiter le régime Macron à l’occasion de cette nomination, en remplaçant de la ministre Bourguignon virée lors des législatives, Braun est un militant de la casse de l’hôpital public. Bien sûr, il a exercé au centre hospitalier régional (CHR) de Metz, comme chef des urgences et du Samu depuis 2009. Mais «il n’était pas très présent sur le terrain», affirme Patricia Schneider, responsable locale du syndicat SUD-Santé. Trop occupé sans doute à l’organisation de la gestion de la pénurie en lien avec les ARS, et à ses fonctions très politiques au sein de l’association professionnelle Samu Urgences de France. Bien loin du terrain donc. Mais très proche du pouvoir puisque le susdit Braun était un membre très actif de l’équipe du candidat Macron en tant que «référent santé», davantage dans un rôle de porte-parole chargé de défendre le programme que d’éminence grise tenant la plume.
Au final la grande idée de Braun face à la crise des urgences est… de fermer les urgences. Évidemment, avec un artifice de forme pour que cela ne soit pas aussi gros que cela. Sa solution pour qu’il n’y ait pas des queues interminables devant des urgences privées de médecins, d’infirmières, et d’autant plus saturées qu’il n’y a pas de lits d’hospitalisation d’aval dans les services des hôpitaux pour acceuillir les malades et blessés après leur prise en charge , plafonner le nombre de malades accédants aux urgences. Et c’est aux services du SAMU, déjà surchargés que le rôle de videur a été confié. Dans son langage fleuri le nouveau ministre déclare pour justifier l’idée d’un filtrage généralisé par le Samu, convaincu que l’appel systématique au 15 d’un «les urgences, ça ne peut plus être « open bar »».
Il faut désormais dire les choses comme elles sont :
- l’accès aux urgences n’est plus libre. Il était déjà payant a posteriori pour les consultations ne relevant pas d’urgences.
- des malades ne seront pas pris en charge ou pas pris en charge dans les temps. Il y aura donc des morts ou des malades avec des séquelles importantes résultant de cette destruction croissante de l’hôpital public.
Les violences du régime Macron contre les soignants se poursuivent
Alors que les soignants dénoncent, outre des rémunérations misérables, des conditions de travail indignent tant pour eux mêmes que pour leurs patients, la seule réponse du régime Macron n’aura jamais été de lancer un grand plan de recrutement et de qualification. Avant la crise du covid-19 les soignants faisaient grève dans toutes la France, déposant leurs blouses pour dénoncer le manque de personnels et les fermetures de lits. La situation après deux ans de crise covid-19 durant laquelle aucun moyen supplémentaire n’aura été ouvert, mais au contraire les fermetures de lits se sont accélérées, est encore plus grave. Poussant de très nombreux soignants épuisés à démissionner ou en arrêt maladie.
À celà, il faut ajouter l’exclusion de milliers de soignants au motif qu’ils n’ont pas fait l’un des vaccins contre le covid. Quoi que l’on pense de l’efficacité de ces vaccins, il faut souligner que ce sont bien souvent les même soignants à qui le régime Macron a ordonné d’aller travailler auprès des malades bien que positifs au covid… par défaut de bras. Au moment où la preuve est désormais évidente au regard de la 7e vague que les vaccins ne protègent pas de la contagiosité, cette position politique traduit non pas une prise de responsabilité médicale, mais une volonté politique de continuer à écraser les soignants.
Pour le nouveau ministre de la Santé et de la prévention (sic), François Braun, devant la commission des lois de l’Assemblée Nationale a ainsi dit: « écarter la réintégration des professionnels suspendus dans la fonction publique hospitalière pour refus de se plier à l’obligation vaccinale » Il faut savoir qu’ils étaient environ 15000 en France, le ministre les situe à 12000 (un certain nombre ayant décidé de quitter définitivement le milieu de la santé pour échapper aux très mauvaises conditions de travail).François Braun va jusqu’à dire que cela « ne remédierait pas » les tensions des ressources humaines.
Il a « protesté » en prétendant « arrêter le délire sur les services d’urgences la nuit » et poursuit par » Il n’y a jamais eu dans les recommandations la fermeture des services d’urgence la nuit ». Comment expliquer la fermeture des urgences du C.H. de Moissac, ou celui de l’accueil physique aux urgences de l’ hôpital de Montauban ? s’interroge par exemple les soignants de terrain. Il tape en touche en concluant: « Ce n’est pas l’hôpital public qui ne va pas bien,c’est le système santé ».
Il y a toujours des milliards pour les milliardaires et leur guerre, pas un sous pour nos infirmières
L’hôpital public est en grand danger imminent, que ce soit par manque de personnels… médicaux,soignants,infirmiers,aide-soignants et autres, mais aussi par la disparition de lieux de soins de proximité…services,hôpitaux.
Agissons ensemble avec les personnels de santé pour exiger la rupture de la politique d’austérité, celle-ci étant liée à l’appartenance de la France à UE-EURO-OTAN, mais qui trouve des finances pour prolonger la guerre en Ukraine.
Soutenons les personnels de santé qui luttent contre les fermetures de services et en particulier ceux des Urgences un peu partout en France.La santé publique s’éloigne de plus en plus des populations .