Conduisant un odieux chantage, Macron prétend conditionner le financement à l’urgente rénovation des écoles publiques marseillaises dans un état indigne et parfois dangereux, à la mise en œuvre d’un plan d’autonomisation des écoles préparant leur mise en concurrence et in fine participant d’une privatisation qui ne dit pas son nom. Cela dans une ville où la droite et l’extrême droite (PS et LR combiné avec le soutien du RN) n’ont eu de cesse que d’avantager les écoles privées à tel point que ces dernières bénéficient d’un financement supérieur à celui des écoles publiques.
Le chantage est grossier. Et il est prémédité car le sinistre ministre Blanquer n’a eu de cesse que pousser à la mise en œuvre de cette casse délibérée de l’unité du service publique premier de la Nation, l’Éducation Nationale. Faut-il rappeler que ses plans précédents visant au recrutement hors du cadre statutaire des enseignants au sein de certains établissements publics de l’enseignement prioritaire sur profil s’est soldé par un échec cuisant ? c’est bien pour cela qu’il s’agit de profiter de la situation catastrophique de Marseille et des écoliers et enseignants des quartiers populaires pour le couteau sous la gorge les plonger encore plus dans la catastrophe et y précipiter à la suite l’ensemble des écoles publiques de France.
Les parents d’élèves, les enseignants ne s’y trompent pas. En témoigne l’appel lancé par 40 écoles de Marseille que nous reproduisons ci-dessous. En témoigne également l’appel à manifester de ce soir.
Ce vendredi une large rassemblement d’enseignants et de parents d’élèves, de tous ceux soucieux de refuser la privatisation de l’école et au contraire de la garantie de l’égalité du service public de l’Éducation Nationale sans préjudice pour les quartiers populaires se tient pour faire barrage aux destructions mises en œuvre par le duo infernal Macron-Blanquer.
Bien évidemment celui qui sans ironie ni second degré pérore « essayer la dictature » prétend interdire cette manifestation : ce Macron n’est évidemment pas démocrate, c’est l’homme de main de la dictature du Capital, le zélé serviteur des directives de privatisation et d’explosion des services publics édictées par leur Union Européenne dans le cadre de la stratégie de Barcelone.
Le PRCF 13 et la commission Éducation du PRCF appellent à soutenir ces actions de résistance. Et bien évidemment à mettre en cause les donneurs d’ordre dont Macron-Blanquer sont les zélés et violents serviteurs, la classe capitaliste et son Union Européenne.
L’intervention d’olivier Mateu pour l’UD CGT 13 dans la manifestation de ce 15 octobre à Marseille
APPEL DES EÉCOLES À BOYCOTTER L’EXPÉRIMENTATION BLANQUER/MACRON !
Nous, Équipes pédagogiques des écoles signataires refusons d’entrer dans l’expérimentation
proposée par Emmanuel Macron le 2 septembre dernier à raison que nous considérons qu’elle
organise de fait la casse de l’École publique républicaine. Et nous appelons l’ensemble des écoles à
boycotter massivement cette proposition. Une expérimentation a par définition vocation à être
généralisée. Les incidences de cette proposition sont multiples et profondément néfastes.
Il est inconcevable pour nous d’accepter que les directeurs.trices puissent choisir les équipes
pédagogiques.
Cela impliquerait la fin d’un mouvement des personnels fondé sur des critères communs (barème)
assurant pour chaque enseignant.e la possibilité égale aux autres d’accéder au cours de sa carrière
aux postes de son choix.
Cela inféoderait tout au long de leur carrière les enseignants à des entretiens d’embauche,
contribuant à les museler pour rester « recrutables » à leur prochaine mutation.
Cela donnerait un pouvoir énorme au directeur/à la directrice, supérieur hiérarchique de fait et
subordonnerait par voie de conséquence les adjoint.es.
C’est enfin une proposition qui a fait la preuve de son inefficacité. Il y a quelques années,
l’expérience des collèges ECLAIR où les principaux recrutaient des enseignants sur profil avait vite été
arrêtée. En Suède, la libéralisation de l’École sur ce modèle a conduit à un effondrement de la qualité
du système éducatif.
C’est enfin évidemment un pas important vers la privatisation de l’Éducation nationale et vers la
casse du statut de fonctionnaire.
Par ailleurs, et loin d’apporter une quelconque réponse, le recrutement des enseignant.es par les
directeurs.trices ne résoudra en rien la qualité de l’École dans les quartiers défavorisés.
Mais il est aussi inconcevable pour nous d’accepter la logique de contractualisation des moyens
Nous considérons que la République doit par essence donner à toutes ses écoles et donc à tous ses
élèves les moyens d’un enseignement de qualité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Soumettre ces
moyens à l’écriture de projets, c’est déjà accepter que tous n’y auront pas accès. Nous réclamons les
moyens de nos ambitions pédagogiques sans condition. Nous nous indignons d’être assignés à les
quémander.
Il est enfin inconcevable pour nous d’accepter l’explosion du cadre de l’École républicaine
L’enjeu pour nous n’est pas d’avoir des rythmes scolaires, des temps de récréation, des temps
sportifs, des temps culturels spécifiques à chaque école mais que chaque école ait les moyens de
l’excellence dans un cadre commun garant d’un égal accès au service public d’Education pour chaque
élève, des conditions de travail équivalentes pour les enseignant.es.
Pour finir, le chantage « moyens supplémentaires » contre « déréglementation de l’École et casse
du statut » nous parait odieux ! Puisque vous identifiez les enjeux de la liberté pédagogique, de la
nécessité de moyens supplémentaires pour accueillir les élèves allophones ou celle de l’aide à la
direction d’école, choses que nous réclamons depuis si longtemps, donnez-nous ces moyens nous
sommes preneurs. Nous y ajouterons des RASED complets, des AESH en nombres suffisants, des
secrétaires de direction, des infirmières scolaires, les moyens de nos projets pédagogiques… et ici à
Marseille des ATSEM en nombres suffisants. Et si vos constats et votre volonté sont réels, alors
donnez-les mais à tous et sans casser le service public !
Nous affirmons par ailleurs que le plan de rénovation des écoles tant attendu est une nécessité
impérieuse, une reconquête de la dignité pour nous et nos élèves et qu’elle ne saurait être sujette à
des contreparties.
Au regard des enjeux forts contenus dans cette expérimentation,
Au regard du délai révoltant offert par l’administration qui souhaite boucler une liste de candidatures
en quelques jours sans que rien n’ait été défini,
Nous appelons toutes les écoles de Marseille à nous rejoindre dans le boycott de cette
expérimentation et à construire avec nous un projet commun de l’École émancipatrice que nous
souhaitons pour nos élèves.
Premiers signataires : Bouge Maternelle (13ème arr.), Bouge Elémentaire (13ème arr.), Busserine
Maternelle (14ème), Busserine Elémentaire (14ème), Cadenat Elémentaire (3ème), Clair Soleil
Maternelle (14ème), La Soude Mat (9ème), Neuve Ste Catherine mat (6ème), Vayssière 1 Elementaire
(14ème), Vayssière 2 maternelle (14ème), Bonneveine 2 Elem (9ème), Chanterelle Elementaire (1er),
Chanterelle Maternelle (1er), Corot Maternelle (13ème), Elémentaire Calanques de Sormiou (9ème),
Flammants Elémentaire (14ème), Merlan Cerisaie Elementaire (14ème), Merlan Village Maternelle
(14ème), Merlan Village Elementaire (14ème), Busserade Elementaire (3ème), Busserade Maternelle
(3ème), Canet Jean Jaurès Maternelle (14ème), Belle de Mai Maternelle (3ème), Flamants Maternelle
(14ème), Saint-Louis Le Rove Maternelle (15ème), Saint-Louis Le Rove Elémentaire (15ème), National
Elementaire (3ème), Maternelle Pommier (3ème), Chevalier Paul Elementaire (3ème), Sinoncelli
Maternelle (14ème), Clair Soleil Elemntaire (14ème), Bonneveine 1 Elementaire (8ème), Elementaire
Granados (9ème), Chutes Lavie Maternelle (4ème), Maternelle Parmentier (1er), La Baume
Elementaire (9ème), La Baume Maternelle (9ème), La Sauvagère (10ème), Canet Ambrosini Maternelle
(14ème), Les Bergers Maternelle (6ème)…