Sur ordre de l’Union Européenne – cette institution supranationale construite par les patrons pour renforcer la dictature du Capital écrasant les travailleurs – le gouvernement Valls veut imposer à l’UNEDIC la réduction des allocations chômages. Cette baisse des indemnités chômages fait d’ailleurs explicitement partie des ordres précis donnés par la Commission Européenne – renouvelés en 2016. Des ordres indiscutables puisque donnés sous la menace de l’Euro et de la procédure de déficit excessifs en application des traités européens, notamment le TSCG ainsi que le Traité de Lisbonne pourtant rejeté en 2005 dans les urnes par les Français.
En plus de cette baisse programmé des indemnités chômage, reprenant les revendications de la droite extrême, le gouvernement PS a mis en place un contrôle « renforcé » des chômeurs. Dans la mesure où sous les effets des délocalisations et de la désindustrialisation provoquées par le dumping social européen, de l’euro austérité qui amplifient les dramatiques effets de la crise systémique du capitalisme, l’économie détruit chaque mois des milliers d’emplois, il est pourtant tout à fait faux que les chômeurs ne cherchent pas de travail. Des emplois, il n’y en a pas (lire ici les chiffres du chômage en Juin 2016). Le but du gouvernement n’est ici que de radier un maximum de chômeurs des listes de Pôle Emplois afin d’obtenir une baisse artificielle et mensongère de la courbe du chômage.
Au niveau des départements et des régions, les exécutifs de la droite plus ou moins extrême (PS ou LR) avec le soutien de l’extrême droite FN mettent également en place partout des dispositifs de flicages et d’humiliation des chômeurs dans ce qui s’apparente à une campagne de propagande pour faire passer les plus de 6,5 millions de chômeurs du pays pour des fainéants et des assistés. Prétendant même les réduire à des heures de travail forcées pour continuer à toucher le chômage ! Il s’agit ici de poursuivre la guerre contre les salaires : réduire les indemnités, leurs durées, obliger les chômeurs à travailler c’est faire peser plus fort la pression « de cette armée de réserve » que constituent les chômeurs pour que les travailleurs acceptent la diminution de leurs salaires.
Il s’agit également de diviser les travailleurs, pour mieux cacher que les vrais assistés du système, ceux qui touchent des dizaines et centaines de milliards d’euros, c’est la classe capitaliste. Pas la classe des travailleurs.
Tout cela n’est pas nouveau. Les mesures ordonnées par l’Union Européenne sont exactement celles prises par le patronat allemand en 1932, juste avant qu’il ne fasse appel aux Nazis pour écraser les travailleurs allemands.
En témoigne cette coupure de presse que nous a adressé Gilles Pichavent :
« Je viens de faire une trouvaille qui vous intéressera sans doute, qui plus est dans un journal socialiste de Toulouse, datant de 1932 : Le Midi Socialiste (en ligne sur le site de la bibliothèque de Toulouse)
C’est en faisant des recherches sur les révocations de cheminots pendant la grève de 1910 (oui 1910 !), alors que j’avais des difficultés à trouver le moyen de lire Le Midi Socialiste de cette année 1910, qu’en bricolant quelque peu, je suis tombé sur un numéro de 1932 : Rien à voir vous me direz, mais c’est l’annonce de mesures anti-chômeurs, prises par le gouvernement allemand en juin 1932, en application des directives des banquiers internationaux (sans doute du gouvernement français et de la Banque de France).
J’ai ajouté la référence et le commentaire qui pourrait sans doute être plus précis et plus pugnace.
A l’évidence, plus on oublie l’histoire, et plus le monde bégaye, car ce qui y est décrit, ressemble à s’y méprendre aux recettes qu’on veut nous servir partout en Europe aujourd’hui. »