A PROPOS DES CHANGEMENTS DE NOMS DANS L’INDUSTRIE :
DEBAPTISER LES GRANDES ENTREPRISES FRANCAISES POUR CASSER LA LANGUE FRANCAISE ET DENATIONALISER LA FRANCE
Après France-Télécom devenu « France Telecom » (sans accents ni trait d’union, graphie anglaise) puis « Orange » (prononcer « owèndj’ »…), après Air-France devenu « Airfrance » (à l’américaine), après la SNCF devenue « SNCF » (sans article), après Norbert Dentressangle reniant son nom pour devenir (contre un gros magot) un pseudopode états-unien, c’est Gaz de France qui renie son nom, lié à l’histoire glorieuse de la nationalisation de l’énergie et des ministres communistes de 1945.
Certains naïfs hausseront les épaules en disant « il y a plus grave que les mots ! ». Comme si les changements de vocabulaire ne signifiaient pas toujours des modifications de rapports des forces entre les classes et les Etats. Comme le disait Antonio Gramsci, linguiste de formation, fondateur du PC italien et martyr de l’antifascisme,
« A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre les groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ».
En l’occurrence, il s’agit de rendre irréversibles les démantèlements industriels, la casse des services publics et leur dénationalisation : changer de nom, c’est assumer une rupture d’identité. Et la casse de la langue française ne fait qu’un avec celle du patrimoine national industriel. Il est donc temps pour tout le mouvement ouvrier de classe d’assumer la défense de la langue comme un élément majeur de la résistance sociale et civique ?
Ceux qui nous racontent que la France et la « construction » euro-atlantique sont compatibles sont au pire des menteurs qui savent qu’ils mentent ou, au mieux, d’incurables naïfs qui ne devraient pas faire de politique tant de telles niaiseries désarment notre peuple !
Non aux changements de nom, non à l’anglicisation galopante et à tout ce que ces manigances linguistiques savamment calculées recouvrent : la dénationalisation totale de notre pays, sa transformation rapide en un « couteau sans manche dont on a jeté la lame » !
Georges Gastaud
MISE À MORT DE GAZ DE FRANCE !
Communiqué de la FNME CGT
Après avoir créé les conditions pour absorber les activités et les salariés de l’ex Gaz de France, le groupe GDF SUEZ tire un trait sur son nom, son histoire, sa culture et le capital humain apporté par le savoir-faire de Gaz de France.
Pour mettre fin à une certaine idée du service public portée par les salariés, le PDG sur le départ, MESTRALLET, et sa probable remplaçante, Mme KOCHER, font table rase de l’histoire qui a permis l’indépendance énergétique à laquelle le gaz a largement contribué depuis la libération.
LA FNME CGT et les salariés de la Branche Infrastructures et du Commerce Gaz dénoncent cette opération de négation de l’histoire des Hommes et de l’entreprise qu’ils ont construite au service de la Nation.