il aura fallu plus de 8 ans pour que la justice finisse par reconnaitre que les travailleurs de Molex et leurs syndicats avaient raison. Et que leurs licenciements par le patronat – pour augmenter les profits d’une petite clique de profiteurs et d’exploiteurs – étaient illégaux.
Un jugement et une lenteur judiciaire à mettre en perspective avec l’acharnement de la justice de classe, aux ordres du gouvernement, pour réprimer de la façon la plus dure les syndicalistes défendant simplement leur travail. De Goodyear à Air France. la justice aux ordres du MEDEF commanditée par le gouvernement Valls a ainsi osé condamner – et à de la prison ferme – les 8 syndicalistes de Goodyear coupables d’avoir réussi à préserver des centaines d’emplois pendants plus de 8 ans. Mais le patronat, les actionnaires de Goodyear qui en fermant une usine rentable ont précipité dans la misère des milliers de personnes, brisant des familles, détruisant des vies ne seront pas jugés. Justice de classe d’un système capitalisme dont il faut sortir de toute urgence.
Alors que les Molex demandaient que soient stoppés leurs patrons voyous, le gouvernement (Sarkozy à l’époque) leur avait envoyé les CRS…
Il faut observer que ce jugement « Molex », s’il accorde des indemnités financières bien modestes au regard du préjudice subis, ne jette aucun des patrons voyous en prison. Pire ce sont les travailleurs eux même qui vont payer les indemnités à travers un fond public.
Comme le souligne la CGT, la loi travail – dictée par le MEDEF et promulguée par la force à coup de matraques, de grenades et de 49.3, sous les ordres de l’Union Européenne – ne va en rien protéger les travailleurs contre les patrons voyous. Au contraire puisqu’elle fait sauter le Code du Travail et va exposer des millions de travailleurs à encore plus de violences patronales, encore plus d’exploitation capitaliste. En effet, avec la Loi Travail, il sera impossible pour les travailleurs agressés comme l’ont été ceux de Molex de se défendre en justice.
Il faut par ailleurs rappeler que l’usine Molex de Villemur sur Tarn était une ancienne usine de la SNECMA, une ancienne entreprise publique (issue de la nationalisation à la libération des usines Gnome Rhône du secteur aéronautique privatisée en 2004 par le gouvernement Raffarin à la suite des démarches de privatisation engagées par le gouvernement de la gauche plus rien (PS PCF EELV) de L Jospin, pour satisfaire notamment aux ordres et directives données par l’Union Européenne.
A l’opposé, les militants franchement communistes du PRCF proposent avec leur programme candidat de procéder à un large plan de nationalisation pour réindustrialiser le pays et produire en France. Et bien sûr d’interdire les licenciements boursiers. Deux mesures indispensables mais impossibles sans sortir de l’Union Européenne.
3.1. Interdire les délocalisations et confisquer toute entreprise procédant à des licenciements collectifs après avoir perçu des fonds publics; suspendre tout projet tendant à privatiser ou à libéraliser un secteur économique; remettre en cause radicalement « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » imposée par l’OMC, le FMI, les traités européens supranationaux et néolibéraux;
3.2. (Re-)Nationaliser, sans indemniser les gros actionnaires, l’ensemble du secteur financier, bancaire et assurantiel; orienter ce secteur vers la création d’emplois, l’aide aux PME et la réindustrialisation du pays; nationaliser tout le CAC-40 ainsi que toute très grande entreprise d’intérêt stratégique : grande industrie, armement, commerce de gros et grande distribution, ports et aéroports, téléphonie, ferroviaire… ; constituer un pôle énergétique 100% public fédérant EdF, GdF, Suez, AREVA et privilégiant la sûreté des installations, le contrôle citoyen, la recherche, des tarifs bas pour les particuliers et les PME créatrices d’emplois; re-nationaliser Renault et mettre en place une filière automobile franco-française avec un statut protecteur pour les salariés de la filière, équipementiers compris; mise en place d’une gestion démocratique tripartite des grandes entreprises nationalisées : Etat, salariés, usagers. programme candidat du PRCF
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Molex : la justice confirme que les salariés et leur syndicat CGT avaient raison !
Ce 9 août 2016, soit 8 ans après l’annonce de la fermeture de MOLEX, à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, la Cour d’appel de Toulouse confirme le jugement, sur le fond, des Prud’hommes et donne raison aux salariés en lutte, en jugeant la nature des licenciements sans cause réelle et sérieuse car sans fondement économique.
La Confédération CGT et la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT tiennent à mettre en exergue cette décision juridique extrêmement importante. Elles tiennent à exprimer toute leur solidarité en direction des salariés en lutte depuis de nombreuses années.
C’est la victoire de la dignité des salariés malmenés par la perte de leurs emplois et de leurs acquis sociaux, du syndicat CGT de Molex et de ses militants qui n’ont eu de cesse de mobiliser les salariés pour s’opposer à tous les mauvais coups du monde capitaliste.
Molex était viable, c’est un véritable gâchis industriel et humain. Une vingtaine de salariés demeurent dans une extrême précarité et survivent grâce au RSA ; de nombreux autres n’ont toujours pas d’emploi stable.
Les 7 millions d’euros d’indemnités versés, pour les 191 salariés licenciés, ne seront pas réglés par MOLEX mais par l’Assurance de garantie de salaires, un fonds public. Encore un patron voyou qui s’en tire à bon compte !
Aujourd’hui, les magistrats ont considéré que la fermeture a été décidée non pas pour sauvegarder la compétitivité du site mais, en réalité, pour augmenter la rentabilité du groupe.
Demain, la loi El Khomri, avec les décrets d’application qui suivront ne permettra plus à des salariés licenciés et leurs syndicats de s’attaquer à de telles décisions. Elle va laisser le champ libre aux patrons pour licencier à leur guise.
Voilà l’exemple concret de l’une des nombreuses répercussions néfastes de « leur loi » pour le monde du travail.
En ce sens, la CGT appelle l’ensemble des salariés à faire barrage à cette loi en participant massivement à la journée nationale d’actions, de luttes et de manifestations qu’elle organise avec les 6 autres organisations syndicales, le 15 septembre 2016.
Montreuil, le 11 août 2016
La mise à sac de l’usine de Villemur sur Tarn expliquée par ses ouvriers
classement effectué par PSA lui même), n°1 en terme de qualité en Europe, tout ça ne suffit plus pour la finance américaine… Molex Inc. a racheté l’entreprise Connecteur Cinch au groupe SNECMA (qui était une entreprise d’Etat à l’époque – actuel SAFRAN) en 2004 pour doubler ses parts de marché en Europe, 4 ans plus tard, ils ferment le seul site restant de l’ex Connecteur Cinch, celui de Villemur/Tarn (31340), un des derniers sites de la machine financière Molex en France…
Connecteur Cinch a été crée par le groupe LABINAL qui a été racheté en 2000 par SNECMA. Au moment de se rachat, SNECMA a annoncé que la division automobile de LABINAL (connecteur CINCH) ne les intéressait pas, et qu’a terme, cette division serait revendu en garantissant que l’activité serait maintenu à Villemur/Tarn. (voir cet article de la Depêche ou le PDG de SNECMA de l’époque dit : »Je ne suis pas pas un fossoyeur d’entreprise. »). Malgré tout, le projet de cession à Molex implique déjà des concessions sur l’emploi : « une chaîne d’étamage, pourtant performante sera fermée et ses cinq employés reclassés. De plus, 15 personnes de services comme l’entretien, le gardiennage, la restauration devraient être « externalisées«
La Vente de Connecteur CINCH à MOLEX Inc. est conclu en 2004 (voir cet article de la Depêche) et les 1eres craintes sont là…(voir cet article de la Depêche). En effet, on ne peut que craindre le pire quand on sait que MOLEX, une entreprise familiale à l’origine, est contrôlé à majorité par les fonds de pensions Américains…
On peut lire dans « les echos » du 4 Novembre 2003 : « Molex devrait conserver la fabrication française de connecteurs car l’usine de Villemur-sur-Tarn « a été restructurée et est devenue très compétitive avec des machines modernes… dit Jean-Claude Lepage, président de Cinch. Cinch est bien positionné auprès des constructeurs automobiles français ». »
Dès les 1er mois, les élus, alertés par les syndicats, font déjà de grand discours : voir cet article de la Depêche
Un an après le rachat, la valse de la finance commence : la direction Europe de MOLEX Automotive (branche automobile de la societé MOLEX Inc) commence à réorganiser (fermeture du site CINCH Portugal, fermeture du site CINCH en Inde, Bureau d’études de Montigny…), supprime les primes d’intéressement sur le bénéfice, transferts de production dite « pas assez rentable » sur les belles usines de Slovaquie (KOSICE) et de Chine toutes neuves.
Il faut quand même savoir que la division Automotive de Molex était, avant le rachat de Connecteur CINCH, déficitaire et que c’est en partie grâce à cette acquisition que cette division est devenue bénéficiaire dès la 1ere année…(en doublant ses parts de marchés en Europe).
Ce qui n’est pas étonnant car tout le monde sait que ce rachat à été une aubaine pour MOLEX : Connecteur CINCH était à l’époque un concurrent direct de la société MOLEX, une grande partie du chiffre d’affaires étant généré avec PSA (Peugeot/Citroen), MOLEX n’étant que très peu implanté chez PSA… D’une pierre 2 coups, MOLEX sera désormais seul à vendre nos produits à PSA…
Molex Villemur a réalisé un excellent exercice 2008, tout comme en 2007. C’est un établissement profitable avec du personnel hautement qualifié et reconnu par nos clients, qui a, de plus, des propositions de développement de fabrications nouvelles, rejetées sans discussion, par la Direction Générale (qui les fait certainement industrialiser ailleurs car ce sont des projets très rentables…). Cela ajouté à tout ce que nous avons perdu depuis le passage à Molex, démontre bien que le développement du site de Villemur, promis lors du rachat, n’était vraiment pas à l’ordre du jour de la Direction du Groupe, bien au contraire. Le Groupe a également gaspillé 200 millions de $ en 2008 pour des rachats d’actions afin de maintenir les cours. Augmentation de 36% des dividendes versés aux actionnaires ( 75 M$ contre 55M$ en 2007)…
Molex Inc. en quelques chiffres : c’est environ 33 000 salariés dans une 40ene de site implantés dans tout les pays du monde sauf l’Afrique (évidemment…)…
C’est un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de dollars, c’est 2,4 milliards de dollars de capitaux propres et enfin brasse près de 700 millions de « Cash Flow » !! Avec tout cet argent, Molex pourrait être une banque !! Il faut donc comprendre que Molex n’a pas besoin d’emprunter pour racheter moultes entreprises comme l’était Connecteur CINCH…et que Molex n’est pas à son coup d’essai en France en terme de pillage légal industriel…
Tout ça pour dire que : « Ce n’est pas l’argent qui manque. Tout n’est qu’une affaire de choix… »
Le site de Molex à Villemur/Tarn a fermé ses portes au mois d’Octobre 2009 après une rude bataille d’un an pour essayer de sauvegarder nos 283 emplois et notre outil de travail. Molex Inc. rachète l’entreprise Connecteur Cinch au groupe SNECMA (actuel SAFRAN) en 2004 pour doubler ses parts de marché en Europe, 5 ans plus tard, ils ferment le seul site restant de l’ex Connecteur Cinch, celui de Villemur/Tarn (Haute-Garonne), un des derniers sites de la machine financière Molex en France 1.2 millions d’euros de bénéfice en 2008, n°2 des fournisseurs de PSA (classement effectué par PSA lui même), n°1 en terme de qualité en Europe, un rapport d’expertise qui démontre la viabilité du site et démonte les arguments économique avancés par la direction, des décisions de justice non respectées… Tout y sera passé et rien n’y aura fait ! L’appétit des actionnaires de la finance américaine est sans limite ! Aujourd’hui, une petite structure de 49 salariés a été relancé à Villemur/Tarn grâce à la lutte que les Molex ont menés.