Voici quelques nouvelles de la campagne des municipales à Grenoble. Par nos camarades du PRCF 38 .
« Piolle = Mélenchon »
Voici que la liste Safar (PS+PCF), après avoir obtenu le soutien de listes de droite (Bonzy), se lance dans une campagne hystérique contre la liste « Grenoble, une ville pour tous », conduite par Éric Piolle.
Le PRCF 38 a pris position (voir le communiqué sur notre blog).
Certes il n’y a pas identité de vue entre nous et toutes les composantes de la liste Piolle. Nous ne partageons pas l’engagement gouvernemental et européiste des Verts mais nous considérons qu’une situation politique se définit par un ensemble de facteurs, de rapports de forces et surtout de dynamiques politiques.
Or incontestablement, du point de vue de classe qui est le nôtre, du point de vue de l’intérêt général des Grenobloises et Grenoblois, battre la droite : Safar, Chamussy et le FN est une priorité. Rappelons en terme de contenu les convergences programmatiques entre la liste Piolle et nous comme la défense des services publics (voir nos échanges avec le PG sur notre blog).
L’attitude de la liste Safar (PS+PCF) et des droites est d’ailleurs une confirmation de notre analyse : la campagne haineuse et revancharde de gens qui ne pouvaient pas imaginer leur hégémonie remise en cause est indécente. Le bandeau collé sur les affiches de la liste Piolle « Piolle = Mélenchon » est à cet égard révélateur. C’est un remake imbécile de « l’homme au couteau entre les dents ». A qui croient-ils faire peur ?
Safar (et, hélas, ses alliés de la direction du PCF), Chamussy, Bonzy et autre d’Ornano n’ont-ils pas compris que Grenoble, fidèle à son histoire résistante, cherche une alternative à l’étau PS, UMP, FN, aux partis du système, ceux qui seuls existent dans les médias (les résultats du Front de gauche ne sont même pas indiqués sur les chaînes de télé).
Proposons aux aigles de la com’ du PS, de l’UMP et du FN un nouveau bandeau :
« Piolle = Mélenchon = Chavez = Castro = Bolchevisme ».
Le rire qui s’emparerait alors des Grenobloises et des Grenoblois serait un remède à la lamentable et scandaleuse campagne des médiocres coalisés.
PRCF 38 – 28/03/14
Grenoble : Le PCF plus à droite que le PS ?
Le PRCF 38 porte à la connaissance des lecteurs de son blog cette lettre d’un communiste indigné :
On ne sait jamais quand le FPC (Faux Parti Communiste) touchera le fond. On était déjà habitué à toutes sortes de mensonges et de compromissions de la part de ses dirigeants depuis très longtemps.
Et pourtant ! Et pourtant !
En lisant cette lettre officielle de soutien à Jérôme Safar, on est frappé par la stupeur. La vaste majorité des êtres humains, dans la diversité de leurs caractères, ont en eux ce qu’on appelle la décence. Ces réflexes de décence bien naturels les empêchent pourtant parfois de pouvoir se représenter de manière appropriée le caractère de certains politiciens, dont les capacités de félonie dépassent les limites de leur imagination. Il en résulte alors pendant un certain temps un avantage considérable pour les politiciens concernés qui disposent ainsi d’une grande liberté de manœuvre sans que leur jeu soit démasqué. Mais il serait faux de croire que ce petit jeu fonctionne toujours.
Dans certaines circonstances, il peut arriver que des dépendances plus ou moins avouables, combinées à un accroissement de la conscience populaire adverse, amènent certains de ces politiciens à devoir grossir toujours plus leurs mêmes mensonges, jusqu’à ce qu’ils éclatent au grand jour.
Et là c’est la fin pour eux.
Voici comment apprécier la lettre de soutien des dirigeants du P »c »F à la candidature de Jérôme Safar. On notera ainsi les éléments suivants :
1-Les dirigeants du P »c »F soutiennent la candidature Safar contre la direction nationale du P »s » qui a retiré son soutien à a la liste Safar, ce qui profite à la liste Piolle plus à gauche.
2-Les dirigeants du P »c »F justifient leur soutien à la liste Safar contre la liste Piolle en invoquant une prétendue nécessité de maintenir le monopole municipal sur le gaz et l’électricité GEG dans le giron privé. Sans s’interroger plus que cela sur le contexte de la privatisation de GEG. Il va de soi que pour le P »c »F Isère, une entreprise, y compris un monopole, fonctionne mieux quand elle est détenue par le grand capital que quand elle est publique – et qu’une collectivisation d’une entreprise ne peut se discuter que si les actionnaires sont indemnisés manière juteuse.
3-Les dirigeants du P »c »F 38 font ainsi le choix à Grenoble de soutenir le candidat de la droite alors qu’une liste de gauche est arrivée en tête au premier tour. Safar est maintenant soutenu officiellement par le candidat MODEM, mais également par D. Bonzy, tête d’une liste ultra libérale et ex chef de cabinet d’Alain Carignon, ex-candidat à la primaire UMP. Ces dirigeants du P »c »F prennent la décision de continuer à soutenir Safar, l’homme qui déclare « Je ne peux pas dire que je l’aime bien, mais je reconnais l’intelligence, les capacités, le talent et le culot de Copé. Il est bluffant. ». Safar se définit selon Rue 89 comme « proche de Valls, un centriste ». Rue 89 précise «il compte sur ses bonnes relations avec les milieux économiques pour l’emporter au second tour. » « Vu l’état de la droite à Grenoble, des conservateurs vont voter pour nous », parie-t-on à la fédération du PS, qui mise sur la peur de « l’extrême-gauche ».
Et les dirigeants du P »c »F 38 font tout cela au nom de « la Gauche », de « Grenoble la Résistante », « des emplois » et évidemment du communisme.
Voici le courrier du PCF :
Pourquoi nous appelons à voter pour Jérôme Safar.
Lettre ouverte des communistes de Grenoble
Cher-e-s Ami-e-s, Cher-e-s Camarades,
Nous souhaitons avant tout remercier celles et ceux qui ont accordé leur confiance aux communistes en allant voter pour la liste conduite par Jérôme Safar, dimanche dernier. Nous vous remercions d’autant plus, qu’au regard de la politique contre-productive et l’aveuglement dans son soutien à la finance du Gouvernement, certains d’entre vous s’y sont sans doute rendus à reculons.
Vous le savez, Jérôme Safar vient d’annoncer qu’il maintient la liste « Aimer Grenoble pour vous » au second tour. Malgré de longues discussions avec la liste conduite par Eric Piolle, nous n’avons pas pu obtenir de réponses satisfaisantes au regard de plusieurs grands dossiers sur lesquels le Parti communiste français ne peut accepter les reculs proposés.
Concernant l’avenir de GEG notamment, la liste « Grenoble une ville pour tous » (Eric Piolle) propose de municipaliser la SEM en attendant l’entrée dès 2015 dans la métropole. Outre le fait que cela entraînera purement et simplement une liquidation de GEG et ouvre l’interrogation de ses emplois, la question du coût estimé à 130 millions d’euros d’une telle opération est évacuée d’un revers de mains. Eric Piolle prétend aujourd’hui pouvoir faire casser la création, il y a 28 ans, de GEG. Cependant, les actuels actionnaires devront être indemnisés et ce sera, soit à la ville de Grenoble de débourser ces sommes – autrement dit les contribuables – soit aux usagers de compenser sur leurs factures. Cela nous semble irresponsable et inacceptable.
Concernant l’intégration des personnels communaux dans la métropole, pour les compétences transférées, aucune garantie sur le statut, sur les avantages acquis ou les salaires ne nous est offerte, alors même que les accords que nous avons pris avec Jérôme Safar soutenus activement par les communistes permettent de régler cette question pour l’avenir. Les communistes et leurs colistiers ont refusé cette casse du service public.
Le soutien du candidat Jérôme Safar nous est acquis depuis plusieurs semaines dans la lutte pour la sauvegarde de la plate-forme de la chimie, pour la sauvegarde de l’outil industriel et des 10.000 emplois concernés par la réaction en chaîne qu’entraînera la fermeture de Vencorex. Or, le souvenir de Polimeri, où les positions des écologistes consistaient à refuser de défendre une chimie qu’ils jugent polluante, nous poussent aux plus vives inquiétudes.
En outre, nous jugeons la proposition d’une conditionnalité bloquante des aides aux entreprises, formulée par EELV, en-deçà de l’engagement de « Aimer Grenoble pour vous » conduite par Jérôme Safar, de créer une commission intercommunale de contrôle des aides publiques et l’association des salariés dans les instances de décisions en amont de l’attribution des aides. Pour les communistes, ce ne sont pas les aides aux entreprises qui doivent être contestées, c’est leur efficacité au service de l’emploi et non des dividendes qui doit être contrôlée avec exigence de remboursement dans le cas.
Enfin, malgré une inflation démagogique de la liste écologiste sur la question de la gratuité des transports, ceux-ci se sont systématiquement exprimés contre la proposition communiste d’un accès libre et gratuit aux transports en commun. Nous savons aujourd’hui que si Eric Piolle était élu Maire dimanche prochain, ce serait la fin du débat promis par Jérôme Safar et la fin de notre campagne pour un référendum populaire sur la gratuité des transports.Pour toutes ces raisons, les communistes ont fait le choix de refuser les strapontins qui leur étaient proposés avec une fusion vide de sens politique et de projet, basée uniquement sur une répartition.
Nous préférons, prendre le risque de n’avoir plus aucun élu dimanche prochain en ne nous associant pas au projet catastrophique des verts, et jouer la défense de l’avenir de Grenoble et de l’intérêt des Grenoblois-es.
Nous sortirons de cette confrontation l’esprit clair et satisfait – c’est ce que nous dit tout au moins l’arithmétique – d’avoir empêché le retour d’Alain Carignon au Conseil municipal en maintenant le plus haut niveau de mobilisation de la Gauche. Ce que ne nous permet pas une fusion.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de faire le calcul d’un vote sanctionnant la politique du Gouvernement.
Cette hypothèse est devenue caduque depuis que le PS a retiré le soutien et l’investiture à un Jérôme Safar dont les distances et les critiques, l’opposition aux politiques d’austérité, sont devenues publiques dimanche soir.
L’heure est à la mobilisation de celles et de ceux qui aiment et ont espoir en Grenoble, qui pensent que son héritage ancré dans les politiques de gauche qui ont permis de redresser une ville laissé au bord de la ruine par la gestion d’Alain Carignon.
L’heure est à la mobilisation des abstentionnistes, des électrices et des électeurs de gauche pour dire qu’à Grenoble, nous entrons en résistances face aux politiques nationales de destruction de notre modèle social.
L’heure est à remobiliser Grenoble la rebelle, Grenoble la résistante.
C’est la raison pour laquelle, les communistes sont mobilisés aux côtés de Jérôme Safar, pour Gagner avec les Grenoblois-es et prolonger tout ce que nous avons ensemble réussi.
Signé PCF 38