Après des décennies de gestion privée, la métropole de Lyon se décide enfin à sortir la gestion de l’eau des griffes du privé. La création d’une régie publique de l’eau est lancée, application d’une promesse de campagne. C’est là le premier dossier important auquel s’attelle la nouvelle majorité en rupture avec une tradition séculaire, et face à un puissant lobbying de Veolia, opérateur historique à Lyon. Paris, Nice ou Grenoble ont elles déjà franchi le pas.
Objectif affiché par la métropole lyonnaise, une meilleure « préservation de la ressource » d’après son président Bruno Bernard. Mais pas de baisse de tarif « dans un premier temps du moins, à l’exception d’une tarification sociale et solidaire ayant pour objectif que les premiers mètres cubes soient gratuits pour les plus précaires«
Le nouvel exécutif de la métropole a décidé de ne pas renouveler la délégation de service publique (DSP) qui doit s’achever au 31 décembre 2022.
La production d’eau potable dans l’agglomération lyonnaise ce sont 245 000 m3 d’eau par jour, nécessaires au 1,2 million d’habitants concernés.
Mais surtout ce sont des bénéfices incroyables sur une ressource vitale pour tous. Sous les fourches de Veolia, la société Eau du Grand Lyon gérée par Veolia dégage 88 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Selon la métropole, elle dégage une rentabilité nette de 5 à 6% par an soit 5.3 millions d’euros. Chaque foyer paye ainsi environ 20 € par an aux actionnaires de la multinationale. La nouvelle majorité souligne que le passage en régie permettra « d’enlever tout intérêt économique à la gestion de l’eau… même si le travail accompli aujourd’hui est de qualité« . Plutôt que de servir des dividendes, la Régie publique assurera l’amélioration de la préservation de la ressource en eau, en intensifiant notamment la lutte contre les fuites sur le réseau. Voilà pour une fois, et sur cette mesure, un exécutif vert prenant une mesure écologique sérieuse.
JBC pour www.initiative-communiste.fr