Exploiteur-milliardaire – c’est la 11e fortune de France avec plus de 9 milliards d’euros – Emmanuel Besnier a été incapable de gérer le retrait de lait pour bébés, contaminé. Et avec lui ses comparses de la grande distribution dont les principales enseignes (Leclerc, Auchan, Carrefour, Système U) ont admis avoir écoulé des produits concernés par les rappels successifs… au risque d’empoisonner nos bébés en plus de liquider les agriculteurs. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « blessures involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui », « tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine » et « inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit » préjudiciable à la santé. Dix-huit bébés ont été hospitalisés rien qu’en France, mais trente sept pays sont concernés par le scandale.
Le scandale met aussi profondément en cause l’euro-austérité et la politique du gouvernement, notamment les baisses drastiques de budget et d’effectifs de la répression des fraudes (DGCCRF). Rappelons que lors de son passage à Bercy le ministre de Hollande, Macron, s’est aussi attaqué à la DGCCRF. Les syndicats de la répression des fraudes dénoncent le scandale Lactalis comme une conséquence de la casse du service public de contrôle (lire ici le communiqué de CCRF-FO par exemple).
Pour la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf) CGT, le scandale est de « l’entière responsabilité de la stratégie » de Lactalis. Le syndicat estime que, « par son incurie persistante et son objectif de profit à court terme », le groupe laitier « scie la branche, instable et branlante, sur laquelle sont assis des milliers de salariés ». « Les salaires et la reconnaissance des qualifications au rabais, les conditions de travail déplorables, les licenciements à tout va, les externalisations et les précarisations sont des réalités sociales qui sont les causes de ce désastre industriel », a ajouté la Fnaf CGT dans un communiqué publié vendredi 12 janvier dans la soirée.
Faut-il rappeler que deux tiers des producteurs de lait sont soumis au chantage de Besnier qui fixe des prix ridicules à leur production poussant ceux- ci à la misère, parfois pire ? depuis des années que le prix du lait payé par Lactalis est en deçà des prix de production, combien d’agriculteurs poussés au suicide ?
Cette entreprise privée de 75000 salariés est en situation de quasi monopole. Il est grand temps de dire clairement que rien de logique et de rationnel ne permet de prétendre qu’il existe une raison pour qu’une telle situation perdure.
La propriété privée d’une telle entreprise est une aberration. Il est une seule mesure de défense de la santé publique, des intérêts des paysans, des consommateurs et du pays : la nationalisation sans indemnisation de Lactalis. Rappelons que d’après le journal Capital, Bercy a accordé à la famille Besnier le droit de ne pas s’acquitter des droits de succession lors de l’héritage de son père par Emmanuel du n°1 mondial du lait, autorisant un étalement du paiement pour garder le groupe entièrement à leur main.
Ce scandale, qui s’ajoute à bien d’autres, des lasagnes frauduleuses à la vache folle, démontre la nécessité d’imposer le contrôle direct des travailleurs sur les usines, et de sortir de la dictature des monopoles capitalistes qui sont toujours prêts à empoisonner l’humanité, détruire la planète, exploiter les travailleurs pour remplir toujours plus leurs coffres. Les nationalisations sont une des mesures du programme franchement communiste proposé par le PRCF. Celle de Lactalis est une nécessité urgente !