Les médias font état de la tension qui règne à nouveau dans l’Archipel suite au basculement du gouvernement local du côté des indépendantistes. Ce changement du rapport des forces institutionnel est largement l’effet de la mobilisation de terrain des forces indépendantistes kanaks, lesquelles ont refusé, à juste raison, la cession, avec l’appui de Paris et de Nouméa, d’une importante usine de nickel à un consortium capitaliste international. En revanche, la droite néocoloniale tenant le haut du pavé à Nouméa, aucune force progressiste tant soit peu visible ne semble devoir revendiquer la nationalisation durable du nickel calédonien dans la population d’origine européenne, et ce même si les députés UDI de Nouvelle Calédonie (Philippe Dunoyer et Philippe Gomes, Calédonie ensemble) demande un achat partiel et temporaire du capital de Goro Nickel cédé par Vale à travers la BPI par exemple.
Quel que soit le résultat du prochain référendum sur l’indépendance, il est évident qu’il faut revendiquer la nationalisation du nickel calédonien et sa gestion démocratique au profit du développement économique et culturel du territoire, que la Calédonie choisisse par vote, comme y invitent les Accords de Nouméa signés par toutes les parties, de rester dans le giron de la République française (et dans ce cas, la lutte pour le démantèlement complet des rapports néocoloniaux et pour la reconnaissance des droits et de la culture kanaks devront s’intensifier), ou qu’elle opte pour l’indépendance « canaque et socialiste » comme y invite historiquement le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanaque et Socialiste).
G Gastaud pour www.initiative-communiste.fr
Le nickel, un enjeu fort : le point sur la situation de la production
La production de nickel (2e réserve mondiale) est l’une des premières ressources de Nouvelle Calédonie, son extraction et sa production représente 10% de son PIB et 14% des emplois, derrière cependant les transferts monétaires alloués par la métropole (45% des ressources budgétaires de la Nouvelle Calédonie, et environ 13% du PIB), permettant à l’ile de disposer d’un PIB par habitant très proche de celui de l’hexagone, et même supérieur à celui de la province, en s’établissant au niveau de celui de l’Alsace. L’indicateur d’inégalité (indice GINI) est cependant le double de celui de l’hexagone.
- l’usine de Goro, détenue jusqu’à présent par la multinationale Vale, se situe en province sud et constitue le principal centre de production. Vale souhaitait la céder à la multinationale suisse Trafigura, entreprise qui exploite également une co-entreprise avec Cuba.
- l’usine Knoniambo nickel est codétenue par la province nord et Glencore (société franco suisse, concurrente de Trafigura).
- l’usine de la Société le Nickel est située à Diniambo et est détenue par Eramet (multinationale française de la métallurgie), le japonais Nisshin Steel et par les provinces calédoniennes.
- il faut y ajouter une 4e usine, située elle en Corée du Sud et appartenant à la société POSCO, transformant uniquement du minerai de Nouvelle Calédonie.
Deux candidats en lisse pour présider le gouvernement
Le nouveau gouvernement a majorité FLNKS n’a pas désigné son président. Deux candidats. Louis Mapou, une figure indépendantiste du Palika et de l’UNI et également un des patrons de Koniambo Nickel et de la STCPI, société portant les actions des provinces dans la SLN. Face à lui, un autre candidat indépendantiste, Samuel Hnepeune, membre du FLNKS-UC, qui était depuis juin 2020 le président du MEDEF de Nouvelle-Calédonie. Illustration des clivages traversant le mouvement indépendantiste, parfois très éloigné des revendications socialistes des origines.
Pour renverser le gouvernement à majorité loyaliste, le FLNKS s’est allié avec l’Éveil Océanine, parti non indépendantistes défendant les intérêts de la communauté wallisienne et futunienne jusqu’ici allié aux loyalistes, qui ne cache pas son soutien à … Samuel Hnepeune. Les deux candidats sont pour le moment à égalité.