Ce n’est pas la canicule de ce mois de juillet qui aura eu raison de la détermination des travailleurs et des paysans à défendre leur pouvoir d’achat, leur emploi ou à se dresser contre les atteintes aux droits syndicaux et aux libertés fondamentales du droit du travail.
Le Président de la République qui court au « secours des Grecs » avec les technocrates de l’UE, de la BCE et du FMI dont les propositions imposent une politique draconienne d’austérité, ferait mieux de se pencher sur ce qui se passe dans son pays.
Les éleveurs en colère qui par leurs actions radicales (blocage des routes, déversement de fumier devant les préfectures, actions dans les grandes surfaces pour dénoncer une politique agricole et commerciale qui impacte leur pouvoir d’achat, obligent le gouvernement à se mettre autour de la table pour négocier non pas des reculs, comme dans les industries et le commerce, mais des avancées. Ces actions devraient servir d’exemples aux confédérations syndicales ouvrières pour qu’il y ait convergence des luttes pour aller vers des actions radicales dans tout le pays.
La crise que traverse la Grèce et le revirement de son premier Ministre -qui reconnaît, dans un entretien télévisé, que son but a toujours été de sauver l’Union Européenne ce qui impose au peuple grec une politique d’austérité drastique- montre, s’il en était encore besoin, que dans cette Union Européenne dictatoriale il n’y a rien de bon et que c’est la finance qui gouverne en bafouant la démocratie.
Aujourd’hui de plus en plus de voix s’élèvent pour la sortie de l’Euro, de l’UE, de l’OTAN et, pour ce qui nous concerne, nous ajoutons sortie du Capitalisme.
La commission Luttes du PRCF
INFO LUTTES N° 14, ÉTÉ 2015
Juillet 2015
Grève des trains TER en Bourgogne Nord dès le 25 juillet 2015 :
Le personnel des trains SNCF TER du secteur de la Bourgogne Nord sera en grève reconductible à partir du samedi 25 juillet 2015.
Grève des trains TER en Aquitaine du 24 au 26 juillet 2015
Les agents SNCF des trains TER de la région Aquitaine seront en grève du vendredi 24 juillet à 20H au dimanche 26 juillet 2015 à 8H.
Grève des médecins urgentistes de Dreux du 23 juillet au 30 août 2015
Les médecins urgentistes de l’hôpital de Dreux seront en grève du jeudi 23 juillet 2015 au dimanche 30 août 2015. Ils dénoncent le manque de personnel.
Grève des bus et trams à Dijon tous les samedis du 4 juillet au 5 septembre 2015
:Les agents des bus et trams de Dijon seront en grève chaque samedi du 4 juillet au 5 septembre 2015. Les revendications concernent les conditions de travail.
Grève des sages-femmes de l’hôpital de Pontoise depuis le 27 juin 2015
Les sages-femmes de l’hôpital de Pontoise sont en grève depuis le samedi 27 juin 2015. Leurs conditions de travail sont l’origine du mouvement.
41ème jour de grève à Total La Mède
Maritima Info, 22 juillet 2015 :
La raffinerie est à l’arrêt depuis le 11 juin, début d’un mouvement lancé par la CGT, farouchement opposée au projet de reconversion du site. La procédure légale de consultation des organisations syndicales est désormais terminée. Résultat, le volet industriel a été rejeté en bloc alors que les mesures sociales d’accompagnement des salariés, dont le poste va être supprimé (178 en tout), ont été approuvées à la majorité, CFE-CGC, CFDT, et FO au plan local (le syndicat n’est pas représentatif au plan national). Pour Bruno Casano, délégué FO à Total La Mède, le volet social est acceptable. « Même si c’est perfectible, je trouve que ça été plutôt bien négocié. Je suis assez satisfait de la tournure qu’ont pris ces négociations des MSA » (mesures sociales d’accompagnement).
Ce n’est pas du tout l’avis de la CGT qui a refusé de signer le volet social du projet et qui poursuit sa grève. « Nous pensons que ce mouvement est parfaitement justifié, affirme Frédéric Ambrosio, représentant CGT à Total La Mède. Il faut être cohérent. Comment peut-on rejet en bloc le volet industriel, et signer les mesures sociales d’accompagnement?! Nous avons rejeté le projet industriel car nous pensons que la raffinerie actuelle est viable, ce sont des experts mandatés par d’autres syndicats que nous qui l’affirment. Alors le groupe doit investir ».
Convaincue de la pérennité du site actuel, la CGT refuse de participer au redémarrage des unités, question de sécurité. « Vendredi dernier, il y a eu deux trous sur la torche. Deux semaines auparavant, c’était un transformateur qui prenait feu. Si des incidents surviennent alors que la raffinerie est à l’arrêt, que va-t-il se passer si on redémarre des installations qui ne sont pas en état de fonctionner? », s’inquiète Frédéric Ambrosio. « Le syndicat a d’ailleurs adressé une lettre au préfet de région afin d’alerter les services publics sur ces problèmes de sécurité. »
Belchamp et Sochaux : manifestation des salariés contre l’externalisation
France 3 Franche-Comté, 21 juillet 2015 :
Deux manifestations ont eu lieu ce main à Belchamp et à Sochaux à l’appel de la CGT et de FO pour protester contre l’externalisation de certaines activités du groupe Peugeot.
Les salariés de PSA sont inquiets. Ils ont manifesté ce matin à Belchamp, le centre des essais menacé, et devant le site de Peugeot à Sochaux où ils étaient une centaine. A pris la parole, Sylvain Richalet, élu au comité d’établissement de Segula, l’entreprise vers laquelle seraient dirigés une partie des salariés de Belchamp.
Ancenis : les salariés de Manitou votent la poursuite de la grève
France 3 Pays de la Loire, 20 juillet 2015 :
Lundi 20 juillet, les salariés de Manitou ont voté pour reconduire une grève commencée le 15 juillet. Ils réclament une augmentation de salaire de 1,8%.
Les salariés de Manitou, entreprise spécialisée dans le design, l’assemblage et la distribution de matériels de manutention, se sont réunis ce matin à Ancenis pour se concerter sur la poursuite de la grève.
Le dépouillement du vote à bulletin secret a eu lieu à 11 heures. Résultat ? Sur 299 votants, 232 se sont prononcés en faveur de la grève, 67 étaient contre. Pour l’heure, la mobilisation est donc reconduite jusqu’à demain.
40% de bénéfices en plus qu’en 2013 !
Les salariés décident de ne pas céder sur leur revendication, à savoir une augmentation de 1,8% de leur salaire. Une revendication qu’ils estiment justifiée. En 2013, sur un chiffre d’affaire d’environ 1,2 milliard d’euros, l’entreprise avait enregistré 760 000 euros de bénéfices et avait accordé 1,8% d’augmentation a ses salariés. En 2014, pour un chiffre d’affaire globalement identique, Manitou comptait 30 millions de bénéfices, soit 40% de plus que l’année précédente. Malgré ces excellents résultats, la direction prévoit une hausse de salaire de seulement 1,4%.
C’est la première fois que Manitou connaît une telle mobilisation. Trois sites sont ainsi bloqués depuis le 15 juillet, celui d’Ancenis, Laillé (Ille-et-Vilaine) et Candé (Maine-et-Loire).
A Paris, la révolte des « dames pipi »
Le Monde, 22 juillet 2015 :
Une petite révolution se joue dans les lieux d’aisance publics de la ville de Paris. Il ne s’agit pas des 400 sanisettes mais des « lavatories », ces espaces souvent en sous-sol qui emploient des « dames pipi ». La révolution est due à l’arrivée de la société néerlandaise 2theloo (« Aux toilettes », en anglais), qui gère déjà plus de 150 de ces endroits dans 13 pays. Elle reprend ainsi le marché du nettoyage des lavatories que détenait la société Stem.
La société avait postulé pour plusieurs toilettes situées dans des lieux prestigieux et très fréquentées par les touristes, tels que le parvis de Notre-Dame, la place de l’Etoile, etc. Sa spécialité est de proposer des toilettes design avec boutique, dont la décoration diffère selon les quartiers, et de recourir systématiquement à des « dames pipi ». Mais aussi, selon la fédération Feets-FO (équipement, environnement, transport et services), d’ignorer le droit français.
Après avoir remporté le marché, qui s’applique depuis le 1er juillet, 2theloo refuse de reprendre les onze salariés du précédent prestataire et travaille avec ses propres agents. Or, lors d’un changement d’employeur, le transfert des contrats de travail en cours vers le nouveau prestataire est une obligation légale inscrite dans l’article L1224-1 du code du travail.
Sollicitée, la société 2theloo a répondu par la voie d’une personne se présentant comme « consultant » pour cette entreprise qu’elle « n’a pas d’obligation de reprendre les salariés. On n’est pas une société de nettoyage, on ne fait pas le même métier. On diffuse un concept de boutique-toilette payante, on vend des produits. On ne facture pas une prestation à la mairie, on verse un loyer pour une concession. On ne relève pas de la convention collective de la propreté mais du code du travail ».
Or, justement, le code du travail ne s’adresse pas uniquement aux entreprises de cette branche mais à tous les employeurs. Le règlement de consultation dans le cadre de l’appel d’offres précise d’ailleurs : « Concernant le personnel employé actuellement dans ces lavatories, l’attention du candidat (à la reprise du marché) est tout particulièrement attirée sur les dispositions de l’article L1224-1 du code du travail ainsi que sur les dispositions des conventions collectives et accords organisant le transfert des contrats de travail entre employeurs successifs qui y sont soumis. A cette fin, une liste du personnel concerné est fournie en annexe au présent règlement ».
Onnaing : tentative de suicide d’une ouvrière chez Toyota ?
La CGT communique, ce jeudi, sur une « tentative de suicide d’une ouvrière » à l’usine Toyota d’Onnaing. Le CHSCT et la direction de l’établissement, plus prudents, réservent leurs conclusions à l’aboutissement de l’enquête, début septembre.
Le tract de la CGT Toyota a été diffusé dans l’usine et envoyé aux médias. On y lit, entre autres, que « le lundi 6 juillet, vers 8 h 30, une ouvrière, à bout, a fait une tentative de suicide en avalant des cachets dans les locaux de TMMF, à l’infirmerie. Elle a été emmenée d’urgence à l’hôpital. Ses jours ne sont plus en danger ». La CGT parle d’une salariée « isolée par sa hiérarchie dans une salle destinée aux formations » et évoque des « pressions constantes ». Éric Pecqueur, le secrétaire général CGT chez Toyota, s’insurge également contre «une procédure de licenciement illégale qui a été mise en route le lendemain de la tentative de suicide » : « On réclame l’annulation et l’abandon de cette procédure de licenciement et que la direction régularise sa situation en accidenté du travail. » Le représentant syndical participe à la commission d’enquête mise en place lors d’une réunion extraordinaire du CHSCT, vendredi dernier, « pour tenter d’en savoir plus sur les mécanismes qui ont emmené à cette tentative ».
Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui se veut plus prudent. À l’image du représentant du syndicat majoritaire CFDT, Thomas Mercier : « L’enquête est en cours et c’est assez délicat d’en parler aujourd’hui. » Patrick Bertrand, secrétaire du CHSCT, regrette le tractage de la CGT. « Ce sont des on-dit, rien n’a été prouvé pour l’instant. La tentative de suicide, on n’en est pas sûr, idem pour l’intervention du SMUR. » Le représentant de la CFDT, qui enquête depuis lundi, comme d’autres élus, réserve ses conclusions à la remise de la synthèse, fixée au 7 septembre. « Il y a encore des personnes à voir, nous n’avons pour l’instant que des hypothèses. » La direction de l’entreprise adopte la même position : « Concernant la tentative de suicide, c’est sous secret médical. On ne dément pas, on n’affirme pas, on attend les conclusions. Pour ce qui est des procédures en cours, tout se fait dans le cadre du droit du travail. »
Quatre ex-salariés de Castmétal aux Prud’hommes
France Bleue, 24 juillet 2015 :
Quatre ex-employés de Castmétal comparaissaient aux Prud’hommes jeudi 23 juillet. Ils accusent leur ancien employeur de licenciement abusif ; ils ont été sanctionnés selon eux pour avoir tenté de mettre en place un comité CGT sur le site de la fonderie de Colombier Fontaine.
C’est une affaire qui avait agité la fonderie Castmétal de Colombier-Fontaine au mois de mai dernier. Cinq employés (dont l’un a finalement été repris par l’entreprise) sont licenciés pour des faits présumés de harcèlement. S’en suivent cinq semaines de grève, un mouvement lancé au départ par la CGT qui a finalement rallié une trentaine de salariés (sur les 180 que compte l’entreprise).
Situation de blocage
L’usine est bloquée, pendant un temps plus rien n’y entre ni ne sort, c’est l’impasse. Le sénateur-maire Martial Bourquin, le député PS Frédéric Barbier et le sous-préfet tentent de rétablir la situation.
Finalement, un accord de sortie de crise est signé après 5 semaines de blocus, le plus long mouvement de grève de toute l’histoire industrielle du Pays de Montbéliard. Pourtant, dix-neuf ex-grévistes sont assignés à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance de Montbéliard pour grève illicite et entrave au bon fonctionnement de l’entreprise. Une audience qui n’a plus lieu d’être puisque la grève est terminée à ce moment-là..
Une audience aux Prud’hommes de Montbéliard
Hier, jeudi 23 juillet, une audience avait lieu aux Prud’hommes de Montbéliard. Conséquence d’une action que les quatre ex-employés mènent contre leur ancien employeur.
Les syndicalistes de la CGT étaient venus en nombre pour soutenir leurs camarades : ils étaient une quarantaine devant la cité judiciaire de Montbéliard, chapeaux, drapeaux, et panneaux tous aux couleurs de la CGT, ils ne sont pas passés inaperçus.
Les personnels de bord des trains Thello pour Venise en grève
AFP, 20 juillet 2015 :
Les personnels du prestataire de Thello assurant le service à bord des trains de nuit de Paris à Venise sont massivement en grève depuis vendredi, accusant la direction de LSG France de « ne pas respecter ses obligations légales » en matière de rémunération, repos et congés, a-t-on appris lundi de sources syndicales.
La grève est suivie par « 100% des salariés en CDI depuis vendredi », soit 58 personnels de bord et 10 chefs de bord, selon la CFE-CGC. Elle n’empêche pas les trains de rouler car, selon le syndicat, la direction du prestataire « a fait appel à des cadres et à des intérimaires pour faire partir les trains ».
Selon le deuxième syndicat ayant appelé à un mouvement de grève illimitée, SUD-rail (majoritaire chez les personnels de bord), cette grève « très suivie » est une « première » chez les personnels de catering ferroviaire à bord des trains Thello.
La filiale du groupe italien Trenitalia (67%) et du Français Transdev (33%) fait circuler des trains entre la France et l’Italie depuis 2011. Sur sa liaison Paris-Venise, Thello a confié le service à bord (bar, couchettes…) à LSG France (LSG Sky chefs, filiale de Lufthansa).
Selon les deux syndicats, le prestataire ne respecterait pas plusieurs obligations légales. Ils dénoncent notamment des « irrégularités » dans le décompte des congés payés, affirmant devoir travailler plus de 35 heures par semaine avant ou après leur période de congés afin de « compenser » leur absence, sans majoration de salaire.
Les dirigeants de LSG France n’ont pu être joints par l’AFP. Mais selon la CFE-CGC, « le PDG a annoncé (dimanche) un audit et qu’il paierait rétroactivement ce qu’il nous doit si celui-ci indique qu’il s’est trompé ».
Malgré cette « avancée », les syndicats ont reconduit lundi le mouvement. Ils dénoncent également un « non-respect des temps de pause » entre deux trajets, un décompte annuel des heures illicite (sans accord d’entreprise) et une perte de rémunération d’environ 1.200 euros par an pour les chefs de bord suite à une réorganisation du travail « imposée » pour gérer le sureffectif engendré par l’arrêt fin 2013 de la liaison Paris-Rome.
Dans la nouvelle organisation, les chefs de bord travaillent en « binôme » mais ne touchent les primes afférentes à leurs responsabilités de « management » et de « sécurité » que pour « l’un des deux trajets ». D’après les syndicats, cette « modification » n’a pas été faite dans le respect des règles.
Manifestation des cheminots à Marseille
La Marseillaise, 18 juillet 2015 :
Plusieurs centaines de cheminots, venus de différentes régions de France, ont manifesté jeudi devant la direction régionale Paca. Ils soutiennent un syndicaliste CGT qui risque le licenciement.
A deux pas de la gare Saint-Charles, les bus peinent à circuler. Jeudi matin, vers 11h, sous les fenêtres de la direction régionale de la SNCF, des centaines de personnes (cheminots mais aussi militants défenseurs du service public) s’agglutinent. Le rassemblement, initié à l’appel de la CGT, vise à soutenir un agent qui doit passer en conseil de discipline durant l’après-midi. Sa faute ? Une altercation avec un de ses supérieurs hiérarchiques alors qu’il accompagnait un salarié en tant que délégué du personnel. Ce qui lui vaut, aujourd’hui, de risquer un licenciement.
S’il reconnaît avoir eu un moment d’égarement (et « secoué » son chef), l’intéressé rappelle un contexte social tendu. D’autant qu’il est secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « Un rapport avait pointé les risques psychosociaux dans ce techni-centre », se souvient en effet Gilles Manforti. Calfeutrée dans les étages, la direction rétorque : « Cette expertise du CHSCT date de mars 2014, au moment de la réorganisation du travail (…) Les éléments liés aux risques psychosociaux avaient été pris en compte pour accompagner cette réorganisation. »
Vu le nombre de manifestants hier, les « éléments » en question ne suffisent pas. C’est même le contraire… En atteste Nicolas Delclos, secrétaire général des cheminots CGT Paca, qui dénonce « une politique manageriale malsaine ». Même conclusion pour Grégory Roux, secrétaire de la fédération : « Cette politique aboutit à des arrêts de travail pour certains. D’autres craquent comme Gilles. » Parmi les manifestants, le mot « solidarité » revient en boucle. Sur des t-shirts noirs, les mots « Je suis Bibi » (en référence au surnom de leur collègue) s’affichent. « On se sent tous concernés », soupire un agent venu de Lyon. Plus loin, une retraitée de la santé CGT ajoute : « Ce n’est pas que de la solidarité. Il s’agit de défendre le service public. C’est notre combat à tous. » Le sort du syndicaliste sera, a priori, fixé sous quelques jours.
La Seyne : « On a le droit de ne pas être d’accord avec la direction »
La Marseillaise, 18 juillet 2015 :
Rassemblement de soutien, devant l’entreprise seynoise des CNIM , à un délégué du personnel menacé de licenciement. Pour avoir simplement « joué son rôle ».
Trois « pour », quatre abstentions et un « contre » : le comité d’entreprise (CE) des CNIM a donc exprimé un avis défavorable quant au licenciement de Michaël De Gaetano, représentant du personnel CGT. La direction s’entêtera-t-elle à porter le dossier devant la Direccte du Var ? Ou comme l’y invitait encore hier matin, à l’occasion d’un rassemblement devant l’entreprise seynoise, Hervé Fechino (UD CGT), décidera-t-elle d’en rester là ?
Impossible pour l’heure de le savoir précisément puisque du côté des CNIM on « n’avait personne sous la main » pour répondre à ces interrogations. Il faut dire que les décideurs ne s’illustrent pas ici par leur promptitude à communiquer concernant la question sociale. Selon les informations dont dispose la CGT, l’entreprise n’aurait pas fait mystère de son intention de poursuivre la procédure.
Plus loquace sur le sujet, l’UD CGT avait, elle, organisé une manifestation de solidarité ce jeudi avant que ne se tienne le CE.
« Nous sommes là pour soutenir Michaël De Gaetano », lance Hervé Fechino. « Que lui reproche-t-on ? », poursuit-il avant d’indiquer aussitôt : « D’avoir joué son rôle de DP et d’avoir osé témoigner devant l’inspecteur de la CPAM. » L’élu CGT avait en effet indiqué à ce dernier qu’un de ses collègues avait subi des pressions de la part de l’encadrement.
Et pour cela, « l’entreprise considère qu’il a été déloyal », souligne le syndicaliste au micro. Or, n’en déplaise au patronat, « un certain nombre d’articles du Code du travail donnent à Michaël De Gaetano la possibilité d’intervenir ». Et, au risque de la heurter, « de ne pas être d’accord avec la direction ».
Des licenciements « injustifiés »
Déterminée à ne pas laisser entériner ce licenciement dans lequel elle voit « une atteinte à la liberté syndicale, à la liberté d’expression et à la liberté d’intervention », la CGT annonce qu’elle « accompagnera » Michaël De Gaetano jusqu’au bout. Y compris, si la situation l’exige, « jusque devant le tribunal », comme c’est déjà le cas pour d’autres salariés des CNIM dont les licenciements, jugés « abusifs et injustifiés » par l’organisation syndicale, sont actuellement examinés par les Prud’hommes.
Les manifestants étaient hier rejoints par des militants PCF et LO, ainsi que les deux élus municipaux seynois (PCF) Robert Teisseire et Christian Barlo. Tandis que le NPA apportait également son soutien à travers un communiqué.
Aucune trace en revanche des autres syndicats (FO et CGC) de l’entreprise, pourtant interpellés par la CGT, mais visiblement aux abonnés absents.
Quoi qu’il en soit, Hervé Fechino n’a pas manqué de faire le lien avec la journée nationale contre les discriminations syndicales au cours de laquelle des initiatives seront organisées dans tous les départements. Pas du luxe par les temps qui courent et au moment où « les lois sur le dialogue social et Macron entendent priver les salariés du droit de s’exprimer et de se défendre ».
Usine Sauthon: la grève se poursuit
Le Populaire, 17 juillet 2015 :
Le bras de fer se poursuit à l’usine Sauthon, qui fabrique des meubles pour enfants sur la zone industrielle de Guéret.
La grogne a démarré en fin de semaine dernière, à la suite des négociations salariales.
Interrompue par le pont du 14 juillet, la grève a repris mercredi : une soixantaine de salariés, sur un effectif de 166, protestent devant l’usine, sans l’occuper.
Ce jeudi, en début d’après-midi : Philippe Gaudier, le PDG de Sauthon, a pris la parole devant l’ensemble du personnel. Il a fait état d’une brutale baisse du chiffre d’affaires en 2015, pour justifier une hausse des salaires limitée à 1 %. Les employés, eux, réclament au minimum « 30 euros bruts, soit une augmentation de 2 % pour les plus bas salaires ». Pour Francis Lacombe, délégué CGT : « La négociation bloque sur 25.000 euros au total ». En 2013 et 2014, Sauthon a versé près de 600.000 euros de dividendes à ses actionnaires. La CGT rappelle, dans un communiqué, que l’entreprise a bénéficié de « 200.000 euros de crédit d’impôt et de 290.000 euros d’exonérations de cotisations sociales en 2014. » La grève se poursuit ce vendredi.
Nouvelle grève à l’AFP
Le Monde, 15 juillet 2015 :
Une semaine après le début d’un premier mouvement de grève, quatre syndicats de l’Agence France-Presse (AFP) – la Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), l’union syndicale Solidaires (SUD) et la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) –, représentant la majorité du personnel, ont voté à une large majorité mercredi 15 juillet, lors d’une assemblée générale, une grève de vingt-quatre heures.
Leur but est de demander à la direction de renoncer à dénoncer tous les accords sociaux en vigueur, alors qu’Emmanuel Hoog, le président-directeur général de l’AFP, a fait savoir au début de juillet qu’il comptait dénoncer l’ensemble de ces accords lors d’un comité d’entreprise (CE) extraordinaire jeudi à 9 heures.
Boycott du comité d’entreprise
Cette annonce avait déclenché un mouvement de grève de trois jours, de mardi après-midi à vendredi après-midi, qui avait fortement perturbé les services de l’AFP. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Confédération française démocratique du travail (CFDT), majoritaires chez les journalistes, avaient aussi appelé à la grève, mais seulement pour deux jours. Ces deux syndicats comptaient appeler le personnel à une grève symbolique de deux heures jeudi matin, à l’heure du CE.
Divisés sur les modalités d’action, les syndicats de l’AFP sont, en revanche, tous opposés à la dénonciation des accords sociaux par la direction : tous les élus comptent boycotter le CE jeudi matin. Même si, juridiquement, leur absence ne devrait pas empêcher la direction de tenir ce CE et d’annoncer officiellement sa décision de dénoncer les accords sociaux, selon les syndicats.
La dénonciation des accords, « une déclaration de guerre »
Les 1 350 salariés de droit français de l’AFP (sur 2 260) travaillent dans un cadre complexe : 117 accords se sont empilés depuis les années 1960. La direction souhaite parvenir à un accord d’entreprise unique, qui harmonise les temps de travail, actuellement disparates (44 jours de congés pour les journalistes et une cinquantaine pour les techniciens), qui tienne compte de l’évolution des métiers (il n’y a plus de coursiers à l’agence, mais des techniciens audiovisuels, des informaticiens…) ou qui fixe un mécanisme unique d’évolution salariale. Le contrat d’objectifs et de moyens prévoit aussi de modérer la progression de la masse salariale.
« La direction veut revoir tous les acquis sociaux à la baisse », a déclaré Philippe Faye, le secrétaire du CE, lors d’une conférence de presse. « Si la direction dénonce les accords, ce serait une déclaration de guerre au personnel », a ajouté SUD. « En ce cas, nous entrerions dans un rapport de force à partir de septembre », explique un représentant de FO.
Après la grève de mercredi dernier, la direction avait promis « dès 2016, une augmentation salariale générale » et le déblocage « dès septembre 2015 d’une enveloppe de primes et promotions ». Ce geste avait conduit le SNJ et la CFDT à suspendre leur mouvement. La dénonciation des accords existants ouvrirait une nouvelle période de négociations de quinze mois.