Alors que le pouvoir du banquier Macron vient de faire sauter de larges pans de l’État de droit pour généraliser de façon permanente un régime liberticide d’exception – l’état d’urgence – les manifestants, syndicalistes et même journalistes, photographes et vidéastes qui ont participé ou couvert le mouvement social contre la Loi Travail en 2016 continuent de subir les foudres de la répression politique. Plus de 1000 opposants ont ainsi été condamnés dans des procès politiques ( lire ici ) dans une France où la fascisation est En Marche de façon toujours plus répressive, violente, inquiétante.
Fascisation ? le mot est fort diraient certains. Mais comment ne pas appeler un chat un chat quand un vidéaste peut se retrouver poursuvi et condamné à de la prison ferme pour avoir…. filmé les violences policières contre des manifestants pacifiques et désarmés protestant contre la casse du code du travail à coups de 49.3 ? Au moment où les images sanglantes de la répression policière en Catalogne ont scandalisé le monde entier, c’est bien la diffusion de ces mêmes images que le pouvoir Macron- UE-MEDEF veut stopper alors qu’après s’en être pris aux manifestants anti-loi travail, il compte bien s’en prendre avec encore plus de violence aux travailleurs qui refusent le coup d’État anti-social des euro-ordonnances. Faut -il rappeler que cet été Macron a fait acheter pour plusieurs millions d’euros de grenades pour les forces de répression ?
C’est bien une condamnation politique, une mesure de censure totalitaire qui a frappé en première instance Frédéric, vidéaste militant. Une condamnation qui doit être jugée en appel, et que l’ensemble des défenseurs des médias libres, de la liberté d’information doivent espérer voir casser. Alors qu’une pétition vient d’être lancée sur internet, elle a recueilli en moins de deux jours plusieurs milliers de signatures. Les JRCF appellent à signer et faire signer cette pétition et poursuivre et amplifier la mobilisation que n’a jamais cessé de mener le PRCF, pour dénoncer et combattre la répression politique.
Condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir filmé les violences policières lors d’un rassemblement contre la loi travail en 2016, Frédéric, vidéaste militant de 39 ans, a fait appel de son jugement.
Le procès se tiendra au Tribunal de Grande Instance de Paris :
LE VENDREDI 20 OCTOBRE A PARTIR DE 13H AU POLE 2-7Le 5 juillet 2016, le jour où Emmanuel Valls annonçait une nouvelle utilisation de l’article 49.3 pour faire passer la loi El Khomri, un rassemblement se tenait devant l’Assemblée Nationale. Les forces de l’ordre étaient en nombre important. Chaque manifestant a été fouillé à son arrivée, puis conduit dans une nasse géante sur le pont de la Concorde. Près d’un millier de personnes a ainsi été privé de liberté pendant plus de quatre heures[1]. Certains CRS procédaient à des interpellations dans un rassemblement pourtant calme et encerclé. Des violences policières ont été recensées. Au moment de ces violences, certains CRS prenaient le soin d’écarter les photographes et les vidéastes. Plusieurs d’entre eux seront d’ailleurs conduit au poste de police pour des contrôles d’identité. Frédéric, lui, filmait d’un point haut, provisoirement à l’abri de la police (voir photo ci-dessus). Un manifestant interpellé sera jugé pour rébellion et relaxé grâce à cette vidéo[2]. Mais à la fin du rassemblement, Frédéric a été arrêté, et poursuivi pour menace, outrage et rébellion et condamné à quatre mois de prison ferme .
Frédéric, un témoin récidiviste
Par ses vidéos, Frédéric documente les mouvements sociaux et les violences policières. Cela l’expose à être régulièrement arrêté par des fonctionnaires de police soucieux de récupérer des images compromettantes. C’était déjà le cas le 26 mai 2016. Lors d’une manifestation parisienne, Frédéric a filmé les circonstances dans lesquelles un policier a tenu en joue des manifestants avec son arme de service[3]. Quelques minutes plus tard, Frédéric a été interpellé. Il a été accusé d’avoir jeté des projectiles. Grâce à des vidéos réalisées par d’autres militants, Frédéric est parvenu à obtenir sa relaxe, mais le parquet avait fait appel. La Présidente de la Cour d’appel a conclu : « Si un policier ment, ce sont les éléments fondateurs de la démocratie qui vacillent. », avant de prononcer une relaxe définitive[4] . Reste les accusations policières concernant la nasse du 5 juillet 2016.
Une condamnation de Frédéric le 20 octobre prochain reviendrait à condamner la liberté de manifester ainsi que la liberté d’expression. C’est pourquoi nous demandons sa relaxe.
SIGNER la pétition en ligne sur change.org cliquez ici
[1] La nasse du 5 juillet 2016 est documenté dans le rapport Un droit, pas une menace : restrictions disproportionnées à la liberté de réunion pacifique sous couvert de l’état d’urgence (Amnesty International, mai 2017, pages 7, 31, 32, 33, 43 et 44)
[2] Gildo : « Je n’ai pas résisté, j’essayais de respirer » (L’Humanité, 9 juin 2017)
[3] Le policier a adopté une attitude provocatrice (Libération, 27 mai 2016)
[4] Manifestants interpellés : enquête sur les faux témoignages de vrais policiers (Buzzfeed, 8 novembre 2016)