C’est avec stupeur, colère et consternation que nombre de militants CGT et antifascistes ont découvert qu’une fiche interne émanant d’un organisme officiel de la CGT, censée permettre d’apporter des éléments pour la lutte antifasciste, verse dans le confusionnisme et la calomnie pour s’en prendre à notre camarade l’historienne Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déporté juif, connue internationalement pour ses travaux analysant et dénonçant la collaboration. De graves accusations, reprenant les pires calomnies déversées sur internet, calomnieuses sont portées contre cette professeur reconnue d’histoire contemporaine à Paris VII Diderot désormais « émérite ». Il faut dénoncer les auteurs de ces propos, qui se prétendant antifascistes, en attaquant Annie Lacroix-Riz unissent leur voix aux conspirationnistes réels, aux fascistes réels, à tous ceux qui veulent criminaliser les militants combatifs dont le tort véritable est de rester fidèles au syndicalisme de classe, au combat indissociablement antifasciste et patriotique de la Résistance communiste, à la lutte intransigeante contre la dictatoriale Europe de Maastricht.
Tandis que la fascisation menace la France des travailleurs, avec un régime macronien qui chaque jour attaque davantage les droits des travailleurs et s’appuie pour ce faire sur le RN , il y a lieu de renforcer la lutte antifasciste. Et non pas de l’affaiblir, en divisant et en calomniant ses militants les plus exemplaires . C’est pourquoi tous les syndicalistes, tous les antifascistes doivent répondre présents pour obtenir le retrait des calomnies visant une militante antifasciste. La rédaction d’Initiative Communiste, s’associe à l’appel à soutenir Annie Lacroix-Riz lancée par le PRCF, par la voix de Léon Landini, son président, président de l’amicale du Bataillon FTP-MOI Carmagnole-Liberté, torturé par Klaus Barbie, Grand Mutilé de Guerre, Officier de la Légion d’honneur, Médaille de la Résistance, et de son vice président Pierre Pranchère, ancien maquisard FTPF, Combattant volontaire de la Résistance et ancien député communiste de Corrèze.
MAJ – 11 janvier 2019 – 19h – Ces dernières heures les réactions ont été nombreuses pour soutenir notre camarade Annie Lacroix-Riz et condamner cette attaque lamentable. De la part de très nombreux militants de la CGT comme des syndicats de la confédération, mais aussi de l’ensemble des syndicalistes, et des antifascistes. Philippe Martinez a personnellement pris son téléphone pour s’excuser auprès de Annie Lacroix-Riz, s’engageant au retrait du texte ignominieux de la « fiche 17″dont il ne connait pas l’origine.
Le secrétaire général de la CGT indique qu’il rejette l’usage de telles méthodes pour régler les désaccords idéologiques.
Nous ne manquerons pas de publier dès qu’elle sera rendue publique la réaction de la CGT.Notre camarade Annie Lacroix-Riz « remercie chaleureusement les innombrables correspondants, cégétistes notamment, qui [lui] apportent leur soutien et montrent qu’ils connaissent [sa] véritable position, dimension scientifique incluse, à l’égard de la Confédération et de ses luttes. »
Une fiche qui salit la CGT et qui arme les confusionnistes et les fascistes
Soyons clairs, cette fiche que l’on imagine validée par la direction confédérale de la CGT, salit la principale confédération syndicale de France. Elle jette le trouble et au lieu d’informer vise à semer la division dans le camps des antifascistes, dont Annie Lacroix-Riz est une figure comme le démontrent sans contestation possible tant ses travaux que ses engagements . Ce faisant, cette fiche arme de fait les confusionnistes, l’extrême-droite, et procède du vent nauséabond de fascisation soufflant sur le pays. Mais cette fiche attaque ici une intellectuelle qui n’a eu de cesse de défendre le mouvement syndical et tout particulièrement la CGT face à ceux qui l’attaquent. Nous pourrions citer de nombreux exemple, mais nous n’en choisirons qu’un seul. Au printemps 2016, avec la CGT les travailleurs se mobilisent en masse pour refuser l’ignoble loi travail. Immédiatement une campagne de haine se déchaîne contre la CGT, les partisans de l’ordre capitaliste – ceux qui toujours soutiennent l’extrême droite appellent de leurs vœux le fascisme et ses méthodes pour écraser le mouvement social – s’en donnent à cœur joie pour attaquer la CGT et appeler à sa répression tandis que le pouvoir restreint les manifestations et multiplie les arrestations et procès de syndicalistes. Annie Lacroix-Riz est alors une des initiatrices d’un appel pétition international réunissant près de 6000 intellectuels en quelques jours pour défendre la CGT contre la haine de classe. Et c’est cette historienne, cette avocate de la CGT, cette militante antifasciste que certains – salissant ce faisant la CGT par ce procédé ignoble – se permettent de calomnier !
Aucun des travaux d’Annie Lacroix Riz, aucune de ses prises de position, n’a jamais souffert la moindre ambiguïté ou complaisance envers l’extrême droite. Qui veut s’en convaincre n’a qu’à lire ses livres et ses publications. Historienne spécialiste de la période de l’entre-deux-guerres et la collaboration elle est une inlassable révélatrice du contenu des archives, basant ses travaux sur les faits pour établir de solides résultats historiques. Historienne courageuse, Annie Lacroix-Riz n’a jamais cédé à l’histoire de complaisance. Appuyant ses travaux sur les archives, elle a ainsi documenté minutieusement et jusque dans le détail la montée de l’extrême droite et du fascisme dans la France des années 30, la collaboration de la classe capitaliste en France, mais également le rôle joué par le Vatican. Celui lui vaut des haines tenaces de la droite et de l’extrême droite en France, qui ne lui pardonnent pas la révélation de ce lourd passé. Ce sont ces gens qui ne lui pardonneront jamais qu’elle démontre de manière indiscutable et faits à l’appui la lutte des classe menée par la classe capitaliste contre les travailleurs de France dans la période de l’entre-deux-guerres, résumée par la formule bien connue « Plutôt Hitler que le Front Populaire ». À toute force et puisqu’il est impossible de s’attaquer à ses travaux c’est à la personne, à l’historienne, que ces gens s’en sont pris pour tenter de freiner la diffusion de ses travaux. Peine perdue il faut le dire puisque le livre Le Choix de la Défaite publié par Annie Lacroix-Riz aux éditions Armand Colin, qui s’est fait malgré la censure des médias des milliardaires, est un total succès d’édition. Mais d’où viennent donc les accusations de conspirationnisme lancée avec la violence de la calomnie contre Annie Lacroix-Riz par de courageux anonymes abritant leur forfait derrière le magnifique sigle de la CGT ? Elle vienne de la contestation des travaux d’Annie Lacroix-Riz sur la Synarchie par un certain Olivier Dard.. Un “historien” qui sent le souffre puisqu’il entretient des liens réguliers avec… l’Action Française dont il est un coutumier des conférences. Ce même Olivier Dard qui a contribué à une notice scandaleusement hagiographique de Charles Maurras, l’une des principales figures du fascisme français, commanditée par le gouvernement. Une notice si scandaleuse – réussissant par exemple à ne dire mot de l’antisémitisme – qu’elle a provoqué un tollé international obligeant à son retrait en catastrophe et flétrissant ses auteurs. Il semble d’ailleurs que la rédaction de la calomnie visant Annie Lacroix Riz soit un quasi copié-collé d’éléments venant de sa fiche Wikipédia. Une fiche dont l’édition semble verrouillée par une petite équipe de militants d’extrême droite, il suffit d’en consulter l’historique d’édition et les pages de discussions pour s’en convaincre, prenant leur source auprès des habituelles figure de l’anticommunisme le plus virulent et de leurs revues ultra réactionnaires. C’est donc à ce genre de sources, coutumières des attaques contre la CGT, que puisent les auteurs des attaques contre Annie Lacroix-Riz dans cette fiche malheureusement estampillée CGT.
Pourquoi un tel jeu dangereux ?
En réalité, ce qui est reproché à Annie Lacroix-Riz, c’est son antifascisme, et même son antifascisme conséquent, qui l’a conduite à n’avoir jamais renoncé à afficher ses convictions communistes. À oser alerter sur les dérives importantes – en pointant les enseignements que peut nous apporter en la matière l’histoire française contemporaine – affectant le mouvement syndical de classe, celui qui a donné avec la CGT ses plus belles victoires, ses plus grands progrès sociaux et démocratiques au mouvement ouvrier en France, dans l’entre-deux-guerres et à la Libération. À continuer à s’engager pour dénoncer la construction de l’Union Européenne du Capital qui, en éradiquant les souverainetés populaires, en mettant en concurrence les peuples, en opposant les travailleurs les uns aux autres, renforce la domination des capitalistes et de leurs multinationales. Ce faisant, les travaux d’Annie Lacroix-Riz, leur écho grandissant sont sans nul doute une source d’inquiétude pour certains dans l’appareil de la CGT qui sont des militants acharnés de l’intégration de la Confédération au sein de la Confédération Européenne des Syndicats, du renoncement à la charte d’Amiens qui fixe comme objectif de l’action syndicale l’expropriation des capitalistes et non l’accompagnement réformiste de la destruction des conquêtes du mouvement social. Il est peu probable que ceux-là doutent de l’engagement antifasciste de Annie Lacroix-Riz, mais ils veulent par ce moyen interdire tout débat. Un débat qu’avait eu le cran d’ouvrir Annie Lacroix-Riz en publiant des travaux très solides montrant les liens dans l’histoire entre le réformisme et l’impérialisme. Y aurait-il des gens à la CGT prêts à jeter le déshonneur et le discrédit sur la CGT à travers la calomnie, pratiquant de cette manière un règlement de compte scandaleux visant à faire taire une historienne qu’ils ont d’abord écartée pour des raisons politiques de l’Institut d’Histoire Sociale ? Comment appeler de telles méthodes visant à faire taire un contradicteur, si ce ne sont des méthodes fascisantes ?
Les sources et documents auxquels ce texte fait référence sont consultables en fin de ce courrier.
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7
Le Pecq, le 10 janvier 2019
J’ai été avisée, le 9 janvier 2019 d’une attaque nominale lancée contre moi par une fiche anonyme, à l’en-tête officiel de la CGT, intitulée :
À la fin d’un paragraphe intitulé « Plusieurs exemples de publications liées à l’extrême droite », je suis ainsi désignée, pour avoir été interviewée ‑‑ comme mon excellente et vaillante collègue belge Anne Morelli, qui a lutté contre les guerres impérialistes contre la Yougoslavie et l’Irak et s’est rendue sur place en pleins bombardements ‑‑ par :
Notons que même Wikipédia (voir ci-dessous) rend compte de façon factuelle de ce documentaire de 2004 de Béatrice Pignède, décédée en 2015, dans les termes suivants : « Son documentaire Propagande de guerre, propagande de paix en 2004 fait intervenir notamment deux historiennes Anne Morelli et Annie Lacroix-Riz, comparant les thèmes de propagande lors de la guerre en Irak avec ceux développées lors d’autres conflits. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_Pign%C3%A8de ) Naturellement, je n’ai rien à retrancher de ce que j’ai déclaré dans cette interview, et je ne suis responsable à aucun titre de l’évolution politique de cette journaliste, qui avait été exclue de la télévision pour esprit critique, que je ne connaissais que comme telle, et que je n’ai pas revue depuis 2005.
Le document accusateur de la CGT semble avoir été établi à l’usage de la formation de ses cadres, supposés conduire, grâce aux préceptes ainsi dispensés, une efficace lutte idéologique « contre l’extrême droite ».
Je serais donc « rouge brune », ainsi qu’il ressort de mon compagnonnage de septembre 2018 avec nombre d’amis et camarades qui sont l’honneur du mouvement ouvrier et des intellectuels progressistes? https://www.youtube.com/watch?v=CRvwFM8A1-4
L’amalgame
Le texte de la CGT est inspiré par le même esprit de terrorisme intellectuel que celui du Decodex du Monde, des Check News (en anglais, naturellement, langue maternelle des intéressés) de Libération et de leurs surgeons multiples de divers organes de « grande presse ». Il fleure également bon,
‑‑ d’une part, la détestable fiche Wikipédia, cas fréquent, la mienne comprise (voir lien ci-dessus), rédigée par des scripteurs d’extrême droite. Ceux-ci ont définitivement interdit de séjour tout « discutant » de bonne foi qui osait contester ma mutation en fascisto- négationniste (les amateurs de « discussion » sur ce site peuvent essayer de contester le contenu de ma fiche, ils en comprendront d’emblée les méthodes), et,
‑‑ d’autre part, la littérature de la mouvance prétendument « antifasciste ». Mouvance extrêmement hétéroclite, puisque s’y retrouvent des conservateurs ou réactionnaires de la « Nouvelle » ou de l’« Ancienne » droite, tel Pierre-André Taguieff, aux côtés de membres du parti socialiste ou directement utilisés par ses organisations, tel Rudy Reichstadt, « lancé » par le ministère de l’éducation nationale sous la présidence Hollande, et qui a déjà mené contre moi une campagne ignominieuse me taxant de « conspirationniste », au motif que j’aurais inventé une « synarchie » qui n’existe pas, comme l’écrit mon collègue Olivier Dard, professeur à Paris 4, et conférencier favori de l’Action française (voir le document ci-joint « Lettre ouverte à mes amis de l’UJRE sur une curieuse invitation, samedi 10 mars 2018 »).
Je signale pour mémoire que la « fiche n°17 » fustige Maurras, « Maître » dont Olivier Dard vante les mérites en tout lieu, manifestement sans choquer l’historiographie dominante issue de l’Institut d’études politiques, qui a cautionné sa fiche de commémoration du centenaire de Maurras et a été fort fâchée de la renonciation à la publication, devant l’ampleur du scandale. Mes camarades du PRCF savent d’ailleurs que cet universitaire avait été invité (mais pas moi) il y a quelques mois à Montreuil, municipalité dirigée par le PCF, à un « débat » sur l’extrême droite, à laquelle il appartient : c’est un Montreuillois qui m’en a informée, information qui nous a permis de réagir à cette invitation unilatérale.
L’épisode de la tentative de commémoration de Maurras est conté ici : « Apparences et réalités de la commémoration de Charles Maurras », paru les 15-17 mai 2018 sur le site Lescrises.fr, https://www.les-crises.fr/de-charles-maurras-a-son-biographe-olivier-dard/
https://www.les-crises.fr/apparences-et-realites-de-la-commemoration-de-charles-maurras-2e-partie-une-commemoration-celebration-par-un-biographe-faisant-lunanimite-des-historiens-du-consensus/
https://www.les-crises.fr/de-lurgence-de-la-reedition-des-collabos-au-role-du-haut-comite-aux-commemorations-nationales-de-2011-a-2018/
La littérature qui me qualifie de « rouge brune », à l’exemple de la « fiche n° 17 » de la CGT, est toujours caractérisée par l’amalgame entre, d’une part, la droite et l’extrême droite, et, d’autre part, la vraie « gauche », c’est-à-dire celle qui se bat pour la suppression du capitalisme, but officiel initial, à ma connaissance, de la CGT, longtemps maintenu.
La fraction « européiste » de la Confédération ne supporte plus la gauche qui récuse l’orientation de la Confédération européenne des syndicats, à laquelle elle appartient depuis l’ère Thibault. Elle juge aussi intolérable la mise en cause de l’orientation « occidentale », adhésion à l’OTAN incluse, qui viole pareillement toutes les traditions de lutte et d’analyse de la CGT-CGTU.
Il s’agit du même amalgame que celui qui a eu cours dans l’entre-deux-guerres, et qui a conduit ses initiateurs à la collaboration (de classe puis tout court), alors que ses victimes ont compté parmi les héros, français et étrangers, de la Résistance :
je renvoie pour cette comparaison à mon ouvrage De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2008, 408 p., et à la contribution « La défaite de 1940 : l’interprétation de Marc Bloch et ses suites », au colloque Marc Bloch, Rouen, 8-10 février 2012 ». Cette dernière figure dans le récent ouvrage de 2015, Scissions syndicales, réformisme et impérialismes dominants, 1939-1949, Montreuil, Le Temps des cerises, 2015, 250 p., épuisé, mais qui sera réédité chez Delga. Ces travaux montrent, pièces d’archives à l’appui, l’opposition entre syndicalisme de lutte et syndicalisme de collaboration de classe, opposition particulièrement nette à la fin des années 1930 préludant à la guerre générale.
La russophobie
Notons avec intérêt que la CGT, dans ses documents de « formation » des cadres, désigne à la vindicte les ennemis russes de la France ‑‑ ce qui nous ramène au temps où René Belin, second de Jouhaux et promis à sa succession, et futur « ministre du Travail et de la Production industrielle » dissolvant la CGT par décret, le 10 novembre 1940, hurlait « Sus aux Russes » et « À bas les Sénégalais de Staline » avec les siens. Ceux-ci le suivirent sous l’Occupation et bénéficièrent d’énormes prébendes étatiques et patronales après l’abrogation de la CGT (voir mes ouvrages Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, 816 p., et Les élites françaises, 1940-1944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Dunod-Armand Colin, 2016, 496 p., index Belin).
La Russie de Poutine offrirait l’exemple-type de la distribution d’argent étranger irriguant une information malhonnête et tronquée. La CGT n’a, à ma connaissance, jamais protesté contre ce qui caractérise l’information d’aujourd’hui, c’est-à-dire la gigantesque influence, financière et idéologique, dont disposent les États-Unis et toutes les institutions qu’ils contrôlent pour corrompre l’information en général et nos « élites » journalistiques en particulier. Il est parmi elle nombre de spécimens des French-American Young Leaders, qui ont remplacé la grossière propagande de Guerre froide d’après-guerre du Reader’s Digest par une intoxication « française » à flots continus. Ne manquez pas, je vous prie, d’en consulter la liste instructive, https://frenchamerican.org/young-leaders/earlier-classes/
Alors, par exemple, je suis également nazie parce que j’ai été accueillie plusieurs fois sur le site Les.crises, dont le responsable, Olivier Berruyer, est harcelé par les chouchous des médias – telle Cécile Vaissié, dont l’ahurissant ouvrage Les réseaux de Poutine en France (2016), a bénéficié d’un écho énorme, de la gauche « Médiapart » à l’extrême droite ‑‑ et qui est accusé par ces mêmes médias de répandre des « fausses nouvelles » (Fake News, c’est mieux) et de se soumettre aux diktats d’un Poutine prêt à fondre sur la France?
Alors, par exemple, je suis également nazie parce que, jamais invitée sur le service public de télévision quand Frédéric Taddeï y animait une émission, j’ai été invitée par lui à participer à une émission de « débat » (d’indéniable débat) sur l’extrême droite, sur RT, le 17 octobre 2017 : https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/54680-interdit-dinterdire-montee-nationalismes-droites-extremes-retour-annees-30; https://www.youtube.com/watch?v=Csu-lbTum8k .
J’y ai figuré aux côtés de Thomas Guénolé, aujourd’hui traité par LREM en délinquant, https://francais.rt.com/france/57708-il-y-a-pire-que-ceux-qui-tabassent-aurore-berge-saisit-justice-contre-cadres-insoumis ? Après la saisie gouvernementale de tous fichiers et adresses de LFI, démarche exorbitante des droits et libertés des citoyens qu’on avait peu vue mise en œuvre depuis la répression anticommuniste 1° de 1939-1940, sous la pression explicite de Berlin (voir De Munich à Vichy) et 2° des années 1950, sous la pression explicite de Washington, on passe à la case prison pour subversion? Avec les approbations et encouragements de la CGT contre ces « rouges-bruns »? J’assure ce politiste de toute ma solidarité.
Je profite aussi de l’occasion pour rendre hommage au grand politiste-historien progressiste américain, William Blum, ancien du Département d’État et honnête homme, qui a, à partir de 1967, mis sa vie (en ruinant sa carrière) au service de la vérité sur l’impérialisme américain, et qui vient de mourir. Je recommande vivement à mes correspondants la lecture des Guerres scélérates, Lyon, Parangon, 2004 (Killing Hope: U.S. Military and CIA interventions since World War II, Monroe, Maine, Common Courage Press, 2003, édition complétée de son ouvrage essentiel, The CIA: A Forgotten History, Londres et New Jersey, Zed Books, 1986). Ils connaîtront ainsi mieux le principal corrupteur de la planète de l’après-Deuxième Guerre mondiale. Rouge-brun, aussi, feu William Blum?
Mon éditeur, ami et camarade Aymeric Monville serait aussi un « rouge-brun » pour avoir sur RT Royaume-Uni exposé clairement et honnêtement depuis octobre 2018 la transformation du présent régime en dictature de droite, puis les développements du mouvement social en cours? Qu’il soit également assuré de mon soutien : https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/giletsjaunes-notre-camarade-aymeric-monville-explique-la-situation-sur-russia-today-international/
https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/video-prcf-russia-today-francais-attaches-aux-refus-de-lamericanisation-aymeric-monville/
https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/le-bilan-de-lannee-macronique-par-a-monville-et-rt-video/
Historienne marxiste et communiste
Je rappelle à mes lecteurs et correspondants que je compte parmi les rarissimes historiens marxistes de France, et, horresco referens, communistes en sus. Nul n’a jamais pu trouver dans un mes écrits ou une mes interventions la moindre complaisance pour le fascisme et le racisme.
Je me permets à cet égard de renvoyer à la liste de mes travaux, qu’ils trouveront sur http://www.historiographie.info/cv.html et sur le texte ci-joint (CV de mes travaux).
Y figure notamment mon ouvrage en relecture, consacré à La non-épuration, particulièrement éclairant, je crois, sur l’appareil d’État, notamment policier et judiciaire, qui, après la Libération, a été chargé de rétablir un total statu quo, de gommer la Collaboration des plus grands coupables, et de bafouer, à un degré qu’il est difficile d’imaginer, les anciens résistants, morts ou survivants. Lesquels avaient été en majorité des militants, français et étrangers, du PCF et de la CGTU, puis de la CGT réunifiée, puis de la CGT clandestine de Frachon et Costes. Cet ouvrage sera dédié aux FTP-MOI (et je pense particulièrement à mon cher ami et camarade Léon Landini, lutteur infatigable) et au grand magistrat Paul Didier, honneur unique d’une « Magistrature déshonorée », pour reprendre le titre d’un ouvrage de Virginie Sansico (La justice déshonorée 1940-1944, Paris, Tallandier, 2015).
J’ai par ailleurs, par mes travaux sur la CGT dans l’après-guerre, objet d’une thèse d’État, seule thèse d’État consacrée à ce sujet, et par de nombreux autres travaux, relatifs aux années 1930-1950, montré mon attachement au mouvement syndical et mon admiration pour la CGT combative des Frachon, des Costes et des Croizat : « CGT et revendications ouvrières face à l’État, de la Libération aux débuts du Plan Marshall (septembre 1944-décembre 1947). Deux stratégies de la Reconstruction », 4 vol. (2 de texte: 1215 p., 2 de notes: 978 p. + table des matières, index et errata), thèse d’État soutenue à l’Université de Paris I, le 7 novembre 1981. Jury: J. Bouvier, J.-M. Mayeur, A. Prost, R. Trempé, C. Willard. Cette thèse a été publiée en deux ouvrages: La CGT de la Libération à la scission (1944-1947), Paris, Éditions Sociales, 1983, 400 p., et Le choix de Marianne: les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Paris, Éditions Sociales, 1986, 222 p., qui va faire l’objet, en 2019, d’une réédition chez Delga. Sans oublier, et il est d’autres contributions, Scissions syndicales déjà mentionné, et Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, réédition augmentée, 2016, 165 p., où j’évoque les prestations comparées, dans les années 1950, du syndicalisme de connivence, sous stricte tutelle patronale, étatique et américaine, et de la CGT de Frachon alors résolument anti-« européiste ».
La direction de la CGT s’est, à cette date, sa position sur le mouvement social en cours le démontre avec éclat, ralliée à une conception du syndicalisme que ses refondateurs de la Libération, les lutteurs de la CGTU, ont combattue pendant leurs longues décennies d’honneur (pas d’honneurs) : elle a abdiqué ses traditions, et classerait aujourd’hui ses anciens chefs, héros de la Résistance intérieure, parmi les communistes qu’elle ose qualifier de « rouges-bruns ». Léon Landini aussi?
Il ne s’agit évidemment pas la première attaque contre moi : mes correspondants et les habitués de mon site ont été informés de nombreux autres assauts, et ont eu à plusieurs reprises, je les en remercie à nouveau, l’occasion de me soutenir contre d’autres assaillants, de fausse gauche, de droite et d’extrême droite (« Ukrainiens » cléricaux compris).
Je ne cache pas cependant ma sidération et mon indignation de ce que la direction de la CGT, Confédération au service de laquelle j’ai encore récemment, contre les insupportables prétentions des héritiers de Louis Renault (2011-2014), mis mon travail d’historienne, ait eu l’audace de me classer à l’extrême droite. Témoignent de ce travail au service de la science historique et du mouvement ouvrier les articles http://www.historiographie.info/renaultcharst.pdf et http://www.historiographie.info/mediapart0711.pdf (sans oublier Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, 816 p., où Renault occupe une place notable, et les luttes ouvrières un chapitre entier, le 10).
La CGT, dont j’ai été membre précoce de l’Institut d’histoire sociale, m’en a chassée sans tambours ni trompettes, à la fin des années 1990, dans la discrétion nécessaire à l’arrivée, prévue en vue d’adhésion imminente à la Confédération européenne des syndicats, de Bernard Thibault : non pas parce qu’elle me trouvait « brune », mais parce qu’elle me trouvait beaucoup trop « rouge ».
Sollicitant avec succès d’autres historiens plus conformes à ses nouvelles conceptions de l’histoire socio-économique (et qui apprécient légitimement de se voir reconnus et honorés par les représentants les plus éminents de la classe ouvrière et des salariés de France), elle m’a systématiquement effacée, dans des conditions qui seraient comiques si elles n’étaient honteuses, de ses bibliographies et de ses colloques : notamment, en 2013, d’un colloque sur Croizat, pour lequel elle a invité des historiens dont aucun n’avait jamais travaillé sur Croizat, un des personnages importants de ma thèse sur la CGT, scandale étendu à Michel Étiévent, auquel j’ai réagi, en vain (texte joint sur la réplique piteuse de l’IHS à propos de ce seul dernier, sans réponse à ma propre protestation).
La CGT est désormais passée, avec ce document censé « former » ses militants responsables, à la charge ouverte, absolument inqualifiable. J’ai naturellement l’intention d’interroger Philippe Martinez, ancien militant et responsable CGT de Renault, sur les raisons de cet affront anonyme, et de mettre au défi la direction de la Confédération de trouver une déclaration ou un écrit de ma part qui ait pu donner lieu à cette accusation infamante.
Je remercie par avance tous mes correspondants de diffuser au maximum cette adresse de protestation. J’ai besoin de leur soutien contre une initiative qui s’inscrit dans une entreprise de destruction et de criminalisation de la gauche, la vraie, et de l’histoire scientifique et indépendante des financements des puissants, français ou étrangers.
Cette dernière sera assurément sévère sur le changement de camp (que nous savons tous momentané, si durable qu’il ait été) de la vieille Confédération.
Annie Lacroix-Riz le jeudi 10 Janvier 2019
Réponse à une attaque inqualifiable de la direction de la CGT
Les sources et documents auxquels ce texte fait référence sont consultables en fin de ce courrier.
La « FICHE N° 17/ Extrême droite et médias – campagne contre l’extrême droite – CGT » Page 1 et 2
Lettre ouverte à mes amis de l’UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) sur une curieuse invitation, samedi 10 mars 2018
Curriculum vitae d’Annie Lacroix-Riz (Décembre 2018)
La CGT à la CES, comme le PCF avec le PGE blairiste, sont devenus des structures bureaucratiques au service de l’oligarchie.