Macron accentue son cap thatchérien alors que son impopularité devient impressionnante.
PRÉPARONS UNE GRANDE RENTRÉE DE LUTTES !
Par Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Jo Hernandez, responsable national « Luttes » et Gilliatt De Staërck, responsable national de la commission JRCF
Tandis que Macron plonge dans les sondages (57% des Français jugent d’ores et déjà qu’il divise le pays, la majorité des sondés le trouvent « autoritaire », voire « malhonnête » ou « inquiétant »), cet arrogant mandataire des marchés financiers et de l’UE (c’est un tout) vient d’indiquer au Conseil des ministres du 22 août que « l’important, c’est de tenir le cap ». C’est-à-dire, après la casse du statut de la SNCF et du Code du travail, la destruction précipitée…
- Du statut de fonctionnaire
- Des retraites par répartition issues du CNR au profit de la retraite à points, qui va drastiquement diminuer les pensions et mettre en cause les retraites de réversion
- Du montant des allocations chômage (outre les chômeurs de longue durée, le gouvernement vise désormais aussi les cadres)
- D’Air-France, dont le nouveau PDG canadien payé à millions est chargé de mettre au pas les personnels, voire de liquider la boîte, alors que se dessinent de forts mouvements grévistes à KLM et chez le concurrent à bas coût Ryan Air
- Des maxima de service des enseignants
- Du logement social contre lequel sont prévus de nouveaux mauvais coups pour tenir les 3% des critères de Maastricht (sans lesquels il n’y aurait pas le maudit euro, cette austérité continentale faite monnaie)
Et, malheureusement, on en oublie sûrement des plus vertes et d’encore moins mûres comme les nouvelles coupes claires dans les effectifs de la fonction publique, les nouvelles mesures contre l’hôpital public ou la mise en extinction rapide des emplois aidés, l’étranglement financier des communes (jamais on n’a vu un tel nombre de démissions de maires !) sous l’étreinte de l’euro-austérité.
Faut-il alors baisser les bras, s’exclamer « c’est un mauvais président, mais il a été élu pour ça, on n’y peut rien, il est légitime » ?
Nullement. En réalité ce pouvoir euro-thatchérien est fragile, minoritaire et maladroit. Son arrogance de classe, voire de caste, est tellement visible que même Alain Minc, le gourou par excellence du néolibéralisme atlantique, anticommuniste et européiste, a mis publiquement en garde Macron, au nom de la classe bourgeoise, contre le « risque d’insurrection » que pourrait susciter sa politique thatchérienne brutale, son dédain trop visible pour la nation française (y compris pour sa langue !) et son mépris absolu, digne de Marie-Antoinette, pour les « gens de rien ».
En réalité, nos défaites sociales à répétition viennent moins de la force de notre ennemi de classe, si brutal soit-il, que des carences stratégiques et idéologiques de notre propre camp, que de l’hégémonie sur le mouvement populaire du très délétère courant euro-réformiste. Interrogeons-nous donc sans tabou sur ce qui empêche le mouvement syndical, y compris hélas dans la direction confédérale de la CGT, de construire sérieusement, avec ténacité, le « tous ensemble en même temps » sans lequel nous, les travailleurs et la jeunesse populaire, serons laminés les uns après les autres jusqu’au dernier acquis.
Demandons-nous pourquoi les états-majors de la gauche établie refusent en chœur de mettre en cause radicalement la sacro-sainte UE du capital qui orchestre la casse des acquis et des souverainetés populaires dans toute l’Europe et pourquoi ces gens, dont beaucoup n’ont plus de socialistes ou de communistes que le nom (bien qu’ils brûlent tous d’en changer !), parviennent encore à nous vendre le mensonge éculé d’une « Europe sociale » toujours promise… et de plus en plus introuvable !
Demandons-nous pourquoi hélas, de P. Laurent aux dirigeants confédéraux affiliés à la C.E.S. en passant par le PS, par Génération-S, par EELV et par certains porte-parole de la F.I., tous récitent comme des enfants sages que « Macron est légitime » même s’ils disent refuser sa politique. Comment ce monsieur serait-il « légitime » alors qu’il dissout la souveraineté nationale prescrite par la Constitution dans l’Empire euro-atlantique du capital, qu’il démolit les acquis des travailleurs qui forment 90% de la population active et que seuls 43% des Français se sont déplacés au second tour des législatives, tant le programme ultra-patronal de Macron suscite la méfiance majoritaire du peuple travailleur ?
La réalité, c’est que le programme macronien viole les droits vitaux du peuple français et que les 80% de députés LREM présents à l’Assemblée nationale doivent moins leur siège à la volonté du peuple (les classes populaires ont BOYCOTTÉ le second tour des législatives malgré les mensonges de la gauche établie pour présenter le vote Macron comme un rempart au fascisme !) que par la magie de dispositifs institutionnels comme le quinquennat ou comme l’instrumentation cynique du repoussoir Le Pen, qui sont autant de pièges à électeurs.
Grâce aux courageux cheminots de la CGT-SNCF et de Sud-Rail, grâce aux agents CGT d’EDF qui ont multiplié les luttes dures cet été de même que certains secteurs postaux, grâce aux étudiants qui ont bravé la répression pour bloquer le déclassement du bac et l’envol prévisible des droits d’inscriptions universitaires que va susciter la réforme Blanquer-Vidal, le climat de lutte n’est pas éteint dans le pays. Les gens n’ont pas envie de voir à nouveau casser les retraites et s’éteindre la Sécu ; ils en ont marre de voir que tout est fait pour les plus riches alors que le super-nanti Macron traite nos maigres salaires, les minima sociaux, les aides au logement social de « pognon de dingue ».
La balle est donc dans notre camp à nous les travailleurs, les petits, les sans-grade, nous tous qui faisons la vraie richesse de ce pays par notre travail et qui pourrions chasser tous ces ennemis de la France et de notre classe si nous nous dressions vaillamment tous ensemble et en même temps au lieu de baisser le nez.
À demain, donc, dans les luttes, pour forger le « tous ensemble » sans crainte de contester la légitimité de ce gouvernement de brutes patronales, de mettre radicalement en cause, sur des bases progressistes, l’appartenance mortifère de notre pays à l’UE supranationale et néolibérale du grand capital et de relancer le combat contre le capitalisme prédateur et pour la transformation révolutionnaire de notre pays !
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Jo Hernandez, responsable national Luttes, Gilliatt De Staërck, animateur national de la commission JRCF