Le PRCF, qui soutient en permanence l’action de l’association COURRIEL pour résister au tout-anglais néocolonial, salue la résistance linguistique menée par la CGT-Carrefour de Nîmes et relayée par la fédération CGT du Commerce. Que les travailleurs investissent partout ce terrain de la résistance culturelle car c’est la classe ouvrière qui subira les plus lourdes discriminations linguistiques si la politique patronale d’anglicisation totalitaire de l’Europe finit par imposer l’anglais comme « la langue de l’entreprise et des affaires » (dixit le Baron Seillières).
Lors d’une table ronde organisée entre la CGT-Carrefour et la direction de Carrefour, le syndicat a dénoncé l’anglicisation qui a cours actuellement dans l’entreprise. Anglicisation voulant dire utilisation de la langue anglaise à outrance, d’une façon exagérée, une utilisation qui ne devrait pas être, puisque Carrefour est une entreprise française, puisque la langue officielle de notre pays est le français, puisque la langue de travail en France, est le français, puisque notre langue est une grande langue internationale qui, grâce notamment à la Francophonie, est parlée dans le monde entier, puisque la langue du commerce, c’est la langue du client et qu’en France le client parle français.
La CGT a énuméré une longue liste prouvant que l’anglomanie est lourdement présente à Carrefour : enseignes aux noms en anglais (Carrefour Market, Carrefour City, Carrefour On Line, etc. ) ; produits-Carrefour aux noms en anglais (Home, Top Bike, Green Cut, First line, Blue Sky etc.) ; vocabulaire de travail aux noms en anglais (e-learning, cross marchandising, Street-palette, self-scanning, etc.) ; seule langue étrangère accessible dans le cadre du Droit Individuel à la Formation (DIF), l’anglais ; message d’alerte-incendie en bilingue français-anglais dans tous les magasins ; slogan publicitaire en anglais, le fameux « Monday, happy day », etc.
Devant cette politique manifeste de Carrefour à vouloir s’angliciser, et par de là, à vouloir angliciser ses employés et ses clients, et parce que la CGT considère que la politique du tout-anglais porte atteinte à la démocratie linguistique et porte atteinte, ce faisant, à notre liberté d’apprendre la, ou les langues étrangères de notre choix ; parce que cette politique est discriminatoire à l’égard des langues autres que l’anglais ; parce qu’elle représente une réelle pollution de notre langue, y créant confusion, imprécision, incompréhension, voire du stress ; pour toutes ces raisons, la CGT a demandé à la direction de Carrefour que sa politique anglicisante actuellement en cours dans l’entreprise, cesse.
Elle a demandé pour cela qu’une commission soit créée, une commission chargée de veiller à la qualité de l’emploi de la langue française dans l’entreprise et chargée de veiller au respect des langues, lorsque le volet « langues étrangères » est abordé. La direction a écouté les propositions de la CGT avec une bonne oreille, reste maintenant à voir si concrètement, elle les a bien entendues.
Boulogne-Billancourt, le jeudi 14 novembre 2013
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