Non content de s’attaquer à l’inspection du travail, le Ministre du travail « socialiste » Michel Sapin, porte un nouveau coup aux droits des travailleurs en supprimant l’élection des conseillers prud’homaux. Ces derniers seront désignés en fonction de l’audience nationale des différentes organisations patronales et syndicales. Le prétexte est que lors du dernier scrutin en décembre 2008, les trois quarts d’entre eux ne s’étaient pas déplacés pour voter.
La véritable raison, en cette période où le monde du travail est confronté de plus en plus à la déréglementation du code du travail, aux licenciements collectifs, aux privatisations, aux délocalisations, à la productivité de plus en plus poussée, aux atteintes aux libertés fondamentales dans les entreprises voire au harcèlement patronal qui entrainent des travailleurs au suicide, le MEDEF ne peut accepter que des salariés jugent et condamnent des patrons pour leur actes contraires au code du travail. Quant au gouvernement PS, il ne sait que faire pour favoriser ses bons amis de la CFDT, qui cautionnent la plupart des mesures antisociales inspirées par Bruxelles.
On voit aussi au passage que la « modération « extrême de la direction confédérale de la CGT par rapport au pouvoir (réforme des retraites…) ne sert à rien : le pouvoir fera tout pour affaiblir les syndicats porteurs d’une tradition de lutte.
Certes le PRCF sait bien que les élections, qu’elles soient politiques ou prud’homales, n’ont jamais permis à elles seules de faire aboutir les revendications ouvrières. Même si les juges salariés sont des militants ouvriers combatifs, ils se doivent d’appliquer le code du travail, y compris les dispositions défavorables aux travailleurs. Cependant, par son acte liberticide, le gouvernement actuel, comme le précédent, s’applique méthodiquement à détruire les quelques garanties arrachées par les travailleurs depuis le 19ème siècle et notamment, depuis le Front populaire et la Libération. Ce type de comportement antisyndical et anti-ouvrier est digne de Hollande, de sa politique maastrichtienne et de son constant alignement sur le MEDEF et sur les directives régressives de Bruxelles.
Bien entendu, dans la perspective d’une France authentiquement socialiste, le PRCF estime que tous ceux et toutes celles qui se trouvent dans une situation de pouvoir, dont l’ensemble des juges, devraient être sous le contrôle des travailleurs et de la population. Cela implique qu’ils soient élus et révocables à tout moment.
La Commission exécutive du PRCF, dénonce haut et fort le choix de Michel Sapin et luttera avec la CGT et le front Syndical de Classe (FSC) contre la remise en cause réactionnaire de l’élection des juges salariés par les travailleurs.
Déclaration de la Commission Exécutive du Pôle de Renaissance Communiste France (PRCF) – 23 décembre 2013