Une date : le 29 septembre… et ? C’est tout ! Alors que les luttes et les grèves dures se multiplient dans le pays pour les salaires (à l’image des travailleurs des raffineries, et sans oublier les travailleurs britanniques en marche vers la généralisation des grèves), les confédérations syndicales n’organisent rien et laissent l’ensemble des travailleurs subir de plein fouet la réaction. (La date du 18 octobre ayant été imposé par la base aux confédérations syndicales.) En particulier, les raffineurs soutenus par la vaillante CGT-Chimie sont laissés seuls face à la direction de Total et au gouvernement alors qu’ils forment l’avant-garde courageuse de la classe ouvrière revendiquant l’augmentation des salaires et la cessation de la casse sociale. Ne faudrait-il pas tout faire au contraire pour élargir et durcir le mouvement alors que les profits capitalistes explosent, que le grand patronat se sert de la guerre en Ukraine pour provoquer une inflation de nature spéculative et que Macron démolit les allocations chômage et s’apprête, conformément aux directives de l’UE, à porter l’âge de la retraite à 65 ans?
Pendant ce temps là, le grand patronat s’en donne à cœur joie pour réprimer les salariés en lutte, à l’image des techniciens d’EDF qui ont vu les agents de la DGSI (la sécurité intérieur, chargée, par exemple, de la lutte contre le terrorisme) les interpeller à 6h00 du matin devant leurs enfants. Leur « crime » ? Avoir lutté contre la casse du service public et pour des augmentations de salaires par un acte courageux de « réappropriation de l’outil de travail » ! En outre Macron et les LR, appuyés par le patronat de Total, préparent à nouveau la réquisition des ouvriers raffineurs sans exercer la moindre pression contre le grand patronat de Total et d’Exxon-Mobil, ce qui signifie une nouvelle attaque contre le droit constitutionnel de faire grève.
Pour tout dire, à l’échelle internationale, cette fascisation des relations sociales qu’on observe à l’échelle de l’Europe (en Ukraine, le Code du travail vient d’être supprimé dans les entreprises de moins de 200 salariés par le « parlement » préalablement purgé des députés communistes du KPU) est même accompagnée par les confédérations. Pas seulement par le Berger-chef de la CFDT, toujours en pointe quand il s’agit de briser les grèves, mais hélas aussi par la confédération CGT, puisque le bureau de la centrale ne trouve rien de mieux à faire que de soutenir la junte euro-nationaliste pronazis de Kiev qui persécute la population du Donbass depuis 2014, qui ne fait qu’un avec les groupes Aïdar, Azov et Svoboda ouvertement nostalgiques des nazis et qui interdit toute opposition dans le pays. Pire, les communiqués de la Confédération CGT, en rupture totale avec l’histoire de la Centrale, épargnent l’OTAN, les États Unis, l’Union européenne et bien sûr le régime Macron, qui n’aura pourtant rien fait en 5 ans pour que les accords de Minsk garantissant l’autonomie du Donbass dans le cadre de l’Ukraine soient appliqués…
Et ce n’est pas tout, puisque la seule chose que la confédération et ses relais dans les fédérations soient capable de mobiliser en interne est la purge des syndicalistes rouges qui la composent, à l’exemple de Jean-Pierre MERCIER (CGT-PSA) à qui nous apportons à nouveau tout notre soutien, malgré nos divergences sur la question de l’adhésion à l’Union européenne.
Mais qu’attendre d’une confédération qui s’est pieds et poings liée à la Confédération européenne des syndicats (CES), organisation qui n’est ni plus ni moins que la courroie de transmission des directives anti-sociales, anti-France et pro-patronales de la Commission européenne de Bruxelles au niveau syndical: rappelons, une nouvelle fois, qu’elle est dirigée par Laurent Berger, le patron de la CFDT, le « syndicaliste » qui a torpillé toutes les luttes pour les retraites depuis vingt ans et qui, dernièrement, a cautionné le prétendu Conseil National de la Refondation macroniste, ce cénacle mis en place par Macron pour contourner l’Assemblée nationale et pour parachever la destruction des acquis du véritable CNR (Conseil National de la Résistance mis en place par Jean Moulin en 1943 et porté principalement par le PCF de Duclos sur la base d’un grand programme d’indépendance nationale et d’avancées sociales).
À ce titre, alors que la « grande explication » approche entre le monde du travail, et notamment son avant-garde ouvrière des raffineries et du transport ferroviaire, et le trio capitaliste Macron-MEDEF-U.E., tout appel confédéral ou inter-confédéral contournant l’exigence d’une hausse générale des salaires avec ré-indexation sur les prix (échelle mobile des prix et des salaires, abolie en 1983 par Mitterrand-Delors pour ouvrir la voie au « franc fort », puis à la monnaie unique européenne), et appelant seulement à revendiquer en direction des entreprises et des branches, et non pas comme il le faut absolument en direction du gouvernement (comme ce fut victorieusement le cas en 1936 et en 1968), serait une trahison de l’aspiration des salariés au tous ensemble en même temps, c’est-à-dire à un combat de classe généralisé remettant à l’offensive notre classe et nos syndicats de lutte.
Fort heureusement, la contestation est grandissante dans la CGT où nombre de bases et de syndicalistes de terrain, UL du Nord, UD des Bouches-du-Rhône, fédérations de la Chimie, de l’Agroalimentaire, du Commerce, de l’Energie, des cheminots, etc. continuent de militer sur la base gagnante du syndicalisme de classe cher à Gaston Monmousseau, Benoît Frachon, Ambroise Croizat, Marcel Paul ou Henri Krazucki. Nombre de structures ont réadhéré et réadhèrent à la rouge Fédération syndicale mondiale (FSM) et au dernier congrès CGT, une majorité de congressistes a réintroduit cette référence dans la résolution de la CGT malgré l’opposition acharnée de P. Martinez.
Et des syndicats, des fédérations, des unions locales et départementales, se battent avec beaucoup de vigueur, organisent les luttes dans leur secteur et gagnent même souvent, c’est notamment le cas sur les augmentations de salaires.
Néanmoins, ces luttes restent isolées, alors que nous avons plus que jamais besoin qu’elles se généralisent pour arracher des augmentations salariales pour tous, pour combattre les contre-réformes orchestrées par Bruxelles (EDF, SNCF, Poste, hôpitaux, casse du statut de la Fonction publique, contournement des conventions collectives nationales, dénationalisation rampante de l’école publique) et pour stopper les délocalisations et les ravageuses concentrations capitalistes transcontinentales (Stellantis, Renault…) de l’industrie . D’autant que, répétons-le, Macron, qui va chercher sa feuille de route auprès de l’Union européenne, a un objectif à court terme : casser le régime des retraites en repoussant l’âge à 65 ans et même plus, et cela en un moment où, les législatives récentes l’ont prouvé, ce pouvoir est de moins en moins légitime (majorité d’abstentionnistes et écrasante majorité d’abstentionnistes chez les ouvriers, employés et 18-25 ans).
Dans ce contexte, il est ni plus ni moins vital pour l’ensemble du mouvement ouvrier et populaire, pour toutes les organisations qui s’opposent à la ligne perdante qu’a fini par incarner Martinez, de se coordonner et de rédiger ensemble, non seulement un grand plan offensif de lutte menant au tous ensemble en même temps, mais une grande plate-forme revendicative incluant, bien sûr, les camarades en responsabilité dans les structures de la CGT, mais également les camarades à la base qui sont très nombreux à être conscients des dérives de leur centrale syndicale, pour construire un programme de rupture, non seulement avec le capitalisme mais également avec l’actuelle ligne de la confédération, qui accompagne l’euro-casse des conquis sociaux, des services publics, bref du pays, sans être capable par ailleurs, en fidélité avec ses grandes traditions internationalistes et anti-impérialistes, de combattre la marche à la guerre mondiale sur des mots d’ordre clairs: L’ARGENT POUR LES SALAIRES ET LES RETRAITES, PAS POUR LA GUERRE ET LES ACTIONNAIRES ! Ils démolissent notre pays, bloquons leurs profits comme en 68 ou en 95. Et cela sans oublier de tendre la main aux Gilets jaunes et aux militants politiques progressistes de toutes sensibilités pourvu qu’ils s’engagent réellement, sans ménager a priori Macron, l’UE et l’OTAN, pour le progrès social, la paix mondiale, la défense de l’environnement et le retour de la France à une politique indépendante des Joe Biden et d’Ursula von der Leyen !
Une plateforme qui ne devrait avoir aucun tabou, aussi bien sur les moyens de la lutte et la construction du tous ensemble et en même temps que sur la dénonciation frontale des ennemis des travailleurs que sont l’Union européenne et son maudit €uro, au nom duquel sont désindexés depuis 1983 (à l’initiative de Mitterrand, de Delors et des partisans de l’UE) les pensions et les salaires ! Sans oublier l’impérieux combat en faveur de la paix, pour la désescalade en Ukraine, pour que cesse la folie des sanctions contre le peuple russe et les livraisons d’armes à la junte de Kiev, pour que la France sorte enfin de la plus belliciste et criminelle organisation de l’après seconde guerre mondiale : l’OTAN. Faute de quoi nous continuerons à marcher vers une guerre mondiale exterministe sous l’égide de Washington tout en accompagnant la fascisation du continent et la montée des extrêmes droites nostalgiques d’Hitler, de Bandera, de Pétain et de Mussolini !
Et nous avons besoin de cette coordination tout de suite, dans ce moment où les luttes montent plus que jamais, que les travailleurs des raffineries montrent le chemin à suivre, tout comme nos frères prolétaires britanniques, emmenés par leur rouge syndicat du transport, qui secouent le Royaume-Uni d’une grande grève générale pour l’augmentation des salaires, comme les jeunes Allemands à nouveau en lutte contre la folie OTAN, comme les dockers italiens qui bloquent les envois d’armes et comme le mouvement populaire de Tchéquie qui défile chaque semaine sous le mot d’ordre « non à la dictature de l’UE-OTAN ! ».
N’attentons pas, n’attendons plus les confédérations : elles ont définitivement tourné le dos aux luttes et nous envoient vers une catastrophe historique si nous ne nous prenons pas en charge.
Construisons sans attendre l’alternative. C’est à cette condition et à cette seule condition que, non seulement, un grand mouvement interprofessionnel pourra être construit et qu’en plus la ligne FSM et plus généralement la ligne contestataire de la CGT pourra l’emporter au congrès d’avril prochain. Non seulement dire ce que nous disons n’est pas combattre la CGT, mais bien au contraire, si nous ne faisons rien, l’actuelle direction qui a déjà cédé la première place syndicale à la CFDT pro-Maastricht finira par liquider complètement ce qui fut le grand outil syndical de classe du Front populaire et de Mai 1968.
Sans cela, à l’image de ce qu’il se passe déjà pour Jean-Pierre MERCIER, les bases rouges risquent tout simplement d’être définitivement purgées de la CGT puis réprimées par le patronat et le gouvernement.
Organisation, construction, mobilisation, c’est à ces 3 conditions que, oui, nous arracherons la victoire et qu’émergera la grande explication entre capital et travail !
C’est en tous cas, ce à quoi, nous, membres de la CGT rouge, œuvrons chaque jour dans nos syndicats, sur nos lieux de travail et dans la grève et les manifestations le 18 octobre.
Nous vaincrons !
- Anna, CGT Métallurgie ;
- Jo, ancien militant CGT EDF production thermique ;
- José, CGT Veolia ;
- Damien, CGT Métallurgie ;
- Dany, CGT Finances ;
- Bernard, CGT du Livre ;
- Gilliatt, CGT Transport ;
- Georges, syndicaliste enseignant