Nous sommes heureux d’apprendre ce mardi 7 janvier la régularisation du dernier des travailleurs sans-papiers de Chronopost-Alfortville, en grève depuis le 11 juin, soutenu à bout de bras par le Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry et le syndicat Solidaires 94. Nous saluons ces sept mois de luttes héroïques sous des températures peu avenantes.
Les militants du PRCF 94 sont revenus régulièrement sur le piquet, apporter un soutien moral et matériel aux grévistes, en leur apportant régulièrement argent, vivres et électroménager. Ils se sont aussi déplacés aux manifestations, rassemblements, meetings et réunions de soutien des Chronopost.
Le PRCF 94 connaît parfaitement les conditions dans lesquelles on faisait travailler les Chronos : début de travail à des heures où le bus ne passe pas, salaire misérable (600 euros par mois), sécurité au travail inexistante et licenciement sans cause réelle et sérieuse étaient la règle et non l’exception à Chronopost. Le PRCF du Val-de-Marne est aussi admiratif de la grande dignité dans la lutte des Chronos, qui ont su montrer ce qu’était la solidarité ouvrière en portant un soutien aux autres luttes des sans-papiers et à la lutte des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, elles aussi en guerre contre la sous-traitance.
Certes, nous pouvons regretter que cette régularisation ne règle pas le problème des « hors-Chronos », c’est-à-dire l’ensemble des soutiens sans-papiers présent sur le piquet de grève, mais dont la préfecture de Créteil a dit qu’elle regarderait les dossiers avec la même bienveillance que celle des Chronopost. Nous pouvons aussi regretter l’absence totale de réponse de la part de Chronopost (le donneur d’ordres), Derichebourg (le sous-traitant) et de Mission intérim (le sous-traitant du sous-traitant), qui se sont renvoyés la balle quant à la présence de travailleurs sans-papiers sur le site. N’en doutons pas, Alfortville est l’arbre qui cache la forêt, le système d’exploitation mis en place perdure !
Cette victoire est à la fois une très bonne nouvelle pour l’ensemble des luttes des travailleurs sans-papiers –dont nous soutenons par principe la régularisation-, mais aussi pour la classe ouvrière de France, luttant massivement aujourd’hui pour le retrait de la réforme des retraites et la politique antisociale de Macron. Une classe que l’on prétendait enterrer, mais qui a juste changé de forme, faisant redécouvrir aujourd’hui aux puissants son existence.
Le bureau du PRCF 94.