Une délégation du PRCF et de sa commission lutte s’est rendue tout récemment à Montreuil, au siège de la Fédération Nationale des Industries Chimiques (la FNIC) affiliée à la CGT et aussi, sur le plan international, à la FSM, pour y rencontrer son secrétaire fédéral Emmanuel Lépine afin d’échanger sur la situation syndicale et politique en France.
Une rencontre des plus formelles et des plus fraternelles qui aura permis de faire l’état des lieux du syndicalisme de classe, notamment au sein de la CGT, tout comme celui d’un syndicalisme aux orientations plus euro-réformistes. Mais aussi d’établir des constats commun sur les conséquences antisociales et antidémocratiques de l’asservissement de la France à l’UE du Capital, notamment quant à la marche mortifère vers le « saut fédéral européen » (que nous ne cessons de dénoncer, notamment par notre appel à boycotter les élections européennes et qui sera selon nous le véritable enjeux de ces prochaines élections) que tentent d’imposer à notre pays la classe dominante et qui, assurément en écrasant la souveraineté nationale et populaire, lui donnera d’énormes moyens supplémentaires pour araser l’ensemble des conquêtes sociales du monde du travail qui, toutes, se sont adossées à l’indépendance de la France : Sécurité sociale NATIONALE, conventions collectives NATIONALES, statuts NATIONAUX, services publics NATIONAUX, secteur public industriel NATIONALISE, SMIC NATIONAL, etc.
Nous partageons également l’urgente nécessité d’interpeller, chacun à sa manière, les travailleurs dans et aux portes de leurs entreprises, pour y porter des analyses de classe sur l’état du pays et sur les crises internationales qui le menacent et qui menacent le genre humain.
Nous avons tous insisté sur cette impérieuse condition, pour le mouvement ouvrier, pour le syndicalisme de classe et pour les idées que porte le PRCF, d’aller au devant du monde du travail et de la classe ouvrière, dont le mouvement sur les retraites à confirmé la centralité, sans pudeur ; sans quoi nous ne sortirions pas d’une certaine « stagnation » que nous impose la défaite subie suite au passage en force de la contre-réforme des retraites exigée par l’UE, Macron et le MEDEF, tout comme les résultats du dernier congrès de la CGT qui, malgré certaines avancées partielles, n’ont pas été en faveur d’une orientation « de classe » de la CGT sur de nombreux aspects.
D’ailleurs, nous avons constaté et regretté également ensemble que cette dernière, sur le plan international, soit incapable d’être en cohérence avec ses orientations historiquement pacifiques, anti-impérialistes et internationalistes. Bien que certaines positions en faveur de la paix en Palestine aient été dernièrement tout à son honneur, elles sont restées bien discrètes et n’ont donné lieu qu’à de la communication confédérale. Par ailleurs la dénonciation de l’euro-atlantisme et de ses dangereuses provocations contre la Fédération de Russie et contre la Chine, sans parler de l’attitude criminelle de l’UE et des USA à l’encontre des palestiniens et de Cuba, fait totalement défaut et est même balayé d’un revers de main pour y préférer le soutien « à l’Ukraine » (autrement dit à son régime corrompu, pro-OTAN, pro-UE et qui n’hésite pas à financer des bataillons néo-nazis tels Azov et Aïdar).
Nous avons enfin partagé le constat que le syndicalisme de classe ne peut « marcher seul », que nous devons nous-même « marcher sur nos deux jambes » et qu’il manque donc aujourd’hui au mouvement ouvrier une force politique, un parti, animé par et pour le monde du travail et la classe ouvrière et leur permettant d’élever leur conscience de classe dans tous les domaines, d’améliorer ainsi nos chances de construire le « tous ensemble en même temps » des travailleurs pour faire reculer jusqu’au bout Macron, le MEDEF, l’UE et la réaction même si évidemment le politique et le syndical ont chacun leur niveau propre et leurs formes spécifiques d’intervention.
Nous espérons pouvoir nous donner de nouveau rendez-vous pour le premier trimestre 2024 afin d’échanger de nouveau et plus avant sur ces sujets.
Commission luttes du PRCF
Délégation et compte-rendu par la commission luttes du PRCF