1 septembre 2019 : Conseil de classe, par la commission Education du PRCF
Après avoir cassé le Code du travail et engagé l’euro-privatisation de la SNCF, d’EDF et des aéroports, Macron et Blanquer exécutent à marche forcée la feuille de route destructive que lui dictent le MEDEF et l’UE : cap sur la casse des statuts de la FP, la casse de l’Éducation nationale et celle des retraites par répartition remplacées par la ruineuse « retraite à points » ! Ce sont bien deux logiques sociopolitiques qui s’affrontent : d’une part celle que mirent en place les ministres communistes de la Libération travaillant dans le cadre du CNR, et d’autre part celle que porte une « construction » européenne entièrement dédiée à la marchandisation des activités, à l’effacement des acquis sociaux et de l’héritage révolutionnaire du peuple français.
Alors que, grâce notamment au vaillant mouvement des Gilets jaunes (réprimé dans le sang), la popularité du régime thatchérien de Macron-MEDEF est en chute libre, et après que nombre de correcteurs du bac ont eu le courage de fronder contre Blanquer en juillet dernier, le PRCF appelle les enseignants à s’engager dans une résistance acharnée à côté des autres secteurs populaires en lutte. Pour cela, il faut percevoir la cohérence de classe ultra-capitaliste, antinationale et antisociale des contre-réformes qui détricotent la France et l’école publique : l’application des stratégies de l’Éducation pilotées par l’UE dicte le « paquet » des contre-réformes qui saccagent le collège, le lycée et le bac national (« parcoursup » et sélection sociale accrue à l’Université), le supérieur (Loi ORE), la voie professionnelle livrée au MEDEF, la fusion des académies, la mise en concurrence des établissements et des agents, le pilotage et les pouvoirs accrus aux chefs d’établissement dans le cadre du « new public management » et le recrutement massif de contractuels à qui sont imposés précarité et bas salaires.
D’autres annonces, convergentes avec cette politique, sont tout aussi préoccupantes. Ainsi des projets d’enseignements obligatoires en anglais (et non pas d’enseignement de l’anglais…) avec le recrutement de « locuteurs natifs » déclassant de facto la langue de Molière sans apprendre aux élèves un anglais correct… Sans oublier les nouveaux programmes aux fondements réactionnaires (au brevet on a même sommé les candidats de « prouver » que la construction européenne est facteur de paix au mépris du fait patent que « l’économie de marché où la concurrence est libre et non faussée » (traité de Maastricht) ne cesse d’alimenter les pires nationalismes en Europe !).
Le tout dans un contexte de suppressions massives de postes et de développement du privé, à l’image du financement contraint des maternelles privées par les communes et de la mise en place des EPLEI, établissements publics-privés de la maternelle au lycée réservés aux enfants « de la haute », préparant aux diplômes internationaux et non-soumis eux à la catastrophique réforme des lycées…
Avant que tout ait été détruit, il faut qu’émerge une alternative antifasciste, patriotique, et internationaliste qui passe par la sortie de la France de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, cette prison des peuples dirigée depuis Berlin, de l’OTAN, cette machine à mondialiser les guerres de l’impérialisme américain, et du capitalisme, ce système prédateur qui conduit l’humanité dans le mur sur les plans militaire, culturel, socioéconomique et environnemental.
C’est pourquoi, repoussant le mensonge de l' »Europe sociale », le PRCF appelle à refuser le « saut fédéral européen » (« souveraineté européenne », « défense européenne » subordonnée à l’OTAN et budget européen supervisé par Berlin, « pacte girondin » détruisant l’égalité républicaine entre les territoires) par lequel Macron veut porter le coup de grâce à la France indépendante, à ses acquis sociaux et laïques et à ses services publics. La construction d’une riposte globale doit être à l’ordre du jour des syndicats de l’Education, faisant le lien avec l’ensemble des régressions (FP, retraites, droit du travail, allocations chômage, sécu…) et débouchant sur un grand mouvement social capable de mettre le pouvoir sur la défensive. Sans cela, c’est le RN qui capitalisera sur ses « solutions » de mort le rejet explosif que crée la politique de Macron, désormais soutenu par Sarkozy…
Vous avez dit « climat scolaire » ?
Depuis des années, les enseignants subissent comme leurs élèves de mauvaises conditions de travail et des violences qui se développent dans toute la société. Face à cela, l’administration les abandonne trop souvent, cherchant à minorer les difficultés tout en engageant les enseignants à en rabattre sur les exigences scolaires dans les quartiers populaires. Au lieu de créer des conditions permettant aux élèves de progresser (petits groupes et classes à effectifs réduits…), les enseignants sont sommés de se taire et de multiplier les « projets » poudre aux yeux, tandis que dans les « beaux quartiers », le savoir reste valorisé et que la scolarisation dans le privé s’envole avec l’aide de Blanquer. Ce travail empêché et la culpabilisation des enseignants qui ne peuvent plus faire face est générateur d’une souffrance au travail croissante et préoccupante.
Dans ce contexte, il faut que les bouches s’ouvrent pour que les collègues reconstruisent du collectif et se réapproprient collectivement leur métier. Tous ensemble, aux côtés des autres travailleurs, engageons-nous dans une lutte déterminée pour changer l’école et la société !
Vous avez dit augmentation des salaires ?
Blanquer vient d’annoncer, relayé massivement par les médias aux ordres, une augmentation moyenne de 300 euros pour les enseignants en 2020… Cela représente 25 euros bruts par mois et une augmentation inférieure à l’inflation ! Quand on sait que le point d’indice est gelé depuis des années et que depuis 2000, les enseignants ont perdu en moyenne 25 % de leur pouvoir d’achat, on mesure à la fois le mépris du gouvernement et la colère grandissante des enseignants !