Pour un syndicalisme de classe, contre l’union sacrée belliciste et européiste !
La récente publication des résultats de la représentativité syndicale confirme une tendance inquiétante : la CFDT reste en tête, tandis que la CGT, bien que résistante, peine à incarner une véritable alternative de classe. Ces chiffres ne reflètent pas seulement un rapport de force interne au mouvement ouvrier, mais aussi la crise d’orientation du syndicalisme français, tiraillé entre accompagnement du capitalisme et lutte révolutionnaire.
La CGT doit rompre avec le syndicalisme d’accompagnement
Depuis des années, la direction confédérale de la CGT a progressivement abandonné un syndicalisme de classe et de masse combatif pour y préférer un syndicalisme d’accompagnement, ménageant les contre-réformes capitalistes impulsées par l’Union européenne et appliquées par 49.3 successifs par le gouvernement, et refusant de mener contre ce dernier, contre l’UE et contre le patronat, un rapport de force gagnant en s’appuyant sur la masse des salariés du pays.
Pire encore, l’adhésion de la CGT à la Confédération européenne des syndicats (CES) a rapidement scellé son ralliement à l’européisme supranational, c’est-à-dire à une structure au service du grand capital et de l’impérialisme euro-atlantique. La CES soutient les politiques austéritaires de l’UE, participe à la cogestion de l’exploitation des travailleurs et, aujourd’hui, appuie la guerre impérialiste en Ukraine aux côtés de l’OTAN.

La CGT dans l’union sacrée derrière Macron et l’UE
Alors que Macron et l’Union européenne poussent à l’escalade militaire contre la Russie, la direction de la CGT se complaît progressivement derrière eux dans une nouvelle « union sacrée ». Au lieu de dénoncer l’impérialisme français et euro-atlantique qui entraînent notre pays et le sous-continent européen vers une troisième guerre mondiale, elle se tait face à la militarisation de la société et cautionne les plans de réarmement européen pourvu qu’ils ramènent de l’emploi dans le pays…
Pour une CGT de combat, indépendante de l’UE et de l’OTAN !
Il est urgent que les bases militantes et combatives de la CGT, qui refusent cet état des choses, se ressaisissent et s’activent pour refaire la CGT l’outil de lutte contre le capitalisme, l’impérialisme et la guerre qu’il fut jadis. Cela implique :
- La rupture immédiate avec la CES, bras syndical de l’UE capitaliste.
- Le rejet de toute politique d’accompagnement et de « dialogue social » bidon avec le grand-patronat et l’État macroniste.
- La dénonciation de la guerre impérialiste euro-atlantique en Ukraine ainsi que des livraisons d’armes, le refus de l’union sacrée derrière Macron et l’UE.
- Le retour à un syndicalisme de lutte, fondé sur la grève générale, l’action directe et la perspective révolutionnaire.
La classe ouvrière n’a rien à gagner dans l’européisme, l’OTAN ou les guerres impérialistes. Elle doit retrouver son indépendance politique et syndicale, en rompant avec les logiques de collaboration.
Pour la commission luttes du PRCF,
Thomas, syndicaliste de la fonction publique
Gilliatt, syndicaliste des transports
Baptiste, syndicaliste de la métallurgie
Sylvain, syndicaliste cheminot

Tous les quatre ans, la mesure de la représentativité syndicale
C’est le ministère du travail qui tous les quatre ans établie la « représentativité syndicale ». Le 8 avril 2025, la nouvelle mesure, au titre du cycle 2021-2024 a été présenté. Celle-ci repose sur les scrutins suivants. Lors de ces scrutins, 5 191 216 salariés ont voté sur les près de 15 millions appelés à voter, avec un taux de participation de 36,5% :
- élections professionnelles dans les entreprises d’au moins 11 salariés (comité social et économique – CSE) (1er janvier 2021 – 31 décembre 2024) ;
- élection syndicale TPE dans les entreprises de moins de 11 salariés et auprès des employés à domicile (25 novembre-9 décembre 2024) ;
- élections aux chambres départementales d’agriculture (7-30 janvier 2025).
Pour être « représentative », une organisation syndicale doit obtenir au moins 8% des suffrages exprimés aux niveaux national et interprofessionnel et des branches. Cela lui donne la capacité à signer des accords, ainsi que l’accès à des financements. Depuis la loi de 2014, un fonds géré par l’Association de gestion du fonds paritaire national (AGFPN) finance les syndicats représentatifs. Il est alimenté par une contribution patronale de 0,016 % de la masse salariale et une subvention de l’État (par exemple, 32,6 millions d’euros en 2022, montant stable depuis 2015). Ces fonds soutiennent la gestion des organismes paritaires, la participation aux politiques publiques et la formation syndicale. La répartition se base sur l’audience électorale des syndicats (minimum 8 % des suffrages). En 2022, par exemple, la CFDT a reçu 22 millions d’euros, la CGT 20,4 millions, etc. Il s’agit donc d’un enjeu très fort.
Organisation syndicale | Audience sur le cycle 2021-2024 (et sur le cycle 2017-2020) | Poids |
---|---|---|
CFDT* | 26,58 (26,77) | 30,83 |
CGT* | 22,21 (22,96) | 25,76 |
CGT-FO* | 14,91 (15,24) | 17,29 |
CFE-CGC* | 12,95 (11,92) | 15,02 |
CFTC* | 9,58 (9,50) | 11,10 |
UNSA | 6,45 | – |
Solidaires | 3,75 | – |
Autres organisations | 3,57 (13,48, incluant UNSA et Solidaires) | – |