Le 21 octobre, une manifestation contre la réforme des retraites soutenue par l’ensemble des organisations syndicales lycéennes, étudiantes et par de nombreuses organisations syndicales de salarié-e-s, a été scindée en deux par une occupation policière et militaire de la Place Bellecour.
Aux alentours de 12h, toutes les issues de la place ont été bloquées par les forces de l’ordre laissant encore rentrer des manifestant-e-s mais ne laissant sortir personne, plus de 500 personnes, principalement des lycéen-ne-s, se sont ainsi retrouvées isolées.
Cette opération a été mise en place sous prétexte que des soit disant « casseurs/euses » étaient présent-e-s sur la place. Cependant aucune « violence » n’avait eu lieu. Pendant près de six heures, et sans aucune raison, les personnes bloqué-e-s se sont fait charger à coup de gaz lacrymogène, de grenades déflagrantes, de canons à eau, de coups de matraque….
Pendant toute la durée de l’assaut, seules quelques personnes blanches et « bien habillées » ont pu sortir de la place au compte goute. A 18h, lorsque les forces de l’ordre ont décidées de lever le siège, ce ne fut qu’après avoir contrôlé et fouillé toutes les personnes pas assez blanches à leur goût en en embarquant plus d’une centaine qui n’avaient pas leurs papiers. Cette opération a donc visé en particulier une population stigmatisée, celle des quartiers populaires.
La FSE condamne cette opération à caractère raciste. La FSE dénonce cette tentative d’intimidation à l’encontre de toutes et tous les acteurs/trices des luttes sociales. La FSE exige l’arrêt des poursuites contre l’ensemble des inculpé-e-s et l’amnistie de la totalité des condamné-e-s des mouvements sociaux.
Cette opération de répression sans précédent est à remettre dans un contexte national. Depuis le début du mouvement, plus de 3000 interpellations, les condamnations se multiplient, la plupart en comparution immédiate sans réelle possibilité de défense. Les peines se veulent « exemplaires »: de la prison ferme sur seule témoignage de la police pour un vol de blouson ou un jet de caillou. Nous sommes au cœur d’un mouvement social d’ampleur, le durcissement de la répression démontre que le gouvernement au service du patronat a de plus en plus peur et donc qu’il ne faut rien lâcher même après le vote de la loi.
La FSE appelle l’ensemble des étudiant-e-s à amplifier la lutte et à ne pas se laisser intimider par la répression, dernière arme du gouvernement. La meilleure réponse à la répression est la lutte sociale.
Toutes et tous uni-e-s contre la répression
La solidarité est notre arme
Seule la lutte paie !
Nicolas Guegan porte parole de la FSE