Pour réprimer le peuple, le gouvernement achète massivement des flash-ball et des munitions!

Réprimer le peuple. Le gouvernement a montré son vrai visage, totalitaire, en réprimant massivement et violemment les manifestations pour le retrait de la loi travail, pour permettre à Vinci ou la CACG de détruire l’environnement pour batir des infrastructures ne servant que leur seuls profits. Et si certains doutent de la planification de cette répression d’ampleur qui s’est traduite par plus d’un  millier de procès politique et des milliers de blessés, dont des centaines de bléssés graves. Sans oublier la mort de Rémi Fraisse tué par une grenade lancée par un gendarme aux ordres de Manuel Valls, sur le chantier du barrage de Sivens, un chantier dont l’autorisation faut il le rappeler a été déclarée illégale par la justice.

Et que disent les chiffres :

  • le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, désormais surnommé par les jeunes et travailleurs s’étant mis debout pour le retrait de la Loi Travail Bernard Gaz’neuve a commandé en mars 2016 des wagons entiers de munitions pour flash-ball. On parle ici de 115 000 munitions par an, pour un montant de près de 6 millions d’euros.
  • pourtant selon les rapports du ministère de l’intérieur, les policiers et gendarmes tirent environ 3000 munitions de ce type chaque années (soit près de 10 tirs par jours  ce qui est déjà important !)
  • Cet achat signifie en réalité la préméditation de la répression du mouvement social. Avec l’achat de fusils flash ball et de leurs munitions en de telles proportions, le gouvernement s’est donné les moyens de pouvoir tirer à plus de 300 reprises chaque jour.

Plus de sécurité ? En tout cas, toujours plus de dangers et moins de libertés

Rappelons que le 21 novembre 2016 sept années après les faits s’ouvrira à Paris – enfin – le procès des violences policières du 8 juillet 2009 à Montreuil. Un jeune homme visé et touché par un tir de Flash Ball avait perdu un œil. six tirs de flash-ball, six blessés reconnus par la justice (et combien d’autres ?). Trois policiers qui ont chacun tiré deux fois seront jugés pour violences volontaires. La loi prévoit une peine de dix ans de prison pour des actes de violences volontaires par dépositaires de l’autorité publique. L’un des policiers a été depuis les faits privé de port d’armes et retiré de la voie publique.

 

Communiqué du 29 mars 2016 de l’Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les violences policières.

crs matraque psAnnonce d’une commande exceptionnelle de munitions pour les Flash-balls/Lanceurs de balles de la police française. Nous apprenons que l’usine Alsetex à Précigné, dans la Sarthe, spécialisé dans le maintien de l’ordre, vient de recevoir de l’État une commande exceptionnelle de « MDCP » (munitions de défense à courte portée) de calibre 4 mm, pour un montant de 5,57 millions d’euros, et une quantité estimée à 115 000 munitions par an. Ce calibre est celui des nouveaux Lanceurs de balles de défense, en caoutchouc,équipés de viseur laseur, qui remplacent actuellement les vieux Flash-balls, jugés trop imprécis.

L’organisme acheteur (pour le compte de la police, de la Gendarmerie et de l’Administration pénitentiaire) porte l’acronyme de SAELSI (Service de l’achat des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure), une création récente datant de 2014. Sept entreprises avaient candidaté pour répondre à l’appel d’offre.

L’Assemblée des blessés par la police, avec leurs familles et amis, dénonce ce marché public que l’État vient de conclure avec l’usine Alsetex pour la fourniture d’un nombre sans précédent de « balles de défense » afin d’équiper les forces de l’ordre, d’un montant estimé à 115 000 munitions chaque année pendant les quatre années à venir, dont 1000 000 pour la seule police nationale.

Ce chiffre contraste avec les bilans officiels fournis par la police, qui font état de 3 000 tirs par an, ce qui laisse supposer une augmentation exponentielle des usages, peut-être à mettre en rapport avec l’actualité sociale et revendicative et les stratégies du gouvernement en matière de maintien de l’ordre dans les manifestations de salariés et de jeunes. 115 000 balles, divisées par 365 jours, cela donne environ 315 tirs quotidiens…Le gouvernement français a donc planifié de tirer 315 fois par jour sur les citoyens, compris les jours fériés ?

Cet achat massif de balles de type flash-ball/lanceur de balles banalise les violence policières, entérine et aggrave le changement de doctrine policière survenu avec Nicolas Sarkozy et multiplie les risques dramatiques de mutilations permanentes, notamment de la vision, alors que déjà, ces balles de caoutchouc ont causé la mort d’un homme en France et 39 blessures graves, dont 12 sur des enfants mineurs


Ce lundi 21 novembre 2016, sept ans après une mutilation au flash-ball, s’ouvre le procès de trois policiers. Pour le Collectif du 8 juillet, l’utilisation courante de cette arme démontre une volonté collective de punir.

Le soir du 8 juillet 2009, nous organisons un repas dans la rue pour protester contre l’expulsion, le matin même, d’une ancienne clinique occupée et transformée en un lieu aux multiples activités sociales et politiques. Après le repas, nous marchons jusqu’au lieu expulsé. Les policiers viennent se garer près de la clinique, sans sirène ni gyrophare. Ils sortent de leurs voitures et s’équipent de leurs flash-balls. Alors que nous nous éloignons, ils nous tirent dessus à trois reprises, sans sommation et à hauteur de visage. Une personne est touchée en plein front. Igor est touché à la clavicule, Joachim est atteint à l’œil et s’effondre. Les policiers ne lui portent pas secours et continuent à pourchasser le reste des manifestants. Trois tirs de flash-ball éclatent de nouveau blessant à nouveau trois fois, Flo à la jambe, Gabriel à l’épaule, et Eric au niveau de la nuque. Chacun de nous aurait pu être mutilé.

Sept ans après, trois policiers, Patrice L.G., Mickaël G., et Julien V., vont être jugés au tribunal correctionnel de Bobigny, du 21 au 25 novembre.

La hiérarchie policière et judiciaire aurait préféré faire reposer l’entière responsabilité des faits sur le seul policier ayant tiré sur Joachim, disculpant les autres policiers et se disculpant par là même. Le policier aurait été jugé en tant que personne et non en tant que policier. On se serait attardé sur son profil psychologique, ses antécédents. On aurait cherché en vain la figure d’un criminel, d’un flic pourri et on n’aurait rien trouvé sinon un policier, un banal policier pour qui l’usage de la violence est tout aussi banal. On aurait fait valoir une erreur de jugement. On aurait mis en avant l’imprécision de l’arme.

A la faveur de la comparution des trois policiers devant les tribunaux, un autre sens peut émerger. Chaque policier a tiré deux fois. Six tirs en tout, qui ont blessé six personnes. A une exception près, tous les tirs touchent le haut du corps, précisément là où la police n’a pas le droit de tirer. La répétition des tirs en direction du visage écarte l’hypothèse de simples erreurs, d’accidents, ou d’imprécision de l’arme et démontre une volonté collective de faire mal, de punir.

Si cette volonté de punir est imputable aux policiers, elle l’est aussi à la hiérarchie. L’un des trois inculpés explique qu’on leur avait donné «carte blanche». De manière assez ordinaire, la hiérarchie a joué sur la propension des policiers à sortir du rang, à ne pas respecter les règles, à utiliser la force arbitrairement, non pas en donnant un ordre mais au contraire, en n’en donnant pas. Le flou entretenu par la hiérarchie quant à la nature de l’opération, notre catégorisation comme dangereux, son absence lors des opérations démontrent qu’elle a laissé libre cours, voir encouragé les policiers à agir ainsi. Cette carte blanche était un permis de mutiler.

Les policiers se sont d’ailleurs empressés de la saisir : dès qu’ils entendent l’annonce d’un déplacement des manifestants vers la Clinique et alors qu’ils ne sont pas demandés en renfort, l’équipe de jour, en fin de service, reprend ses armes et se précipite vers le stand de tir.

Cette histoire en dit long sur l’action quotidienne de la police. Les policiers se persuadent qu’ils font ce que la justice ne fait pas, ou pas assez, ou pas assez durement et systématiquement. Ils pensent appliquer une justice de terrain, une justice extralégale. Ils justifient ainsi leurs pratiques brutales, humiliantes et illégales par ailleurs encouragées par des objectifs chiffrés en matière de contrôles, d’arrestations. L’obsession des policiers envers les tribunaux trop laxistes trouve ici une explication.

Le flash-ball se prête parfaitement à ces pratiques punitives. La police l’utilise comme elle utilisait jadis un bottin téléphonique, pour frapper sans laisser de trace. Sauf que ce soir-là, l’un des tirs a laissé une trace indélébile. Si Joachim n’avait été «que» blessé, et non mutilé, il n’y aurait eu aucune enquête et nous serions sans doute rentrés chez nous, la douleur au corps et la peur au ventre comme cela arrive quotidiennement en France sans que personne ne dise rien. Car pour un œil crevé, combien de corps frappés, d’anonymes portant en eux le souvenir des coups de flash-ball, de tonfas, de poings, de pieds, de grenades de désencerclement. Combien ? Des milliers.

Le Collectif 8 juillet

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