Le 1er mai 2017 a été marqué par une solide mobilisation populaire auprès des syndicats de combats. Les militants communistes étaient à l’action avec le PRCF, alors qu’un second tour de cauchemard se prépare pour la présidentielle, afin de mobiliser pour la résistance.
Les manifestations – pacifiques dans toute la France – auront été marquées par des affrontements à Paris entre la police et les Black Blocs, cagoulés. Évidemment ce sont ces affrontements dont la presse de l’oligarchie a parlé, pour ne rendre compte que de ce CRS touché par un coktail molotov, et pas des centaines de manifestants, pour la plupart pacifiques, blessés dans les violences policières. Remarquons au passage que l’assassinat de policiers par les milices fascistes de Maidan en Ukraine, ou de l’oligarchie capitaliste vénézuélienne ces jours derniers, ne fait l’objet d’aucun commentaire, si ce n’est des applaudissements par les mêmes que ceux qui versent des larmes.
Très remarqué dans la manifestation parisienne, un militant du PRCF a eu les honneurs du 19/20 national de France 3
Que faire pour barrer la route au faccisme ? résister. Interview par @france3 d’un militant du PRCF dans la manif du #1ermai pic.twitter.com/64dgm1dzAo
— PRCF (@PRCF_) 4 mai 2017
www.initiative-communiste.fr a donné la parole aux militants communistes pour rendre compte de ce premier mai dans trois grandes ville de France.
Les masses (et non les Black Blocs) sont les véritables héros
Ce 1er mai, le PRCF avait pavoisé de drapeaux rouges et tricolores le boulevard Beaumarchais, à l’entrée même de la place de la Bastille. Les couleurs claquaient si fort au vent des luttes qu’on se serait cru dans la rue Montorgueil du tableau de Monet. Une belle manif populaire en perspective, où le tricolore qui avait marqué la journée du 18 mars et l’envol de la France insoumise, devait – il était temps – se replonger au le bain de jouvence et de l’Internationale et du rouge ouvrier. Plus que jamais, c’est cette alliance victorieuse qui était à l’ordre du jour : transformer dans la rue l’essai concluant des 19% dans les urnes, afin d’élever le rapport de forces avec le Capital.
C’est donc cet endroit de la manifestation qui fut choisi, et sans doute pas par hasard, pour que fut déclenchée (par qui?) une confrontation entre CRS et Black Blocs ou Black Blocs et CRS, on s’y perd. On connaît la suite. Les médias, qui ne sont pas moins un organe de répression que la police ou l’armée, ont montré ce pour quoi ils étaient venus. Nous avons même vu des journalistes, de noir vêtus et harnachés de masques à gaz, bottés et casqués (avec le mot « presse » écrit sur leur couvre-chef), se précipiter à l’odeur des lacrymogènes et du sang.
Il est évident qu’aucun membre de la corporation dudit quatrième pouvoir n’était là pour donner une image pondérée et représentative de la manif, des familles ouvrières, des syndicalistes aux avant-postes des luttes, et – ne rêvons pas – des modestes éditeurs marxistes, dont je suis, lesquels, à la différence de certains confrères « insurrectionnistes » bon teint, jugent encore essentiel d’amener le livre dans la rue.
Les journalistes étaient donc évidemment aux ordres pour ne montrer que cet affrontement avec l’anarchie de toujours, dont le principal adversaire étaient et demeurent le marxisme, le communisme et la nation républicaine. Cette anarchie masque en réalité son ressentiment fondamental par une confrontation d’opérette avec les forces de l’ordre dont le mouvement ouvrier organisé fait seul les frais. Car enfin, six interpellations pour un CRS presque tué, en plein état d’urgence, qui peut croire qu’il n’y a pas de complaisance dans la hiérarchie policière!
Aux ordres donc les journalistes, pour relayer le slogan des black blocs qui consiste à n’exprimer que la haine pure et simple (« tout le monde déteste la police ») ou encore l’affligeant « ni patrie ni patrons » (et les patrons vous croyez qu’ils ont une patrie?) Et tout cela doit bien masquer le fait que la contradiction essentielle n’était pas là.
Car la contradiction est toujours, et il en sera toujours de même dans le mode de production capitaliste, entre le capital et le travail. Il fallait avant tout masquer que ceux qui sont en première ligne depuis un an, ce sont les travailleurs (deux mille syndicalistes poursuivis depuis la loi El-Khomri!), ceux qui ont bloqué les raffineries, arrêté les trains, ceux qui s’opposent à l’adversaire de classe au quotidien. Et cela c’est autre chose que de se donner quelques frayeurs, comme on pratique le saut à l’élastique, en s’en prenant au S.O. de la C.G.T.
Toute l’histoire révolutionnaire le montre: une avant-garde ne peut engager une confrontation directe avec le pouvoir si elle ne s’appuie pas – à un pas en avant des masses comme disait Lénine – sur un vaste front populaire. Le 1er mai était l’occasion de renforcer ce front. Les black blocs étaient là pour le saper. Les provocations n’ont servi qu’à empêcher le fait que le peuple de gauche, les masses, ne rentrent de nouveau dans l’histoire et ne redeviennent, comme l’a dit le révolutionnaire chinois, les véritables héros.
On dit que cette mode « insurrectionniste » (qui prône l’insurrection « tout tout de suite » au détriment du processus révolutionnaire) a trouvé dans le ou les auteurs de « L’insurrection qui vient » ses principaux théoriciens. Nous n’en savons rien. Tout ce que nous savons c’est que ceux-ci déclarent, dans la prose d’hypokhâgneux prolongés qui les caractérise, que « nos pires ennemis ont l’usé [le mot communisme] et ils continuent » (cf. L’insurrection qui vient, rééd. La Fabrique 2009, p. 136). C’est montrer là leur véritable nature. « Faire s’évaporer le pouvoir » (sic), « changer le monde sans prendre le pouvoir » (comme le dit un autre théoricien de la même farine, John Holloway), en abusant de la générosité et de la naïveté de la jeunesse envoyée au casse-pipe afin d’empêcher la classe ouvrière de crier sa colère et de s’organiser enfin, c’est agir en effet comme s’ils étaient notre pire ennemi. Mais qu’ils se rassurent, ils ne sont pour nous que l’écume de la réaction, certainement pas l’adversaire principal, et nous n’avons pour eux que du mépris.
Achevons notre bref récit. Après l’affrontement, le cortège a pu enfin s’ébranler et nous avons vu une manifestation hélas plus clairsemée que d’habitude, où s’étaient mêlés des provocateurs d’un autre genre: des macronistes brandissant la couronne mariale du drapeau européen. Triste 1er mai. Le muguet avait une drôle d’odeur.
Certes, pour le bilan de cette journée, nous avons marqué les esprits, avons distribué plusieurs milliers de tracts et n’avons que quelques drapeaux volés à déplorer, les camarades ayant bataillé ferme, tout en se protégeant des charges policières, pour s’opposer aux déprédations de ces mystérieux hommes en noir qui haïssent autant le drapeau tricolore que le rouge orné des « outils ». Mais notre détermination ne s’arrête pas là. Plus que jamais, il faut recréer un parti communiste digne de ce nom, qui soit capable, par sa force populaire, de mettre fin aux provocations policières de toutes sortes, et établisse une stratégie victorieuse de conquête du pouvoir. Nous y sommes prêts.
Aymeric Monville, 3 mai 2017
Paris : le PRCF aux avants postes, un militant du PRCF interviewé par france 3
Une bonne quinzaine de camarades du PRCF étaient présents à la manifestation du 1er mai. Nous avions pris un emplacement juste avant le rond-point de la Bastille, ce qui nous a permis d’afficher trois banderoles en faveur du Frexit progressiste et 9 jeux de drapeaux aux feux/réverbères/embouchures de métro (à chaque fois, nous croisons un drapeau PRCF et un drapeau tricolore).
Pour associer la culture à l’action, les éditions Delga étaient également présentes.
Malheureusement, les Blacks Blocs ont gâché d’entrée la manifestation (pétards, cocktails molotov, etc.), et ce bien que la police était au courant de la situation et, « curieusement », n’agissait guère pour empêcher les débordements… Gaz lacrymogène, charges, casse dans nos installations, c’est bien les manifestants pacifiques qui en ont fait les frais. Après le passage des Black Blocs, la manifestation a repris et nous avons distribué autour de 6000 tracts ; nous aurions certainement pu faire mieux sans cette atmosphère délétère qui nous a désorganisés au départ.
Je tiens en tout cas à saluer et féliciter le comportement irréprochable des camarades, qui ont tenu bon et distribué avec entrain, enthousiasme et détermination les tracts ; bien visibles également les affiches Frexit avec des affiches de la FI évoquant les thèmes « Sortons de l’OTAN » et « Sortons des traités européens ».
Annette a pris des photographies de notre point de rassemblement, et plus généralement notre installation a été l’objet de nombreuses photographies de divers militants, passants et même de touristes, et ainsi l’objet de discussions au cours desquelles nous arrivons globalement à bien faire passer nos idées ; évidemment, avec certains militants trotskistes et européistes c’est plus compliqué, mais ce qui est important est le fait que des personnes non militantes acceptent d’entendre notre message, c’est très encourageant !
A l’avenir, nous savons comment bien nous organiser et nous mettre en avant, nous pouvons nous appuyer sur l’expérience d’hier ; et plus généralement, nous progressons dans notre organisation et notre capacité à marquer notre présence territorialement lors des manifestations.
Grenoble à l’action
Manifestation importante à 14h avec environ 5000 personnes. 500 tracts ont été diffusés. Malgré une météo très capricieuse.
Le PRCF 38 a depuis midi monté et préparé son stand.
Quand la manif arrive il n’y a que 3 stands d’orgas politiques : le PCF-PGE, les JC et le PRCF. 2 stands syndicaux: CGT et Solidaires. Nous ne sommes donc pas passés inaperçus…..
Notre stand est devenu un lieu de débats et d’échanges. De nombreux sympathisants sont passés, des livres vendus, des journaux….bref un formidable 1er Mai avec le soleil qui finit par briller et des adhésions en perspective !
Nos militants ont accompli un excellent travail politique et rencontré un écho sympathique et bienveillant de la part des manifestants.
Nice : mobilisation du PRCF pour le 1er mai
Une délégation de camarades du PRCF était présente à Nice dans le cortège du 1er mai, où ils ont fait entendre les propositions des communistes pour la paix, pour les travailleurs, contre le fascisme.
Marseille, Avignon.. le PRCF sur le terrain le 1er mai
A Avignon, c’est plus de 500 tracts du PRCF qui ont été diffusé dans un beau cortège . Le second tour des Présidentielles était le sujet de discussion presque exclusif des manifestants. Très bon accueil de la part des militants CGT (beaucoup de branches absentes – slogan officiel : pas une seule voix pour Le Pen), de la part du groupe (assez important) des Insoumis (même genre de slogan), de la part des JC également. Au delà de quelques personnes, pris un par un, une majorité des membres du cortège était d’accord avec l’explication orale des militants du PRCF : « On milite pour que pas une voix n’aille au FN mais on refuse de voter pour le banquier qui nous conduira au FN ! ».
A Marseille c’est plus de 1000 tracts qui ont été diffusés en moins de 2h par une délégation de militant du PRCF du 13. Un prélude à une nouvelle distribution dans les jours qui suivent à la fac St Charles, en gare d’Aubagne.
Le vote blanc et l’abstention est très partagé par les jeunes, pour les plus vieux, quelques un l’acceptent difficilement avec une ou deux remarques épidermiques vous préférez Le Pen? Bien évidemment le débat était rapidement clos dans le sourire: nous choisissons la résistance à la place de Doriot et Pétain.
Les camarades du PRCF, tous syndicalistes ont ensuite diffusé les tracts du Front Syndical de Classe.
Violences policières les témoignages, photos, vidéos
Un CRS a matraqué plusieurs manifestants qui se dispersaient pacifiquement, hier à Paris. (via @naklabic) pic.twitter.com/0qTsfX08cT
— Violences Policières (@Obs_Violences) 2 mai 2017
Un policier a tiré au flashball sur un journaliste à bout portant pour détruire son appareil photo, hier à Paris. https://t.co/4jruOs0fIp
— Violences Policières (@Obs_Violences) 2 mai 2017
Charge de la police avec plus de 10 grenades de désencerclement jetées dans le dos de manifestants qui fuient : nombreux blessés #1ermai pic.twitter.com/wACLMeGHmj
— A. Kraland (@akraland) 2 mai 2017
Une femme a été grièvement blessée par des policiers, aujourd’hui à Paris. https://t.co/qq3qOPB90c
— Violences Policières (@Obs_Violences) 1 mai 2017
Rapport des Street Medic sur les violences du 1er mai à Paris : Des dizaines de personnes de 2 à 85 ans violentées. https://t.co/K8vh67SjWm
— Violences Policières (@Obs_Violences) 3 mai 2017