Sauvetage urgent des retraites et des autres conquis sociaux : chacun pour soi, séparément et aux dépens d’autour, ou tous ensemble et en même temps, « jusqu’à la victoire toujours » !
Par la commission Luttes du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
Communiqué dédié à feu René Lefort, syndicaliste CGT de lutte durant des décennies à la RATP
RETRAITE A POINTS DE MACRON/BERGER : BASCULE GENERALISEE VERS LA PAUPERISATION DES RETRAITES !
Très légitimement, l’annonce par Macron et Cie de la prochaine casse finale des retraites solidaires héritées du CNR suscite une légitime levée de boucliers du côté du monde du travail, tant il est vrai que la retraite à points commanditée par l’UE et par Macron-MEDEF avec le renfort du briseur de grèves Laurent Berger, s’attaque à l’ossature même de notre système social forgé par les ministres communistes de 1945 : alignement vers le bas des régimes les plus favorables, relèvement assuré et sans fin de la durée du travail pour tous, baisse dramatique programmée des pensions, rupture de solidarité aggravée entre générations, atteinte assurée à la santé des « seniors » et chômage aggravé pour les jeunes, pression alourdie sur les salaires (plus de monde maintenu en même temps sur le marché du travail = baisse mécanique du niveau des salaires !), la prétendue « maison commune des retraites » tant vantée par E. Philippe ressemblerait très fort à l’arrivée à un refuge de masse pour clochards où la majorité des travailleurs serait paupérisée pendant que seuls les cadres supérieurs (et encore !) ayant pu capitaliser et acheter des actions garderaient des retraites décentes…
VERS DES RIPOSTES SYNDICALES DISPERSEES, NON COORDONNEES ET PUREMENT CORPORATISTES ?
Est-ce une raison suffisante pour que chaque secteur professionnel menacé, RATP, routiers, fonctionnaires, etc. réagisse par le sauve-qui-peut de réactions dispersées où chacun s’évertue d’abord à sauver son bout de gras sans s’inquiéter d’autrui ? On voit ainsi les directions syndicales de la RATP, qui n’ont hélas pas bougé ou très peu en 2003, en 2010 ou durant la longue grève cheminote, se lancer seule dans la grève ce weekend avec l’unique objectif de sauver SON régime : et E. Philippe, qui craint la force de frappe des agents de la Régie de reculer précipitamment avec le souci principal d’éviter que les secteurs en capacité de bloquer la contre-réforme s’engagent aux côtés des autres travailleurs, dans le bras de fer social décisif qui vient. De la même manière, on a vu il y a peu les syndicats de routiers FO et CGT annoncer ensemble qu’ils allaient bloquer les routes en même temps que les Gilets jaunes… puis se retirer du jeu une fois que le gouvernement apeuré leur eut (provisoirement !) garanti quelques avantages professionnels… tout en matraquant et en éborgnant des dizaines de Gilets jaunes, rappelons-le ! C’est ainsi que l’on voit se dessiner un mois de septembre revendicatif haché menu comme chair à Macron, avec des grèves et des manifs pratiquement chaque jour, sans plan d’action unitaire, sans unité d’action entre confédés syndicales (nous ne parlons pas de la CFDT qui ne mérite plus ce nom depuis longtemps) avec pour commencer un temps fort de la RATP… le weekend de la Fête de l’Huma, traditionnel rendez-vous des luttes de la rentrée. Bien entendu, nous militants franchement communistes et investis dans le syndicalisme de classe, nous appuierons TOUTES ces actions car les barricades n’ont que deux côtés et que nous serons toujours, avec nos explications politiques, du côté des travailleurs contre le MEDEF, contre l’UE supranationale du capital et contre les gouvernants à leur dévotion.
PERDRE SEPAREMENT OU GAGNER ENSEMBLE ?
Toutefois nous rappelons un principe qu’ont confirmé TOUTES les expériences sociales qu’existe un mouvement ouvrier international : le choix est toujours au final entre SE BATTRE SUCCESSIVEMENT ET CHACUN POUR SA POMME avec la certitude d’être battu aujourd’hui (ou demain : car quand le gros de la classe ouvrière est abattu, le pouvoir capitaliste revient sur ses pas et frappe impitoyablement les « malins » qui avaient cru s’en tirer tout seuls !), ou bien se battre TOUS ENSEMBLE EN MEME TEMPS avec une forte possibilité de gagner. Avec en prime la certitude de faire progresser la conscience de classe de tous et de faire reculer les illusions corporatistes qui opposent ruineusement les salariés du privé à ceux du public, les chômeurs aux pensionnés, les vieux aux jeunots, les travailleurs d’active aux chômeurs, les salariés « statutaires » aux précaires, les Français aux immigrés, les hommes aux femmes, etc.
LA BASCULE ANTISOCIALE TOUS AZIMUTS IMPOSE UNE RIPOSTE GENERALE ET COORDONNEE DES SALARIES !
D’autant que désormais, comme l’a montré la récente Déclaration du secrétariat national du PRCF intitulé « Basculement réactionnaire général ou contre-offensive progressiste générale ? », la feuille de route -que l’UE allemande et le MEDEF dictent à leur petit intendant Macron- impose que l’essentiel du système social issu de 36/45/68, et que l’essentiel de l’héritage institutionnel hérité de la Révolution jacobine (République souveraine, une, laïque et indivisible, autonomie des communes…) soit liquidé à marche forcée si possible AVANT les prochaines présidentielles : et c’est d’ailleurs parce que la droite classique est consciente de cet enjeu que désormais, Sarkozy, Juppé, Bertrand, Pécresse et Cie paradent aux côtés de Macron. Il n’est que de lire pour s’en convaincre les « directives » d’une arrogance inouïe que la Commission de Bruxelles édicte à jet continu en direction du mauvais élève français, toujours jugé en retard d’une contre-réforme bruxelloise (en raison de l’empreinte forte que la Révolution sans-Culottes, le mouvement ouvrier et le combat communiste ont imprimée dans notre construction nationale pluriséculaire), que ce soit sur le Code du travail, la « dette » (donc la privatisation du secteur public), le marché de l’emploi (donc les statuts, les formations universitaires, les conventions collectives de branche…), les « dépenses publiques » (donc les services publics dépecés… « en urgence »…). Logiquement, une telle attaque réactionnaire globale – que le PRCF qualifie de basculement (et qui atteint jusqu’à l’imposition rapide du tout-anglais à la place de la langue nationale dans une série de secteurs, y compris scolaires) imposerait une riposte SOLIDAIRE de TOUTE la classe des travailleurs salariés, aussi unis que possible aux travailleurs indépendants victimes des attaques du grand capital monopoliste !
UNION ET ACTION DES TRAVAILLEURS OU « SYNDICALISME RASSEMBLE » PERDANT DES EURO-APPARATCHIKS ?
Bref, l’alternative est bien de PERDRE SEPAREMENT ET SUCCESSIVEMENT ou bien de GAGNER TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS. Et c’est cela que devraient porter de véritables confédérations syndicales de classe, plus soucieuses d’unir les salariés dans le combat anticapitaliste et anti-UE que de cultiver les mensonge éculé de l’ « Europe sociale ». Ou celui du « syndicalisme rassemblé » mettant d’en haut la CGT et les autres syndicats de tradition « rouge » à la remorque de la CFDT jaune (mais sans gilet !) et de la très paralysante Confédération Européenne des Syndicats, cette courroie de transmission de Bruxelles. De même qu’au plan politique, des dirigeants franchement communistes du PCF devraient chercher l’union uniquement avec les adversaires conséquents des contre-réformes, et non pas cultiver l’alliance avec le PS en faillite de l’aventurier Valls, du super-flicard Cazeneuve et autres Myriam El Khomri !
PARTIR DES LUTTES PARTIELLES, OUI, MAIS POUR CONSTRUIRE LE TOUS ENSEMBLE EN MEME TEMPS !
Il ne faut pas pour autant snober ces luttes partielles, fussent-elles corporatives – ce qui est parfois un début indispensable pour aller plus loin, faire monter la conscience des travailleurs en lutte et construire « en mouvement » la convergence des luttes. Encore faut-il évidemment que ces luttes corporatIVES légitimes (le salariat est objectivement parcellisé) ne deviennent pas corporaTISTES, c’est-à-dire concurrentes les unes des autres, contraires à l’exigence stratégique d’unir la classe travailleuse et de l’associer aux autres classes laborieuses (= front populaire) pour l’aider à triompher du grand capital. Sinon, ledit grand capital et son conseil d’administration central – appelé « gouvernement » – n’ont plus qu’à pratiquer la tactique victorieuse à tous coups du « diviser pour régner » mise en œuvre par les Horaces pour battre les Curiaces (= battre un secteur en lutte après l’autre). Mais comme les directions confédérales, et hélas, bon nombre de directions fédérales, n’ont absolument plus ce souci (elles ont décrété que le marxisme est une vieille lune alors que le capital sait, lui, qu’il y a une GUERRE DE CLASSES et qu’il la mène durement au quotidien !), les travailleurs doivent compter sur eux-mêmes pour que, à travers chaque lutte, si partielle soit-elle, monte l’exigence d’unir TOUS les travailleurs : par ex. tous les travailleurs du rail ensemble (RATP ET SNCF…), tous les travailleurs du transport ensemble (Maritime, Aérien, Ferroviaire, Route, Ensemble : MARRE !), tous les travailleurs du public ensemble (pourquoi la Santé et l’Educ, ciblés par les mêmes problématiques, ne font-elles jamais rien ensemble ?) et plus généralement, tous les travailleurs salariés ensemble ; sans jamais se couper pour autant des petits paysans, des artisans et des couches laborieuses non salariées (y compris ces salariés surexploités que sont objectivement les travailleurs « uberisés » et les auto-entrepreneurs) qui sont elles aussi, à des degrés divers, pressurées par le grand capital.
MANIFESTATION NATIONALE UNITAIRE DE COMBAT : EN DEBATTRE « EN BAS » !
C’est dans cet esprit que, sans prétendre rien imposer (si quelqu’un trouve mieux qu’il le dise au lieu de ricaner, nous sommes preneurs !), le PRCF a mis en débat l’idée d’une (ou plusieurs !) manifestation(s) nationale(s) unitaires et de combat à Paris, à proximité des lieux de pouvoir, pour qu’ensemble, syndicalistes en lutte, Gilets jaunes, militants politiques progressistes de toutes nuances appellent à rejeter catégoriquement les contre-réformes (retraite à points, casse des statuts et du code du travail, contre-réforme du lycée et du bac, privatisations d’EDF, de la SNCF, d’ADP, de la FDJ, etc., démolition des services publics hospitalier et autres, mais aussi délocalisation accélérée de l’industrie…), ouvrent un libre et fraternel débat sur la signification de classe de l’UE, et surtout, appellent d’une seule voix à la grève interprofessionnelle reconductible jusqu’à la victoire des revendications, tout cela sous la direction des collectifs de travailleurs en lutte se coordonnant : non seulement cela n’affaiblirait pas le syndicats, mais cela leur permettrait au contraire de renouer avec la masse des travailleurs qui n’en peuvent plus des décisions tactiquement absurdes des apparatchiks. Et cela n’empêcherait nullement de proposer d’autres réformes progressistes, anticapitalistes, non pas pour brouiller les cartes et justifier les « concertations » bidon du pseudo- « dialogue social » macroniste, mais pour renforcer l’exigence préalable de RETRAIT pur et simple des contre-réformes patronales et maastrichtiennes.
GILETS JAUNES, SYNDICALISTES DE LUTTE, MILITANTS POLITIQUES PROGRESSISTES, SERRONS LES COUDES POUR GAGNER !
On dira peut-être que ce n’est pas à une organisation politique comme le PRCF de donner son avis sur la conduite des luttes. Mais nous communistes sommes des salariés comme les autres ; à ce titre, nous subissons comme chacun les contre-réformes, la précarisation générale, la paupérisation et la baisse du pouvoir d’achat provoqués par le défaitisme organisé des stratégies syndicales réformistes : nous sommes « payeurs » des tactiques syndicales , nous avons le droit d’être « conseilleurs », comme tout salarié, membre ou pas d’un parti politique. D’autant que toute la « Com luttes » du PRCF est composée de militants syndicaux aguerris, ouvriers, employés, dont certains ont mené des dizaines de grèves, y compris dures, durant leur vie professionnelle et, plus d’une fois, ont subi la répression. Et surtout, l’opposition petite-bourgeoise mesquine et diviseuse entre « le politique » et « le champ syndical » est une vieille lune qu’avait justement dépassée la CGT à la grande époque où, chacun dans son champ mais en « luttant côte à côte et en frappant ensemble » (comme disait Thorez, syndicaliste mineur, dirigeant communiste et auteur du statut de la fonction publique en 1946 !), le PCF marxiste-léniniste de Duclos et la CGT de classe de Frachon obtenaient d’immenses acquis en faveur du monde ouvrier ! Oui, c’est une erreur dramatique – si ce n’est plus ! – que Martinez et Mailly aient ensemble repoussé avec mépris l’idée, d’abord avancée par le PRCF, puis reprise et enrichie par Mélenchon en septembre 2017 d’une immense manif au coude à coude SUR LES CHAMPS ELYSEES des militants progressistes et de la CGT pour battre le « coup d’Etat social » de Macron contre le Code du travail. Oui c’est une grave erreur, voire plus, que les directions nationales de FO, de la FSU et de la CGT (ne parlons pas de la CFDT, l’amortisseur social de Macron) aient mis des mois à soutenir les Gilets jaunes qui, en affrontant courageusement ce gouvernement liberticide et policier, ont plus obtenu en quelques semaines que les confédés reconnues en deux décennies (elles ont surtout obtenu… des reculs !).
Si notre proposition de montée convergente vers une manif nationale unitaire de combat appelant au tous ensemble ne convient pas, l’intelligence collective des travailleurs en lutte trouvera certainement mieux : nous sommes ouverts à tout pourvu que, du défaitiste « chacun pour soi et la sainte Europe sociale pour tous », on passe enfin à la devise gagnante de tous ceux qui veulent se battre POUR VAINCRE, « un pour tous, tous pour un » ! Et en même temps !
Pour la commission luttes du PRCF
Jo Hernandez, secrétaire de la commission Luttes du PRCF, ancien secrétaire d’un syndicat ouvrier de la production thermique d’EDF, ancien secrétaire de l’UD CGT du Tarn
Avec le plein accord de
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, syndicaliste enseignant de lutte durant des dizaines d’années dans un lycée du bassin minier (62)
Entièrement d accord avec cette contribution : seul le TOUS ENSEMBLE fera céder le pouvoir et sa contre réforme des retraites , mais pour construire ce tous ensemble il faut proposer un mot d ordre qui concerne toutes les catégories qui vont être frappées par cette contre réforme : salaries du prive et de la fonction publique , non salaries , agriculteurs , professions libérales , retraites …. or il est possible de proposer un mot d ordre commun a tous : le programme du CNR avec notamment les ordonnances de 1945 et la loi de mai 1946 portant généralisation de la securite sociale et pour ce qui concerne la retraite , la creation d un regime unique et universel avec un alignement progressif sur les regimes les plus avantageux …qui pourrait être contre a par le pouvoir et le medef ?
la CGT en tant qu héritière du CNR devrait défendre cette position et cesser de s accrocher aux 42 regimes actuels , position qui encourage au chacun pour soi et a la défense de son pré carré et aux actions catégorielles et égoïstes vouées a l échec