Alors que la mobilisation pour le 5 décembre grandit, une contribution du Front Syndical de Classe pour appeler à l’action.
http://www.frontsyndical-classe.org
Le projet macronien de « régime universel » de retraites vise à parachever la destruction progressive des retraites par répartition entamée depuis des décennies au profit du grand patronat par une succession de contre-réformes (1993, 2003, 2010) et pilotée par l’UE. Le gouvernement s’apprête à donner le coup de grâce à une des plus belles conquêtes issues de la Résistance en se justifiant par la rengaine habituelle : allongement de la durée de vie, « déficits », dette, équité… Sa stratégie : désamorcer la riposte par la « concertation », obtenir l’aval de directions syndicales « raisonnables ». Or, le rapport Delevoye est sans appel : calcul sur toutes les années de la carrière, individualisation des situations et système par points dont la valeur n’est pas fixe, augmentation du nombre d’annuités et âge-pivot à 64 ans avec décote pour ceux qui partent avant, suppression d’abattements fiscaux… Au final, recul massif des pensions et développement de la capitalisation… pour ceux qui en auront les moyens.
Pour le mouvement syndical, le choix est clair :
- soit temporiser, perdre un acquis crucial de notre peuple et ouvrir les vannes à une situation espagnole ou grecque,
- soit riposter à l’intox dominante, avancer de vraies alternatives, organiser efficacement les luttes ensemble sur le fond.
Non à l’intox des « experts » en sacrifices… pour les autres
L’espérance de vie en bonne santé ?
Elle est de 63,1 pour les hommes et 64,2 pour les femmes en moyenne, quasi stationnaire depuis 1970, avec une différence de 10 ans selon les couches sociales. Vivre mieux, retraite incluse c’est notre objectif ; repousser nos retraites jusqu’à l’antichambre de la mort, diminue encore l’espérance de vie des couches populaires et les faisant travailler plus longtemps c’est le leur, au nom de la « compétitivité ».
Les déficits des comptes sociaux ? Enfumage !
Les « déficits » viennent principalement du chômage (5 millions de non cotisants). Il suffirait que la moitié cotise à nouveau pour que les « déficits » disparaissent.
Il n’y a pas de problème de financement des retraites en soi !
Il y a un choix d’affectation des richesses produites par le peuple ! Certes, le volume global des retraites augmente et le rapport actifs/retraités diminue, mais le catastrophisme n’est qu’un chantage pour parvenir à des reculs sociaux.
Des ressources, il y en a :
La richesse nationale produite par le travail double tous les 40 ans, mais : − La seule fraude fiscale, « dénoncée » tous les matins et plus florissante que jamais, coûte 60 à 80 milliards à la France. − La seule « rémunération » des actionnaires a représenté en France représente 51 milliards d’euros pour le second trimestre 2019 ! − Les seuls intérêts de leur dette auprès des « marchés financiers » constituent le 3ème poste de dépenses du budget. − Depuis 1980, le capital a récupéré sur notre dos 200 milliards d’euros par an par l’augmentation de l’exploitation, la compression des salaires et les multiples cadeaux fiscaux ( % de la valeur ajoutée entre le capital et le travail). Le seul retour au « partage » de 1980 mettrait fin aux « déficits » organisés des retraites et de la Sécu. Il n’y a donc pas de problème de financement des retraites. Il n’y a que la volonté des grands groupes capitalistes de : − mettre la main sur les sommes qui transitent aujourd’hui par le système par répartition − plus généralement, drainer le maximum de ressources sociales pour intensifier leur destructrice guerre économique.
Tous ensemble, nous pouvons gagner !
- défense du système par répartition, pas seulement en façade, mais dans son contenu redistributif.
- abrogation des contre réformes antérieures, notamment celle des régimes spéciaux de 2007,
- refus de l’allongement de la durée de cotisation
- retour à un droit effectif à la retraite à 60 ans et retour aux 37,5 annuités pour tous, privé et public,
- retour au calcul sur les 10 meilleures années dans le privé et les 6 derniers mois dans le public,
- indexation des pensions sur les salaires (avec indices non truqués),
- maintien du Code des pensions et des statuts particuliers…