Alors que la direction de la FSU fait des pieds et des mains pour ne pas appeler à la journée d’action interpro du 9 octobre malgré la forte pression de ses bases, elle vient d’appeler dans un communiqué commun avec le SGEN-CFDT et l’UNSA à une grève de l’Éducation le 12 novembre sur la seule question des suppressions de postes.
Il s’agit ni plus ni moins d’une tentative de saborder la journée du 9 octobre et dans le même mouvement, d’affirmer un « recentrage » sensible déjà depuis plusieurs années en s’associant de manière spectaculaire et dramatique aux organisations qui soutiennent depuis des années toutes les contre-réformes dans l’Éducation (et ailleurs) et en trahissant purement et simplement les personnels et les usagers.
En effet, « réforme » du lycée, casse du Bac, Parcoursup et loi ORE, casse de l’enseignement professionnel public et développement à marche forcée de l’apprentissage sous contrôle patronal, régionalisation de l’Éducation via la fusion des Académies, fermetures des CIO, attaques contre les instances paritaires et les statuts… font système, mettent directement en cause l’Éducation nationale et sont le support aux suppressions de postes annoncées.
C’est donc bien la construction d’une riposte globale qui devrait être à l’ordre du jour des organisations syndicales de l’Éducation, faisant le lien avec l’ensemble des régressions (FP, retraites, droit du travail, allocations chômage, sécu…) et débouchant sur la construction d’un mouvement social de grande ampleur permettant de mettre le pouvoir sur la défensive, alors que déjà, les vaillantes luttes des cheminots, des étudiants, des postiers et des électriciens ont fortement affaibli le régime thatchérien de Macron.
En lieu et place, la FSU appelle donc à une seule journée de grève sur la seule question de postes qui n’est qu’un élément de la politique de destruction de l’Éducation nationale menée depuis des années dans le cadre stratégique européen «Éducation et formation 2020».
On comprend que les jaunissants SGEN et UNSA, ces inusables courroies de transmission « syndicales » de toutes les contre-réformes, qui soutiennent Parcoursup et la réforme du lycée, aient imposé pour le 12 novembre un mot d’ordre gravement restrictif, qui ne met nullement en cause la cohérence lourde des attaques gouvernementales et européennes, et qu’ils refusent toute construction d’une mobilisation durable.
On ne peut en revanche que s’indigner que la direction de la FSU participe d’une telle manœuvre et qu’elle piétine ainsi les principes de lutte et de transformation sociale qui sont au fondement même de son existence.
Front Syndical de Classe