SOLIDARITÉ AVEC LES MUSICIENS DES CONSERVATOIRES SUPÉRIEURS
Depuis près de quinze jours, les musiciens accompagnateurs des conservatoires nationaux sont en grève.
Le Pôle de Renaissance communiste en France salue cette lutte. Ces artistes et enseignants ont montré la voie à suivre pour obtenir satisfaction : la grève quand c’est nécessaire, la présence de tous les intéressés au moment des négociations, l’appel à la solidarité des usagers et l’information du public.
Une grande part de leurs revendications rejoint celles de l’ensemble du monde du travail et des agents publics en particulier : des rémunérations décentes, une reconnaissance des qualifications, un vrai déroulement de carrière, l’élimination de la précarité… Il est anormal que les grilles de traitement démarrent en dessous du SMIC. C’est encore plus indigne quand des aptitudes spécifiques sont requises. La participation au service public de la culture n’excuse nullement la non-reconnaissance des efforts professionnels.
Nous nous félicitons aussi du soutien apporté par de nombreux artistes connus du monde de la musique. La pétition rendue publique sur le site « Diapason » les honore. Nous souhaitons que leur engagement pour le service public soit en cohérence avec un refus généralisé de la précarité pour les travailleurs du spectacle.
Les musiciens accompagnateurs revendiquent en fonction de leur situation spécifique. Ces exigences doivent être satisfaites. Elles s’inscrivent nécessairement dans l’exigence d’une reconnaissance des qualifications pour tout l’enseignement artistique et de la titularisation des trop nombreux contractuels. Plus largement, la question de l’égalité sociale et territoriale dans l’accès à ces formations, professionnalisantes ou non est posée à l’ensemble de la société.
L’engagement de l’État doit être à un tout autre niveau. Ce n’est compatible ni avec les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ni avec la hausse du budget militaire !
La commission Culture du PRCF La commission Luttes du PRCF

C’est à plus de 100 grévistes que les musiciens se sont rassemblés lundi 3 mars devant le CNSM de Paris. « Le mouvement de grève, aujourd’hui, est massif. Et notre revendication est assez simple : nous voulons que le ministère de la Culture nous octroie une grille de salaire alignée sur ce qui se fait de mieux dans la fonction publique territoriale », déclare Laure Rousselet, accompagnatrice au CNSMD de Lyon, qui a rejoint le rassemblement parisien : « Nous souhaitons des grilles de salaire qui soient à la hauteur de nos attentes, à la fois dans leur déroulé, et dans leur durée. »
Le mouvement de grève commence à payer : les grévistes ont obtenu une « avancée significative » sur leur première revendication : une reprise plus substantielle de leurs années d’ancienneté (la rue de Valois proposait initialement de n’en reprendre que quatre). « Cette revendication a été très largement satisfaite. À titre d’exemple, pour un accompagnateur qui a 26 ans d’ancienneté, 60% des années de travail seront reprises dans la nouvelle grille »
Les avancées obtenues :
- Reconnaissance d’un niveau d’emploi de cadre A pour les professeurˑes, les assistantˑes et les accompagnateurˑrices en cohérence avec le niveau d’expertise et de diplômes que requiert ces métiers ;
- Déroulé de carrière sur 29 ans pour les accompagnateurˑrices et assistantˑes, 32 ans pour les professeurˑes contre 7 ans pour les accompagnateurˑrices, 13 ans pour les assistantˑes et professeurˑes à ce jour ;
- Propositions de grilles avec un rythme d’avancement adapté à l’âge moyen des enseignantˑes recrutéˑes ;
- Prise en compte de l’ancienneté acquise pour reclasser chaque enseignant.e dans les nouvelles grilles, selon l’application de la clause la plus favorable ;
- Mesure exceptionnelle s’agissant des enseignantˑes classéˑes à l’indice sommital de nos grilles actuelles depuis plusieurs années.