Avec la crise épidémique du COVID-19, nombre de nos concitoyens constatent l’état critique de notre système de santé publique, et en tout premier lieu de nos hôpitaux publics. Le soutien affiché tous les soirs à 20h par des applaudissements, éminemment sympathiques, fait tout de même un triste écho à ces années d’actions menées par les syndicalistes de lutte de l’hôpital public avec le soutien des syndicalistes de luttes, appelant à la convergence d’un tous ensemble et en même temps. Mobilisation forte certes, dans la durée et dans le nombre, mais très souvent en ordre dispersée, et qui aurait sans doute être alors plus décisive. Les militants du PRCF ont été et sont de toutes ces luttes. C’est pourquoi ils savent, de par l’écoute des soignants et de tous les travailleurs, les mesures au fond assez simples qui permettraient de retrouver un système de santé plus solide, accessible à tous.
Des propositions pour soigner notre santé publique
En 2012 comme en 2017, ils ont mis en débat avec le programme candidat 100% communiste du PRCF des propositions qui sont autant de solutions qui auraient permis d’avoir une France mieux préparée pour ce type d’épidémie catastrophique :
- arrêt des réformes imposées sous la pression de l’Union Européenne pour réduire le nombre d’hôpitaux, de lits, pour bloquer le nombre de soignants et leur salaire, et ce alors que la population croit et vieillie. Et au contraire pour augmenter le nombre d’hôpitaux, embaucher et former des personnels soignants, rapprocher les structures de soins de la population, pour développer une vraie médecine de prévention
- des solutions de financement – notamment en mettant fin aux cadeaux faits sur le dos des travailleurs au patronat en exonération de cotisations sociales –
- des solutions pour l’accès aux soins à tous, notamment les plus précaires et les plus pauvres
- des solutions pour la production de médicaments et du matériel sanitaire, notamment avec la nationalisation de cette industrie, la création d’un service public de la recherche en médicaments.
Au cœur de ce programme également, la sortie de l’UE et de l’Euro. Car c’est le seul moyen de s’en sortir pour défendre les services publics, le produire en France et les salaires contre le dumping antisocial et les délocalisations.
Plus largement, la nationalisation des moyens de production, la marge de manœuvre budgétaire par le contrôle de la monnaie, la coopération internationaliste plutôt que les guerres impérialistes -militaires et économiques – seraient également des atouts majeurs. L’exemple de Cuba, de la Chine, sont là pour le démontrer.
C’est pourquoi, en ces temps de confinement, le vrai soutien aux soignants c’est de préparer un monde meilleur, et pourquoi pas s’emparer du programme proposé par le PRCF pour cela :
Extraits du programme candidat du PRCF
Sauvetage de la Sécurité Sociale et du système de santé
Suppression de la tutelle de l’État et du patronat sur la Sécurité Sociale – abrogation du plan Juppé- et restitution de sa gestion aux assurés sociaux.
POUR LE FINANCEMENT DE LA SANTÉ POUR TOUS
Cotisations patronales au même taux que pour les salariés. Suppression des exonérations des cotisations patronales sur certains contrats de travail.
Cotisation sur les revenus du capital aux mêmes taux que sur ceux du travail. Recouvrement des dettes patronales.
Péréquation entre grandes et petites entreprises, entre entreprises de main-d’œuvre et entreprises capitalistiques de manière à ne pas pénaliser l’emploi ni les PME.
POUR L’ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS
Plan d’embauche de tous les personnels nécessaires.
Abandon de la maîtrise comptable des dépenses de santé, le budget de la santé devant être assis sur les besoins, ce qui implique une hausse importante des ressources, la réforme de l’assiette des cotisations et en premier lieu la réouverture, puis le développement et la modernisation des établissements fermés pour missions économiques.
Gratuité des soins pour les salariés, chômeurs et étudiants ayant un revenu inférieur ou égal au SMIC. Promotion de la santé de village, de quartier, familiale (préventive et curative).
Remise en état du système public de santé
Suppression du numerus clausus en 1ère année de médecine et augmentation des places dans les écoles de formation des professions paramédicales.
Suppression des Agences Régionales de Santé et retour à une gestion départementale en lien avec le national et les services hospitaliers.
Réouverture progressive des lits hospitaliers publics.
Gestion démocratique par les assurés de la Sécurité Sociale avec transparence des budgets:
- augmentation des rentrées par le paiement des charges du grand patronat ainsi que des charges dues par l’État.
- politique de l’emploi qui inverse la courbe du chômage avec une indispensable réindustrialisation du pays et rétablissement des postes de fonctionnaires largement supprimés ces dernières années.
Création d’un service public de recherche en matière de médicaments et renationalisation de la commercialisation des médicaments (laboratoires publics).
Nationalisation des entreprises fournissant les équipements hospitaliers (scanners, IRM, équipements pour laboratoires, etc.)
Nationalisation de l’activité pharmaceutique et des autres complexes médico-industriels.
Mise en place d’institutions de contrôle du médicament et des soins sur une base transparente et démocratique (médecins, usagers, chercheurs, État, élus). Débarrassée du cancer de la recherche du profit capitaliste, la recherche médicale sera concentrée sur la recherche de substances réellement innovantes, en priorité absolue sur les maladies graves (y compris sur la base d’un partenariat scientifique et social avec les pays concernés, pour des affections inexistantes ou marginales en France mais ravageuses dans d’autres parties du monde). Lorsqu’une molécule a fait la preuve de son efficacité, il ne sera en particulier plus question de lui chercher des variantes ou copies, sauf à des fins d’amélioration réelle, à la différence des médicaments dits génériques. Des programmes de recherche de très long terme seront entrepris largement pour évaluer les effets secondaires sur longue durée des médicaments et thérapies diverses , l’effet des régimes alimentaires et autres composants du mode de vie , afin d’améliorer la santé publique en favorisant la prévention , limitant le recours aux médicaments lorsqu’il n’est pas nécessaire et leurs effets secondaires .
Développement d’un grand service public de médecine préventive: médecine du travail autonome par rapport au patronat, protection maternelle et infantile, médecine scolaire.
Embauche des personnels nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux.
Retour à la solidarité entre les branches maladie, vieillesse et famille. Mise en place de bourses exceptionnelles pour les étudiants les plus pauvres afin de rendre attractives les filières médicales (ces études requièrent un temps de présence trop important pour exercer en plus une activité salariée, ce qui en réserve l’accès aux étudiants aisés, et limite les vocations) , pré-recrutement généralisé dès le début du cursus, dans le cadre du statut de la fonction publique – par exemple avec engagement d’exercer dans le secteur médical public pendant au moins dix ans.
Abrogation des ordonnances de 1967 sur la Sécurité Sociale et de toutes les mesures restrictives prises par la suite.
Impulsion d’une politique visant à terme la gratuité totale des soins: suppression du forfait hospitalier, des « déremboursements » sur les médicaments et les soins etc. Augmentation des taux de remboursement des soins médicaux, dentaires, des prothèses, lunettes, lentilles de contact. Généralisation du tiers-payant. Révision du Tarif Interministériel des Professions de Santé afin d’intégrer l’innovation technologique pour le matériel médical. Extension du statut Affections de Longue Durée aux maladies orphelines.
Conventionnement obligatoire des médecins et interdiction de dépassement d’honoraires. Suppression des lits privés dans les hôpitaux publics.
Taux d’indemnité journalière du congé de maternité et de maladie à 100% du salaire.
Politique de prévention renforcée par rapport aux drogues, légales ou illégales. Retour aux soins psychiatriques réels et suppression de l’utilisation systématique des traitements chimiques au détriment des soins par la parole et la relation humaine. Rétablissement du diplôme d’infirmier en psychiatrie, avec un contenu amélioré.
Suppression de la logique comptable dans le fonctionnement des hôpitaux.
Accès pour tous à toutes les formes de thérapies et humanisation des soins. Interdiction de la brevetabilité du génome humain.
Évaluation de manière scientifique (quand ce n’est pas déjà fait) et indépendante des intérêts capitalistes, en lien avec tous les professionnels (para-)médicaux et les patients concernés, des pratiques thérapeutiques complémentaires ou alternatives aux soins usuels (ostéopathie, acupuncture…) ; pour tous les cas où l’évaluation s’avérera concluante, les promouvoir et les rembourser au même niveau.
Mise en place d’institutions démocratiques de contrôle sur le médicament. Suppression de l’Ordre des médecins.
Démocratisation des soins et du système de santé, amélioration de la protection sociale
Gratuité des soins. Prise en charge progressive de la totalité des soins des vieillards dépendants. Mise en place d’un service public (maisons de retraites médicalisées et soins à domicile) sous responsabilité publique et nationale. Large développement des soins palliatifs.
Visite médicale gratuite mensuelle pour tous sur le lieu de travail. Développement de l’hôpital public, avec allocations de toutes les ressources nécessaires en effectifs, matériels et financements.
(…)
Création de maisons médicales dans les petites communes.
Plan national, en concertation avec les syndicats de médecins, les universités et les syndicats étudiants, pour la formation et l’installation de milliers de médecins et de professionnels de santé dans les régions et les spécialités déficitaires.
Passage des congés de maternité à un an. Développement de la Protection Maternelle Infantile. Création de toutes les places nécessaires en crèche.
Élection démocratique des caisses de Sécurité Sociale et organismes équivalents, uniquement constitués de représentants élus par les salariés.