La colère gronde dans le pays.
A proportion de l’explosion des plans de licenciements et de fermetures d’entreprises, de la terrible aggravation des conditions de travail et de vie des classes populaires, de la montée de la misère, de la confirmation de la complicité du gouvernement socialiste avec les puissances d’argent.
Les luttes se développent, signe du sentiment que décidément il n’y a rien à attendre « d’en haut » et que c’est sur ses propres forces qu’il faut compter : Goodyear Amiens, La Redoute, Doux, Gad, Marine Harvey, Tilly-Sabco et tant d’autres pour la défense des emplois…, France télévision pour le retrait du plan de départs volontaires, sage-femmes pour la reconnaissance de leurs compétences, vétérinaires, Universités confrontées à une restriction drastique de leurs moyens et au reniement de leurs missions, enseignants contre les conditions de travail qui se dégradent, jeunesse lycéenne révoltée contre le traitement réservé à leurs camarades expulsés, mouvement breton contre la surdose de taxes conjuguée aux licenciements massifs au-delà de la confusion dont profite le MEDEF local…
C’est tout un peuple qui amplifie ses luttes contre une casse sociale généralisée menée par un gouvernement au profit des plus riches et qui, comme en Grèce, au Portugal, en Espagne… accompagne servilement les plans européens de destruction de tous les acquis populaires.
Demeure le caractère dispersé de ces luttes, alors que l’exigence de rassemblement, de luttes coordonnées monte des résistances en cours comme en atteste cette proposition des Goodyear d’Amiens de préparer avec d’autres entreprises une initiative d’envergure.
On ne peut en effet gagner sans une coordination du « tous ensemble » sans une action commune de la classe ouvrière et la question se pose avec acuité du rassemblement et de la coordination des luttes sur des bases de classe : les conséquences auxquels nous sommes confrontés résident dans la crise du capitalisme, dans la volonté des classes dominantes de la faire supporter au peuple en remettant en cause TOUTES les conquêtes sociales issues des luttes antérieures !
Cela met durement en relief le manque d’engagement des directions confédérales dans la lutte contre la politique d’un gouvernement dont on ne peut rien attendre ni espérer.
Dans la CGT en particulier mais aussi dans la FSU, le positionnement des militants et des organisations de base qui eux n’ont pas renoncé aux principes de classe joue alors un rôle décisif afin d’obliger nos directions à abdiquer et à sortir des pièges des compromis, du dialogue social, des mariages désastreux, comme le syndicalisme rassemblé, qui au nom de l’unité enfonce chaque jour d’avantage, le pays dans une crise sociale et politique.
POUR nous, militants syndicaux et du « Front Syndical de Classe », il faut absolument pour avancer, expliquer et agir pour briser le carcan de UE et des traités, il faut de suite abroger les mesures honteuses qui amputent les retraites, la sécurité sociale, les salaires, les acquis collectifs et qui ne servent qu’à financer les profits privés au nom de la dette et à renflouer les banques. Pour sauver les travailleurs, les retraités, les chômeurs, d’un recul social de plusieurs décennies, il est impératif que L’ANI soit annulé, les licenciements et toutes les fermetures des entreprises doivent immédiatement être interdits, il faut rétablir les emplois supprimés et en créer d’autres dans le public.
Jamais autant qu’aujourd’hui nous n’avons eu les moyens d’assurer à tous un niveau de vie digne et un travail à tous, et pourtant l’horizon promis par le pouvoir est un recul sans limite et la destruction de tous les acquis. C’est la loi même du fonctionnement capitaliste.
La lutte de classe n’est pas une invention, elle est une réalité et les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur leurs luttes pour inverser la donne. Comme l’affirmait le grand dirigeant CGT Benoit Frachon : « Encore une fois, il ne suffit pas de réclamer, il faut agir. Le syndicat doit organiser et diriger la lutte de millions de prolétaires qui comptent sur lui. Les grandes conquêtes sociales ont toujours été et seront toujours le résultat de la lutte de masse consciente et organisée de la classe ouvrière. »
Le Front Syndical de Classe, 10 novembre 2013