Les soldes viennent de débuter et alors que le gouvernement Macron solde vos salaires pour remplir les coffres du grand patronat, Pierre Varéa, commerçant à Pezenas et militant du PRCF 34 explique ce qu’est la situation du petit commerce. Mieux, pour interpeller la population elle a décidé d’afficher NON SOLDES sur sa vitrine. Car oui, le petit commerce, le commerce de proximité est en voie de disparition, soldé comme les salaires des travailleurs pour les profits des mêmes, l’oligarchie capitaliste.
Rappelons que le régime Macron – un régime dont le président a été directement soutenu et poussé en avant par un magnat des grands centres commerciaux et dont la première mesure en tant que ministre de Hollande aura été d’autoriser l’ouverture le dimanche des grandes enseignes – prépare une nouvelle loi qui va encore durcir les conditions d’exercice du petit commerce aux profits exclusifs des grands groupes. Nos villes et nos campagnes ont besoin de leurs commerces, des lieux qui pourraient être des lieux d’échanges et de partage. À l’opposé de la grande distribution : le scandale Lactalis est là pour nous rappeler qu’il s’agit là d’une question importante.
Je tiens une boutique de vêtements fabriqués en France et comme bien des commerçants travaillant en ville, je subis le contrecoup du chômage et de la baisse du pouvoir d’achat qui frappent la clientèle.
En outre, les boutiques urbaines subissent les caprices des grandes enseignes qui, pour accaparer le marché, multiplient les soldes à plus de 70%. Pour survivre, les boutiques doivent suivre, mais bien souvent, elles agonisent et… ferment ! Après quoi les centres-villes deviennent lugubres, le fabriqué en France et la langue française sont sacrifiés (cf le Black Friday !) ; et quand les grandes enseignes dominent tout, finis les « prix bas » : tout le monde y perd sauf les gros de la grande distribution. En fait, on prend le problème à l’envers car c’est moins le paysan, l’artisan, le boutiquier qu’il faut ruiner en les forçant à vendre à perte, ce sont les salaires qu’il faudrait augmenter !
C’est l’époque des soldes. J’invite mes collègues à en faire un… non-événement et à afficher, comme moi, NON-SOLDES sur leur vitrine. Soyons solidaires et poussons nos clients à réfléchir sur le vrai prix des produits, sur la nécessité du commerce en ville, sur les salaires, sur le produire en France. Nos boutiques ne servent pas qu’à consommer : elles doivent rester des lieux d’échange humain et pourquoi pas, de formation du goût.
Pourquoi pas aussi de prise de conscience partagée ?