Choqués et indignés, des milliers des jeunes et d’étudiants se sont rassemblés ce matin à Montpellier pour dénoncer la violente agression menée par un commando cagoulé et armé – en présence d’après les témoins du doyen de l’université – contre les étudiants occupant pacifiquement et démocratiquement à la suite d’une assemblée générale un amphi de la fac de Montpellier. L’agression a fait plusieurs blessés. Selon les témoignanges, concordant et que les vidéos publiées sur les réseaux sociaux viennent appuyer, le doyen de l’université, Philippe Petel, aurait lui-même commandité l’action et concouru à sa réalisation en ouvrant la porte aux agresseurs et leur permettant de sortir des lieux sans être inquiétés tandis que des professeurs de droit pourraient faire partie des agresseurs. Cette escalade dans la violence contre les étudiants s’inscrit dans le mouvement de fascisation qui s’installe dans le pays avec la violente politique anti sociale menée par le régime Macron. Rappelons que le gouvernement est silencieux sur cette agression, et s’est bornée à diligenté une enquête administrative. Mais qu’attendre d’un tel régime qui s’est déjà illustré le 8 mars, à l’université de Bordeaux en faisant intervenir les CRS pour déloger les étudiants qui occupaient un amphithéâtre, après qu’une telle intervention violente a également eu lieu à Dijon. Le vendredi 16 mars, le lycée autogéré de Paris a été attaqué par une dizaine d’individus cagoulés et armés de barres de fer, se réclamant du GUD (Groupe Union Défense). Et face à la révolte des étudiants du Mirail, le gouvernement a procédé à un « putsch », mettant l’université sous tutelle. Comme quoi la soit disant indépendance des universités n’est pas réelle, mais juste un instrument d’organisation de la concurrence et de la privatisation.
Une pétition exigeant « le retour de la démocratie dans les lieux d’études » a déjà receuilli plus d’une dizaine de milliers de signatures en quelques heures.
SOLIDARITE du POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE (PRCF) AVEC LES ETUDIANTS DE MONTPELLIER EN BUTE A DES AGISSEMENTS FASCISANTS
Dans la nuit du 22 au 23 mars à la faculté de droit de Montpellier, des hommes cagoulés armés de tazers de matraques et d’autres objets contondants, s’en sont pris violemment aux étudiants qui occupaient démocratiquement l’amphithéâtre depuis la matinée du 22, suite à une décision prise en assemblée générale..
Des étudiants de la fac de Droit auraient reconnu parmi les assaillants certains de leurs professeurs !
Suite à cette agression, « les forces de l’ordre (quel ordre et protégeant qui ?) » protègent la fac de Droit où les cours ont repris comme si de rien n’était dans un amphi souillé du sang des étudiants.
En sommes-nous déjà là en matière de résignation à l’indignité ?
La commission luttes du PRCF, condamne fermement ces actes fascisants qui sont rendus possibles par l’attitude répressive et par la politique antisociale de Macron dont l’orientation de plus en plus marquée vers l’Etat policier s’inscrit dans la marche vers une Europe supranationale de plus en plus anticommuniste, antisyndicale (interdiction de la grève en Grèce à la demande de l’UE) et complaisante envers l’extrême droite.Le Pôle de Renaissance Communiste en France 34 et les Jeunes Communistes des JRCF en France (PRCF /JRCF34 ) apportent tout leurs soutiens aux étudiants qui luttent pacifiquement contre la destruction de l’enseignement et la politique anti-démocratique mise en œuvre dans notre pays. Ils appellent à participer à tout acte de riposte démocratique qui pourrait être unitairement décidé à Montpellier et ailleurs.
Le Bureau du PRCF et JRCF 34
la preuve en vidéo de l’agression fasciste
https://www.youtube.com/watch?time_continue=18&v=TbC5f-57tHw
Le témoignage terrifiant d’une étudiante Léna : ne vous taisez pas, alertez l’opinion
Tout ce que je raconte, je l’ai vu. La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans. Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des batons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. En les fracassant au sol, bordel de merde. C’est moi qui ai filmé. Ils ont poussé tout le monde dehors, en les frappant. Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. J’ai vu le directeur d’une institution publique s’enfermer avec un groupuscule extra violent. J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. En arrière plan, j’ai vu l’administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d’étudiants en lutte pour leurs droits. J’ai vu ces hommes qui voulaient casser des « gauchos », j’ai senti leurs coups sur mon corps. Trois étudiants sont partis avec les pompiers. La police n’est pas rentré dans la fac, elle n’en avait pas le droit sans l’accord du doyen. La police n’a pas arrêté ces hommes. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. Le doyen n’a pas autorisé la police à rentrer dans la faculté, pour arrêter les hommes qui ont envoyé 3 étudiants à l’hôpital. Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les « cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous. C’est ce que j’ai vu. Ce n’est plus une question de lutte sociale, ça va au delà de l’antifascisme. Je vous demande de ne pas laisser ces personnes, ce doyen, ce groupuscule ultra violent agir en toute impunité. Je vous demande de relayer ce témoignage, je vous demande de demander des comptes à nos côtes. Parce que sur le sol de la fac de droit est tâché du sang de jeunes qui voulaient juste continuer leurs études, et qui s’engageaient en ce sens. Parce que la police n’a rien fait. Parce que j’ai peur, si c’est ça l’éducation nationale, si c’est ça, la police qui est censé nous protéger, si c’est ça, mon pays
les témoignages accablants recueillis par nos confrères de France Bleu Hérault
Jeudi, à l’occasion de la journée de mobilisation nationale pour la défense du service public, une assemblée générale intersyndicale se tenait à la faculté de droit et de sciences politiques de Montpellier. L’occupation de l’amphithéâtre était votée jusqu’à la prochaine AG qui devait se dérouler ce vendredi matin. Vers minuit, alors que l’amphithéâtre était occupé par une cinquantaine d’étudiants, des individus masqués, un dizaine environ, ont fait irruption. Cagoulés, armés de lattes de bois, de gants renforcés (et même, selon certains témoignages, d’un taser), ils ont semé la terreur parmi les étudiants. Certains discutaient d’autres dormaient. Plusieurs jeunes ont été frappés, trois d’entre eux ont été blessés. Des agressions accompagnées de brimades, d’insultes racistes et homophobes, selon plusieurs témoins.
« Certains ont été frappés et traînes par terre. »
Léna, actuellement en première année de prépa au lycée Joffre était présente jeudi soir : « C’était affreux, d’une violence extrême, ils ont attrapé les deux premières personnes qu’ils ont vu et les ont fracassées, « vous sortez ou il va vous arrivez la même chose », tout le monde s’est fait sortir très violemment, certains ont été traînes par terre, une copine était en sang au sol. «
« Le doyen était présent, je l’affirme. »
« Quand ils ont réussi à pousser tout le monde dehors, ils se sont enfermés à l’intérieur avec les gens de l’administration, dont le doyen de la fac. La police est arrivée et nous a expliqué qu’elle ne pouvait pas rentrer par ce qu’elle n’avait pas l’autorisation du doyen. Certains ont reconnu parmi les agresseurs des enseignants. Moi j’ai vu le Doyen, je l’affirme. »
« Moi j’ai eu très peur. Faut voir la scène : je suis encore sous le choc. Ce qui est le plus choquant, explique Léna, c’est quand les agresseurs à l’intérieur ont commencé à se démasquer, à se serrer la main et à applaudir, se féliciter d’avoir agressé des fachos ! Moi j’ai 18 ans, et je n’ai jamais été violente avec personne. Je vais aller porter plainte, parce que c’est une atteinte terrible à la démocratie dans un bâtiment dédié à l’éducation. J’espère que la police donnera suite. »
Certains demandent la démission du doyen
Le syndicat Solidaires Étudiants exige le renvoi pur et simple du doyen de la fac de droit qui était présent jeudi soir lors des violences. Il n’aurait rien fait pour empêcher les violences et selon certains, il les aurait même encouragées.
Une milice privée pour une expulsion organisée ?
La ligue des Droits de l’Homme de l’Hérault demande des explications et l’ouverture d’une enquête. « Cette agression a eu lieu sous le regard, selon les témoins, du doyen de la faculté et avec l’aide, tel qu’il ressort des vidéos, des vigiles de la faculté. Au regard de la violence des images, la LDH de l’Hérault demande au procureur de la République l’ouverture d’une enquête concernant la mise en place d’une milice privée, intervenant de façon coordonnée, avec armes et violences afin d’effectuer une expulsion illicite. Il ressort des vidéos des voies de fait et des violences volontaires au sein de l’établissement universitaire. »
« Nous demandons au président de l’Université de Montpellier d’effectuer une enquête interne et de prendre les mesures qui s’imposent. Ces violences sont inadmissibles et ne peuvent rester dans un État de droit, impunies. », conclut le communiqué de la LDH.
Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux. Elles sont édifiantes.
Edit 24/03/18
A la suite de la mobilisation étudiante, le doyen de l’université de droit de Montpellier a du présenter sa démission. Reste à obtenir justice contre la bande fasciste qui a agressé des jeunes étudiants pacifiques à coup de bâtons et de tasers.
https://www.youtube.com/watch?v=PEXqq34fKpA&feature=youtu.be
VIOLENCES À LA FAC DE MONTPELLIER : La CGT exige vérité et justice
vendredi 23 mars 2018
L’omniprésence de l’extrême droite, la montée des expressions de haine, racistes, identitaires et xénophobes, en France et en Europe, se traduisent régulièrement par des actes violents.
Hier, au sein de l’Université de Montpellier, c’est un véritable commando de barbouzes qu’ont vu venir à eux les centaines d’étudiants réunis en assemblée générale, dans un déferlement de haine, de propos racistes et homophobes et de violence provoquant quatre blessés graves et plusieurs commotions.
Ces méthodes fascistes révèlent le véritable visage de l’extrême droite française. Elle peut prendre différents noms, elle peut même en changer, ses pratiques restent les mêmes.
La CGT exige, de la part de la Ministre, madame Vidal et de la communauté universitaire, la condamnation sans réserve de ces agissements.
Des interrogations s’expriment fortement quant au rôle et à l’implication active du doyen de la faculté de Droit.
Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités de chacun dans cette affaire. Si cette collaboration ou d’autres étaient confirmées, ces faits graves et inédits appelleraient à des sanctions exemplaires de la part du président de l’Université, de la Ministre et de la justice.
Il en est de même des enquêtes qui doivent identifier les agresseurs afin de les traduire devant les tribunaux.
Actuellement, les syndicats locaux sont reçus par la préfecture. Nous attendons que le Préfet assume toutes ses responsabilités.
Ces faits ne sont pas sans lien avec la montée en puissance de la contestation sociale contre les projets gouvernementaux, notamment la loi instaurant la généralisation de la sélection à l’entrée de l’Université.
La CGT apporte tout son soutien aux jeunes blessés, à l’intersyndicale de l’Université et aux associations. Notre dénonciation de ces violences se traduira aussi par des dépôts de plaintes via nos syndicats locaux.
Cette tentative d’intimidation n’entamera pas notre détermination à poursuivre les luttes sociales en cours.Montreuil, le 23 mars 2018
Selon le Ministère de l’Intérieur il devait s’agir là de TD (travaux dirigés) en complément des cours sur l’Etat de droit en France…je suppose.L’enseignement du droit dans une grande université française (l’ancienneté de l’Université de Montpellier n’est plus à rappeler…) présente de curieuses spécificités.C’est étonnant !