
Avec la fin de la troisième année de la guerre en Ukraine opposant les forces de l’Axe USA UE OTAN à celles de la Russie, dans un contexte de crise économique et de changement de cap de la stratégie en Ukraine des États-Unis, le journal du milliardaire Rodolphe Sadé, la Tribune du Dimanche, proche des milieux macronistes, a réalisé un sondage d’opinion des Français sur la guerre en Ukraine.
Ce sondage réalisé du 19 au 21 février 2025 pose essentiellement des questions suite aux récentes déclarations de Trump, renvoyant le financement de la guerre et son effort militaire aux pays de l’Union européenne, tout en s’arrogeant les richesses de l’Ukraine, de son sous-sol en particulier. Démontrant au passage ce que sont les réels buts de la guerre en Ukraine pour l’Axe impérialiste euro atlantique : s’arroger les richesses de l’Ukraine.
Opposition à l’envoi de soldats européens en Ukraine, refus d’augmenter l’aide de la France à l’Ukraine
Le principal enseignement de ce sondage est la confirmation de l’opinion très tranchée du refus des Français d’abord de l’accroissement de l’aide de la France à l’Ukraine, et a fortiori de l’envoi de soldats européens sur le sol ukrainien.
¨Pas de soldats français en Ukraine »
À la question « seriez-vous favorable ou opposé à ce que la France et les autres pays de l’Union européenne envoient des soldats en
Ukraine pour faire respecter un accord de paix acceptable aussi bien par l’Ukraine et les pays européens que par la Russie ? », 51% se déclarent opposés, et il y a deux fois plus de Français très opposés (21%) que très favorables (15%).
On observera que le bloc voulant envoyer la jeunesse de France combattre la Russie en Ukraine est principalement constitué des sympathisants de EELV (63%) PS (68%), LREM (67%) LR (59%). EELV mérite ainsi, avec sont soutien très favorable à l’envoi de soldats dans les tranchés de l’Est son surnom d’Europe Écologie La Guerre. De facto, les sympathisants de LFI et du RN, dont on sait qu’ils sont eux très majoritairement issus des classes populaires, sont très opposés à partir à la guerre sur le front ukrainien.
« Stopper l’escalade des envois d’armes et du financement de la guerre en Ukraine »
Les Français sont très majoritairement opposés à l’augmentation des sanctions économiques contre la Russie (62%), à l’augmentation des livraison d’armes à l’armée ukrainienne (71%), et à l’augmentation de l’accueil de réfugiés ukrainiens ( 75%). Ils sont même opposés à l’augmentation de la livraison de matériel humanitaire ( 61%). Plus fort encore, il y a bien plus de Français pour réduire les livraisons d’armes ( 36%) que pour les augmenter (29%). Une opinion claire et nette exigent que la France cesse de dépenser son budget dans la guerre en Ukraine.
Cette opinion démontre combien la campagne actuellement menée par les communistes avec le PRCF autour du slogan « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre » est bien en adéquation avec l’opinion majoritaire des français.C’est l’inverse même du soutien à la guerre menée en sous main ou ouvertement dans certains milieux des directions syndicales sous les ordres de la Confédération européenne des syndicats, allant jusqu’à des manifestations en faveur de la guerre. Tournant ainsi le dos à la fois à la volonté populaire, mais aussi au devoir principal de défendre la paix, constitutif – à l’image d’un Jaurès – du mouvement ouvrier et des intérêts de la classe des travailleurs et des peuples.
Le ressort de la peur et de la propagande pour façonner l’image du soutien à la guerre et au militarisme de l’Union européenne
Il est assez cocasse de regarder le caractère torturé des questions pour obtenir des réponses allant dans le sens d’un soutien à la position guerrière de l’Union européenne, défendu par la ligne éditoriale de La Tribune dimanche
La première question du sondage est la suivante : « Diriez-vous que vous êtes inquiet ou pas par l’annonce de Donald Trump de sa volonté de réduire le soutien américain à la sécurité de l’Europe ? ». À cette question demandant littéralement s’il faut être inquiet de voir réduire le soutien à la sécurité, il s’est tout de même trouvé 26% de courageux pour répondre ne pas être inquiets. Il s’agit pourtant pour le média de propager, voire induire l’idée que les Français sont inquiets de la réduction par Trump du soutien militaire à l’Ukraine.
La troisième question est également tordue pour induire un biais très fort de réponse. Jugez plutôt : « Si le résultat des négociations que Donald Trump mène avec la Russie est inacceptable pour l’Ukraine et les pays européens, pensez-vous que les pays de l’Union européenne devraient continuer à soutenir l’Ukraine d’un point de vue financier et militaire, sans l’appui des États-Unis ? ». Cette question demande ainsi si l’Union européenne doit agir face à un accord inacceptable pour elle. Si la question avait été tournée de la façon suivante: « Si les discussions entre la Russie et les USA aboutissent à un accord de paix en Ukraine, souhaitez vous la poursuite par la France du soutien financier et militaire à l’armée ukrainienne pour poursuivre la guerre », elle aurait sans aucun doute obtenu un résultat inverse…
De la même manière la question portant sur l’envoi de soldats en Ukraine est doublement biaisée. D’abord car elle ne porte pas sur les soldats français, mais y adjoint les autres pays de l’Union européenne, mais surtout car cette question est posée dans le contexte spécifique du respect d’un « accord de paix acceptable » qui induit que l’envoi de soldats se ferait dans un contexte de paix et non de guerre comme actuellement. Comme avec des si et on met Paris en bouteille, une question claire et sans biais aurait été : « dans la situation actuelle du conflit en Ukraine, êtes vous pour ou contre l’envoi par Emmanuel Macron de soldats français sur le sol ukrainien ? »
La dernière question ne manque pas de sel non plus. Elle commence par poser comme contexte « dans la perspective d’un retrait des États-Unis de l’OTAN » – un élément qui n’est pas à l’ordre du jour – pour questionner le souhait d’une défense européenne. Il serait pourtant plus clair de poser la question « Souhaitez vous que la défense de la France relève d’une défense européenne ? »