Le 17 janvier, les principaux syndicats enseignants avec le soutien des syndicats lycéens et de fédérations de parents d’élèves appellent à la grève le premier jour du Bac. Pour stopper la loi Blanquer et la réforme du Bac, qui revient à morceler l’Éducation Nationale pour accélérer sa privatisation et supprimer ce diplôme national qui garantit l’égalité des droits à tous ceux qui l’ont réussi. Un diplôme qui est également la base des droits des travailleurs avec notamment les conventions collectives et leurs grilles de salaires.
Tous ensemble contre la casse généralisée de la Fonction Publique et de l’Éducation Nationale !
Le gouvernement Macron-Blanquer-Medef décline fidèlement les destructives injonctions européennes en tous domaines.
Après la casse du Code du travail qui annonce celle des retraites par répartition (« retraite à points »), c’est la
Fonction Publique qui est violemment attaquée avec en première ligne l’Éducation nationale qui est menacée d’un gigantesque
plan d’ajustement structurel :
- Concernant la Fonction Publique, la loi Dussopt veut mettre fin aux statuts hérités de la Résistance et du ministre communiste Maurice Thorez par le recours massif aux contractuels précarisés et sous-payés, la destruction de 120 000 postes de fonctionnaires, la privatisation de nombreuses missions, la disparition du paritarisme qui permet une transparence des carrières et des promotions : ce serait la fin de l’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis des pouvoirs locaux.
- Concernant l’Éducation nationale, la loi Blanquer sur « l’école de la confiance » ainsi que les contre-réformes des lycées, du bac et de parcoursup appliquent la stratégie européenne de Lisbonne : fin du bac national et instauration de bacs « locaux », sélection sociale/universitaire renforcée via Parcousup, destruction des filières de formation et des disciplines scolaires, mise en concurrence des lycées, des disciplines et des élèves sommés de devenir des auto-entrepreneurs de leur formation, suppression de dizaines de milliers de postes, destruction de la liberté d’expression des professeurs, développement de lycées d’élites co-financés par le privé, financement public des maternelles privées, instauration des expérimentations locales dérogatoires aux statuts, anglais concurrençant de plus en plus le français comme langue de l’enseignement dès la primaire, diffusion impudente de l’idéologie ministérielle, anticommuniste et européiste par le canal de l’école…
C’est à une casse généralisée des acquis laïques, démocratiques que l’on assiste sous l’égide du gouvernement Macron- Philippe-Blanquer-Medef. Profitant d’un reste de «confiance» de principe de certains enseignants à l’égard de ce qu’ils croient être « l’Europe », Blanquer ne cache même plus qu’il veut aligner la France sur les standards éducatifs régressifs des Länder allemands ou du contre-modèle anglo-saxon, en liaison avec la désastreuse loi sur la Fonction publique.
C’est pourquoi le PRCF soutient sans réserve l’appel à la grève de l’intersyndicale de l’Éducation Nationale pour le premier jour du Bac. Ce qui détruit le bac national, les statuts nationaux, l’Éducation nationale, et derrière eux, les qualifications nationales et les grilles salariales nationales, ce n’est pas la grève des professeurs, c’est l’euro-désintégration de l’héritage
de la Révolution française et de l’Éducation nationale. Le ministre qui clame que « tout se passera bien » portera, par sa volonté de passer en force depuis des mois, la responsabilité des problèmes éventuels.
Car dans l’Éducation comme ailleurs, ce n’est pas de cette politique anti-sociale, de cette UE néolibérale, supranationale, adossée aux guerres de l’OTAN et destructrice des acquis sociaux qu’ont besoin les travailleurs et les classes populaires.
Ce dont ils ont besoin, c’est de rouvrir urgemment une perspective progressiste de changement social permettant de faire reculer ce pouvoir et de gagner sur les revendications. Pour cela, travaillons à faire converger enfin le monde de l’école, les travailleurs en lutte contre les privatisations (ADP, SNCF, EDF, ONF, Poste…), contre les délocalisations, contre l’euroasphyxie de l’hôpital public, pour l’augmentation des salaires, des pensions et des autres revenus du travail.
Syndicalistes de lutte, Gilets jaunes en lutte pour la souveraineté populaire et l’augmentation des salaires, personnel soignant des urgences acculé aux arrêts maladie pour défendre la santé publique, forgeons le « tous ensemble en même temps » contre le régime antisocial et antinational de Macron, pour une République sociale, souveraine et fraternelle en marche vers le
socialisme.