Un rassemblement unitaire de soutien aux travailleurs de la SNCM est organisé ce mardi 25 novembre à Marseille :
le Tribunal de Commerce de Marseille rendra sa décision concernant la procédure introduite par la direction de la SNCM, sur ordre des actionnaires, en complicité avec l’Etat.Au regard des enjeux liés à ce dossier, des menaces qui pèsent sur la SNCM, ses activités et les emplois qu’elle génère, et au-delà les impacts que pourraient avoir les décisions prises sur l’ensemble du Port de Marseille et l’emploi dans notre région,
nous appelons à un RASSEMBLEMENT
le mardi 25 novembre 2014 à 10 H 30
devant le Tribunal de Commerce
2 rue Emile Pollak – 13006 MARSEILLE
Soutien aux marins de la SNCM : Déclaration de la commission lutte du PRCF
Le PRCF apporte son soutien aux marins de la SNCM en grève, et exige que l’Etat prenne toutes ses responsabilités et réponde favorablement aux attentes des salariés qui se battent pour l’avenir de leur entreprise et de rassure les entreprises prestataires qui expriment de fortes inquiétudes.
Jusqu’à ce jour, il n’y a eu que peu d’engagement et peu d’intérêt à conforter le plan à long terme malgré les efforts importants consentis par les salariés depuis la privatisation de la SNCM en 2005, pour conduire au redressement financier de la compagnie.
Concernant le trafic des passagers, le dumping social, autorisé par l’Union européenne (UE), a sabordé les compagnies françaises, au mépris même du principe de continuité territoriale. Les amendes infligées par l’U.E. ne peuvent servir d’alibi à une quelconque procédure de “redressement judicaire souhaité par le secrétaire d’état aux transports” Ces décisions de l’Union européenne doivent être combattues par l’Etat français qui fut lui-même l’organisateur de la lamentable privatisation de la compagnie en 2005.
Pour les organisations syndicales, les salariés « sont inquiets, l’Etat se déjuge au profit d’actionnaires qui veulent envoyer la SNCM et ses salariés au tribunal de commerce. » Le gouvernement doit prendre toutes les dispositions pour stabiliser le capital de la SNCM avec la Caisse des Dépôts et Consignations et imposer le maintien de la filiale Véolia Transdev. Il ne peut plus tergiverser sur le financement du renouvellement de la flotte et laisser croire qu’il peut y avoir une multitude de scénarios. Un seul permet de conserver les huit navires et d’exécuter dans les meilleures conditions la Délégation des Services Public attribuée par la Collectivité Territoriale Corse pour dix ans au groupement CMN SNCM. C’est celui-là qu’il doit retenir comme le réclament les organisations syndicales sans perdre de vue que ce choix de la CTC représente une garantie d’un milliard d’euros dont 600 millions d’euros pour la SNCM.
Tout au long du vingtième siècle, la nationalisation fut au cœur des luttes syndicales et politiques. Dès 1945, Le sénateur communiste P. Fransceschi s’en fait le défenseur. Il est non seulement nécessaire mais il y a urgence que les mouvements politiques et syndicaux soucieux de prolonger l’héritage du CNR renouent avec ce mot d’ordre aujourd’hui abandonné. Malheureusement, de véritables nationalisations sont impossibles dans le cadre européen, où les aides d’Etat sont considérés comme une atteinte à la libre-concurrence et sont incompatibles avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions. »
Raison de plus pour nous libérer en sortant de l’euro et de l’Union européenne !
commission lutte du PRCF
Règlement de compte en Corse : L’U.E descend la S.N.C.M.
Saisie par la Corsica Ferries (bien joué le nom en anglais, cela aurait manqué !), la cour de justice européenne vient d’exiger le remboursement de 205 millions d’euro d’aides publiques reçues par la SNCM au moment de sa privatisation par N. Sarkosy en 2006.
Si l’on ajoute à cela la précédente tranche de remboursement exigée par l’U.E , cela porte à 440 millions d’euro le remboursement du à l’Etat par la SNCM… Déjà mise en difficulté par une privatisation en forme de dépeçage et de guerre aux syndicalistes (Où sont passées les N.G.V ?), la compagnie française se voit ainsi « suicidée » de quatre balles dans la tête tirées à bouts portants par les cerbères européens non élus, garants de la Main invisible du Marché et de la Concurrence « libre » et « non-faussée » inscrite dans le marbre des traités européens avec lesquels les différents dirigeants français asservissent leur propre pays depuis soixante ans.
Dans ce jeu de dupe l’U.E ne fait qu’avancer des pions permettant de pousser un peu plus la S.NC.M vers une liquidation ou un redressement judiciaire que l’actionnaire principal transdev (ex Veolia ex compagnie générale des eaux…le serpents des privatisations est décidemment bien long !) et Manuels Valls, l’homme des Marchés et de la Finance mondialisée appelaient de leurs vœux mais n’avaient pu obtenir face à la combativité des marins S.N.C.M.
Pourtant c’est de la continuité du territoire français et de la sécurité des passagers qu’il est question.
En effet, est-il préférable d’effectuer la traversée sur un bateau dans lequel on est accueilli par un marin sous pavillon français avec les garantis de formation et de sécurité qui vont avec ce pavillon plutôt que sur un navire à l’équipage précaire et multinational ne parlant pas la langue des passagers qu’il est censé être capable d’évacuer?
Est-il préférable de faire la traversée avec une compagnie qui bénéficie d’une délégation de service public, et d’aides publiques pour garantir la continuité territoriale, ou de traverser sur une compagnie qui n’hésite pas à poursuivre les rotations d’un bateau qui prend l’eau suite à un talonnage ? (Mega express five à la sortie de l’Ile Rousse) pour ne pas nuire à sa rentabilité.
Poser ces question c’est déjà y répondre.
Au delà de la question de ces aides publiques, c’est la question de la renationalisation de la S.N.C.M qui doit être posée. La continuité territoriale, le maintien du pavillon français et des garanties tant sociales pour les marins que de sécurité pour les passagers sont à ce prix. Alors c’est sur, soit on baisse le nez devant les exigences de la Finance et de la dérégulation dont la commission européenne est le bras armé, soit on (re)construit une compagnie de navigation qui répond aux vrais besoins de la population française, qu’elle soit corse ou continentale.
Non au diktat des pantins qui de Baroso à Valls en passant par Tucs qui chantent TINA (There is no alternative) sur tous les tons. Exigeons la renationalisation de la SNCM, et la remise à niveau de sa flotte.