Le PRCF apporte son soutien aux marins de la SNCM en grève, et exige que l’Etat prenne toutes ses responsabilités et réponde favorablement aux attentes des salariés qui se battent pour l’avenir de leur entreprise et de rassure les entreprises prestataires qui expriment de fortes inquiétudes.
Jusqu’à ce jour, il n’y a eu que peu d’engagement et peu d’intérêt à conforter le plan à long terme malgré les efforts importants consentis par les salariés depuis la privatisation de la SNCM en 2005, pour conduire au redressement financier de la compagnie.
Concernant le trafic des passagers, le dumping social, autorisé par l’Union européenne (UE), a sabordé les compagnies françaises, au mépris même du principe de continuité territoriale. Les amendes infligées par l’U.E. ne peuvent servir d’alibi à une quelconque procédure de “redressement judicaire souhaité par le secrétaire d’état aux transports” Ces décisions de l’Union européenne doivent être combattues par l’Etat français qui fut lui-même l’organisateur de la lamentable privatisation de la compagnie en 2005.
Pour les organisations syndicales, les salariés « sont inquiets, l’Etat se déjuge au profit d’actionnaires qui veulent envoyer la SNCM et ses salariés au tribunal de commerce. » Le gouvernement doit prendre toutes les dispositions pour stabiliser le capital de la SNCM avec la Caisse des Dépôts et Consignations et imposer le maintien de la filiale Véolia Transdev. Il ne peut plus tergiverser sur le financement du renouvellement de la flotte et laisser croire qu’il peut y avoir une multitude de scénarios. Un seul permet de conserver les huit navires et d’exécuter dans les meilleures conditions la Délégation des Services Public attribuée par la Collectivité Territoriale Corse pour dix ans au groupement CMN SNCM. C’est celui-là qu’il doit retenir comme le réclament les organisations syndicales sans perdre de vue que ce choix de la CTC représente une garantie d’un milliard d’euros dont 600 millions d’euros pour la SNCM.
Tout au long du vingtième siècle, la nationalisation fut au cœur des luttes syndicales et politiques. Dès 1945, Le sénateur communiste P. Fransceschi s’en fait le défenseur. Il est non seulement nécessaire mais il y a urgence que les mouvements politiques et syndicaux soucieux de prolonger l’héritage du CNR renouent avec ce mot d’ordre aujourd’hui abandonné. Malheureusement, de véritables nationalisations sont impossibles dans le cadre européen, où les aides d’Etat sont considérés comme une atteinte à la libre-concurrence et sont incompatibles avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions. »
Raison de plus pour nous libérer en sortant de l’euro et de l’Union européenne !
La nationalisation ne sert à rien dans le contexte mondialiste : un jour ou l’autre l’entreprise sera privatisée! Elle ne fait que renforcer l’état capitaliste, elle est utile lorsqu’elle est gérée démocratiquement.
Il faut donc socialiser l’entreprise, donner le contrôle aux marins qui pourront ainsi plus efficacement défendre leur outil de production.
Le but des nationalisations est bien la socialisation des moyens de production.
De fait, ce sont bien les travailleurs qui défendent l’outil de production.
Les nationalisations n’ont jamais introduit la démocratie dans les entreprises.
nationalisation, socialisation… peut importe le terme. Ce dont on parle c’est de la possession collective par les travailleurs des moyens de productions, à commencer par les grands monopoles.
Justement là est le problème : ce ne sont pas des synonymes!
Socialisation des moyens de production, c’est mettre bas à la propriété privée.
Nationalisation c’est l’état qui détient l’entreprise.
Nationaliser c’est serrer des fesses, en attendant que la tempête capitaliste passe.
Sauf qu’elle ne passe pas.