Ce mardi 26 janvier les personnels enseignants, d’éducation et d’orientation de l’Éducation nationale sont appelés à la grève par une large intersyndicale qui représente plus de 75% d’entre-eux. (Les cartels jaunes que sont la CFDT et l’UNSA éducation, premiers syndicats chez les personnels de direction avec le SNPDEN qui fait la pluie et le beau temps en cheville avec le ministère, sont les seuls à ne pas soutenir ce mouvement).
Les politiques d’austérité européenne afin de satisfaire aux critères de convergence de Maastricht, et de désintégration européenne dans le « marché de la connaissance et de la compétence » ont détruit le service public d’éducation. Les enseignants ont perdu 35% de leur pouvoir d’achat depuis le tournant de la rigueur mitterrandien. Dans le même temps la mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne pour l’éducation conduit à un effondrement sans précédent du niveau scolaire des jeunes Français.
Les mensonges du ministre Blanquer ne font plus illusion que sur les plateaux de télévision auprès des pseudo-journalistes au service des grands financiers qui ont porté Macron au pouvoir.
- Les élèves sont entassés dans les classes comme jamais avec maintenant plus de 30 élèves par classe en collège et près de 40 en lycée.
- Les enfants du prolétariat sont abandonnés par un système éducatif de classe qui voit disparaître l’éducation prioritaire en même temps que le dernier clou du cercueil du baccalauréat national anonyme vient d’être planté. En lieu et place, un système éducatif à plusieurs vitesses fondé sur la sélection sociale. L’entre-soi et la reproduction incestueuse des élites ont de beaux jours devant eux. (Rappelons que la réforme du Bac Blanquer fait du Lycée un mini Sciences-Po, école de formation des élites politiques sur laquelle avait la haute main le très macroniste politologue et juriste Duhamel qui jusqu’il y a peu trônait dans les « think tank » et sur les plateaux TV…)
- Caporalisés, soumis à des injonctions innombrables et à une répression sans précédents, les enseignants voit l’École, de la maternelle à la terminale ciblée par de véritables raids idéologiques réactionnaires.
- Les conditions de travail lamentables et la faiblesse des salaires font qu’il est devenu impossible de recruter suffisamment d’enseignants compétents dans leur discipline: l’avenir de la Nation est en jeu.
- Enfin, alors qu’ils sont accablés de mépris et victimes d’un management à la France Telecom, les enseignants sont en première ligne dans la défense des Lumières et sont à ce titre des cibles désignées par les radicaux obscurantistes de tous poils, tout comme ils sont en première ligne dans la pandémie de Covid-19. Dans les deux cas ils sont abandonnés sans protection face aux dangers par leurs hiérarchie: c’est inacceptable!
L’École Publique, c’est la colonne vertébrale de la République, c’est le moyen et le rempart du mérite républicain, du progrès social et de l’émancipation.
Solidarité avec les personnels en lutte pour leur dignité et pour la défense de l’École publique qui est un bien commun précieux et vital.
Exigeons la revalorisation des salaires.
Exigeons le soutien sans faille des personnels de l’enseignement et de l’éducation.
Exigeons la sécurité sanitaire pour nos professeurs, nos élèves, nos familles, c’est-à-dire notre sécurité sanitaire collective.
Le camp du progrès ne doit pas reculer d’un maître !
Pour cela, il faut avoir le courage de dénoncer le rôle mortifère de l’U.E (a contrario de ce que font nombre de centrales syndicales courant après la Confédération Européenne des Syndicats), et exiger le départ immédiat du ministre Blanquer, ancien Degesco de Sarkozy et parrain idéologique sinon officieux du cartel jaune « Avenir Lycéen ».
Évariste Gé pour la Commission Éducation du PRCF
Ci-dessous un extrait de diaporama syndical appelant à la grève du 26 janvier.