Pour défendre les retraites solidaires et les autres conquêtes très menacées de 1945, les travailleurs des Ports français étendent leur mouvement et résistent avec courage face aux fascisantes campagnes du patronat et de ses médias haineux, type « Le Point ».
Si réellement, les patrons du secteur portuaire et maritime sont aux portes de la ruine, comme le chantent chaque soir les médias d’État (le prétendu « service public » de l’information…), que ces riches messieurs interviennent donc auprès de leurs amis du gouvernement pour le retrait des contre-réformes ! Si réellement, Marseille ou Le Havre sont menacés par la concurrence d’Anvers et Rotterdam, que la prétendue « Confédération Européenne des Syndicats » (C.E.S.), que préside le jaune Laurent Berger et à laquelle, HÉLAS, la confédé CGT reste affiliée, appelle les dockers belges et néerlandais à refuser de débarder les bateaux détournés des ports français en grève : ce serait cela, l’Europe des luttes et de l’internationalisme prolétarien, et non pas l’accompagnement pseudo-syndical par la C.E.S. et la « conférence de financement » des diktats de Bruxelles (le régime unique de retraite résulte directement d’une « recommandation » adressée à la France au printemps 2018 au titre de l’ « ajustement structurel » européen : pourquoi les états-majors syndicaux se taisent-ils sur ce point ? Halte à l’euro-omertà !).
À quand, par ailleurs, une confédération CGT préférant au « dialogue social » à vide la construction confédérale active du « tous ensemble en même temps » des travailleurs du transport ?
MARRE du chacun pour soi et successivement de chaque corporation qui isole chacun des secteurs entrant en mouvement : travailleurs du transport, vous êtes le secteur le plus stratégique de la lutte des classes en France, car c’est par l’Hexagone que passe toute la logistique ouest-européenne de Gibraltar à Oslo ! Alors oui : Mer, Air, Route, Rail, ENSEMBLE (M.A.R.R.E. !) !
Solidarité totale avec les dockers et les marins, halte à la haine anti-CGT ! HONTE à ce gouvernement d’éborgneurs ! LES CAPITALISTES, LEUR MACRON ET LEUR U.E. DE MALHEUR DÉTRUISENT NOTRE PAYS, BLOQUONS LEURS PROFITS !
Port de Marseille « Touche pas à nos retraites ! »
Réunis au national, les portuaires ne débloquent pas. Les pressions du patronat glissent et la Fédération CGT des Ports et Docks a appelé à 24 heures d’opération Ports morts aujourd’hui et invite ses troupes à participer massivement aux initiatives locales des 30 et 31 janvier !
En dépit du lobbying du patronat auprès du préfet, les portuaires continuent les blocages. Une assemblée générale de tous les ports de France s’est tenue à la fédération CGT des Ports et Docks hier 28 janvier, au terme de laquelle les portuaires ont décidé d’une nouvelle opération Ports morts de 24 heures.
Comme dans les autres ports de France, le Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) tourne depuis 55 jours consécutifs au ralenti ce matin. En dehors des grands coups lors d’opérations Ports morts, les portuaires continuent à frapper l’économie au portefeuille. Ils ne font plus aucune heure supplémentaire, ni travaux exceptionnels, de même que les dockers. En termes de rendement, ils tuent les cadences. Les navires restent en rade ou sont déroutés sur Anvers ou Rotterdam. Les professionnels parlent, pour décembre, de 100 millions d’euros de pertes pour le seul GPMM et 500 millions au niveau national avec – 21 % à l’import et – 25 % à l’export. Une douzaine d’escales de croisières y a aussi été annulée et près de 40 000 passagers ont été déroutés vers l’Espagne ou l’Italie.
2500 dockers + portuaires aujourd’hui dans les rues du #lehavre #greve28janvier contre la réforme des retraites ✊✊✊ pic.twitter.com/klMFIqJSgM
— dockers LH (@fabriccio7660) January 29, 2020
Les effets commencent à peser sur le moral des patrons. Michel Segain, le président de l’Union maritime et portuaire de France, s’est alarmé au Havre des conséquences d’un tel blocage sur l’économie, mettant en avant les PME et TPE en grande souffrance. L’argent n’ayant pas d’odeur, il ménage la chèvre et le chou, estimant que « le président ne se rend pas compte de l’ampleur du désastre », tout en considérant : « Les portuaires ne sont pas impactés par la réforme. »
Serge Coutouris, secrétaire général adjoint de la fédération CGT Ports et Docks, rectifie simplement : « On n’a pas de régime spécifique mais un accord conventionnel avec notre employeur sur la pénibilité qui est basé sur l’âge légal de la retraite. À partir du moment où cet âge bouge, le projet de réforme va faire exploser tout le dispositif de départ anticipé en pénibilité. » Leurs revendications de retraite à 60 ans et à 55 avec la pénibilité n’ont pas bougé d’un iota et ils continuent à résister. « Dès qu’il y a des conflits sociaux de grande ampleur, les pressions pleuvent sur les salariés. La répression aussi », balaye le responsable portuaire. « On a les huissiers qui tournent partout à l’appel des clients et des chargeurs. Mais s’il faut monter d’un cran, on le fera. On ira au bout du retrait. »
Un climat tendu
L’unique conseil que peut donner le syndicaliste : « Que les patrons appellent Macron pour qu’il retire son projet ! ». Les portuaires sont « conscients des sacrifices car les salaires tombent et ce sont de très petits salaires, mais aussi d’avoir à se battre contre un changement de société dont les effets seront catastrophiques. » En plus des 24 heures d’arrêt, la fédé appelle à participer aux actions locales jeudi et vendredi. « On se revoit en fin de semaine. L’idée de faire 24 heures à chaque appel à temps forts sachant qu’on est dans un conflit qui risque de durer dans un contexte particulier avec l’arrivée des municipales et une Macronie qui éclate. »