Arrêt des suppressions d’emplois chez IBM ! Les organisations syndicales appellent tous les salariés d’IBM-France à se mobiliser et à se mettre en grève le jeudi 26 mai 2016 pour une première journée d’action contre le démantèlement d’IBM France.
La débâcle de l’emploi à IBM-France
Les organisations syndicales et les salariés d’IBM n’en finissent pas d’apprendre les projets de destruction des emplois au sein d’IBM-France. C’est l’hécatombe.
De 2013 à 2015, il y a eu 4 plans de suppressions d’emplois. En 2016, c’est un festival sinistre :
- 360 emplois à détruire chez GTS-IS, avec la probabilité d’une majorité de licenciements secs
- 102 secrétaires débarquées dans un société fantôme promise à disparition d’ici 2020
- 55 salariés d’IGF (finances) transférés dans la filiale IFF (IBM France Financement) qui est une coquille vide que gardait IBM pour avoir une couverture juridique sur ses activités bancaires,
- Création d’une joint-venture (« JV ») avec le Crédit Mutuel pour y mettre les techniciens de TSS. Là encore, une centaine (ou plus) de collègues pourraient se retrouver embarqués dans une aventure qui sent la fin d’une époque pour leurs métiers et compétences.
Cela fait des années que la CGT crie au démantèlement d’IBM-France. Les plus lucides comprenaient ce qui se tramait, les plus anciens espéraient des plans de préretraite, les plus jeunes oscillaient entre des projets hors d’IBM ou une confiance aveugle dans la direction. Quant aux tranches d’âge intermédiaires, c’était l’angoisse, et la tentation de s’enfouir la tête dans le sable en espérant se faire oublier lors de l’établissement des charrettes …
Aujourd’hui, nous n’en sommes plus là, et il faut que chacun affronte la réalité.
Le constat est double : accélération des suppressions d’emplois et ventes d’activités, et fin des programmes d’aide au départ où le volontariat pouvait éviter les plus gros problèmes.
La direction montre sa vraie nature : pas de pitié, on démantèle l’entreprise, point barre. Et cela toujours avec le sourire de Nicolas Sekkaki (c’est son truc revendiqué, à lui qui déclare à la presse « je suis tendre et idéaliste » : sourire en toutes circonstances). Au fait, vous l’entendez s’exprimer, notre Président, sur ce qui se passe dans son entreprise, sous son commandement ? Nous, pas vraiment …
Le temps n’est donc plus à attendre des jours meilleurs. Il n’y en aura pas. Chacun-chacune ne peut que constater que ça se rapproche de lui ou d’elle, et qu’il est illusoire de penser que ne rien faire sauvera son emploi. La CGT appelle à une prise de conscience collective de la réalité de la stratégie de l’entreprise, pour qu’après réflexion vous franchissiez le pas pour devenir acteur de votre destin professionnel au sein de notre communauté de travail IBM.
Le trio infernal
PSE après PSE, à chaque vente d’activités, ce sont toujours les trois mêmes qui manœuvrent pour faire aboutir toutes les suppressions d’emplois programmées chez IBM-France.
En tête Olivier Laurens, le directeur des relations sociales, président du CCE et animateur patronal des CSP. Son affidé le plus direct, Laurent Bernard, président du CE Paris, est aussi de tous les coups en bon petit soldat. Enfin, en arrière-plan, mais stratège et décideur en chef, Bruno Després le DRH national. Lui ne se montre que dans certaines occasions, il n’affronte que très rarement les représentants du personnel et les syndicats. Il préfère les « calls » avec les manageurs pour les « convaincre » de faire le sale boulot à la base …
Jusqu’à l’an passé, à chaque PSE, ces trois-là nous la jouaient sur le thème : « je supprime des emplois pour sauver ceux qui restent ». Ben voyons ! Absurde, mais plutôt efficace. Mais maintenant le ton change, ils se montrent tels qu’ils sont : de zélés collaborateurs qui n’ont aucun état d’âme pour se séparer plus ou moins brutalement des salariés, dès lors qu’ils en ont l’ordre. L’humanité reste au seuil de leur bureau de « RH », ce n’est plus leur problème. IBM serial job killer ? Toujours prêts pour mettre en œuvre la trappe à emplois !
Les secrétaires mises à l’encan …
L’annonce de la cession des secrétaires et assistantes de « Global Administration » est le prélude à une catastrophe humaine délibérément choisie par la Compagnie IBM-France.
Cette vente est d’abord le déni méprisant de l’engagement professionnel des salariées de base concernées et de leur apport indispensable à la vie d’IBM. Après des années de flatteries et de propos lénifiants et fallacieux sur l’avenir de leur entité, la DRH d’IBM-France annonce avec brutalité sa décision de se débarrasser des secrétaires de l’entreprise, les projetant dans une angoisse légitime face à un avenir qui se bouche, alors que la plupart sont dans des conditions financières et sociales fragiles, et à un âge ne permettant plus d’envisager raisonnablement des débouchés sur le marché du travail.
La CGT dénonce la violence psychologique faite par IBM à ces salariées, et tient dès maintenant les dirigeants d’IBM-France pour lourdement responsables de tout ce qui risque d’arriver individuellement aux secrétaires, sur leurs futures conditions de vie et sur la fragilisation psychologique qu’elles subissent depuis l’annonce.
« Secrétaires vendues », comme elles le constatent elles-mêmes : acte inhumain et barbare qui n’a même pas une pseudo justification économique, et qui ne répond pas aux exigences légales d’une entité économique autonome. La stratégie d’IBM est de se défausser sur un prestataire à sa botte de sa décision d’élimination progressive de cette catégorie professionnelle. En clair, sous-traiter les futurs plans de suppressions d’emplois des secrétaires …
Le « Plan prévisionnel triennal 2015-2018 » (qui accompagne la GPEC), mis à jour le 8 avril 2016, indique que la direction prévoit 91 secrétaires à Global Admin fin 2018 (pour 100 à ce jour). Cela est en contradiction avec l’annonce de la dégressivité voulue dans le projet Manpower. A l’évidence, IBM cherche à brouiller les cartes, mais les intéressées ne sont pas dupes : MGS sera à terme un mouroir pour la grande majorité d’entre elles.
Le tract diffusé par la CGT IBM sur le naufrage financier de la SAS ManpowerGroup Solutions a semé la panique à la DRH (à noter qu’Alain Roumilhac, ancien patron chez IBM, a pris la présidence de cette société le 20 mai dernier). Du coup, le discours officiel est relooké : les secrétaires d’IBM iront dans une autre filiale Manpower … qui n’existe pas encore ! Mais alors, que penser des précédents propos aussi lénifiants que péremptoires du DRH IBM, sur le fait que la société qui devait les accueillir était une super boîte, avec plein d’avantages divers et variés, et des possibilités mirifiques de carrière ??? Ce n’est plus Bruno Després, c’est Madame Soleil ! Que la direction d’IBM en soit réduite à cette gesticulation montre bien l’absurdité du projet, mais surtout que les secrétaires seront enfermées entre elles dans une petite PME de moins de 100 personnes, à la décroissance programmée avant disparition. En langage clair, une entreprise boat people.
Toutes les conditions sont réunies pour que l’emploi des salariées dont IBM veut se débarrasser plonge dans la déliquescence, avec des conséquences psychologiques et sociales qui peuvent être lourdes, voire dramatiques. La CGT est entièrement solidaire des collègues de Global Administration, et s’oppose avec détermination à une cession illégitime et humainement destructrice, en appelant les CHSCT et le Comité central d’entreprise à user de toutes leurs prérogatives pour empêcher le projet d’IBM d’aboutir.
source : tract de la CGT IBM
Communiqué de presse – Intersyndicale CGT FO CFTC UNSA CFDT CEF CGC
L’intersyndicale IBM appelle à une journée de mobilisation et de grève dans les sites IBM de Bordeaux-Toulouse, Nice-Marseille, Lyon-Clermont-Ferrand, Montpellier, Orléans-Nantes-Rennes-Pornichet, Lille-Strasbourg-Nancy et Noisy le Grand
le Jeudi 26 Mai 2016
Faisant suite aux journées de mobilisation qui ont eu lieu dans les différents sites IBM depuis le début du mois de mai et face aux différents projets de délocalisations du job de plusieurs centaines de salariés qui se traduiraient par des licenciements secs, l’intersyndicale appelle l’ensemble des salariés IBM à une journée de mobilisation et de grève.
Différents projets de réduction d’effectif d’IBM France se sont succédés depuis plusieurs années entrainant une baisse des effectifs d’IBM France de 63% en 20 ans. Mais pour la première fois dans son histoire en France, IBM prévoit des licenciements secs en 2016.
La stratégie d’IBM de spéculation sur les coûts salariaux, vise dans un premier temps les salariés du service GTS-IS qui doit réduire de 360 le nombre de postes sur le petit millier de salariés de ce service. Dans le même temps un autre projet d’externalisation d’activité se traduit par la vente de cent secrétaires de direction IBM à la société Manpower…
La taylorisation des activités du tertiaire, ainsi que le recours aux technologies du numérique, permettent l’automatisation de taches de plus en plus complexes et le recours à de nouvelles formes de délocalisations d’activités vers des entreprises ou des pays à bas coûts salariaux et à faible protection sociale. Le turn over dans ces pays se traduit toutefois par une dégradation du service au client et de nombreux coûts cachés ne sont pas pris en compte.
La spéculation sur les coûts salariaux, ainsi que « l’optimisation fiscale » pratiquée à grande échelle grâce à des montages juridico-financiers complexes y compris dans des paradis fiscaux, n’a d’autre but qu’augmenter à court terme le dividende pour les actionnaires et contribue à un désengagement des salariés qui voit la confiance qu’ils avaient envers leur employeur BAFOUEE.
Les technologies du numérique n’ont pas vocation à réduire massivement les emplois dans les pays qui payent correctement leurs salariés. De très nombreux métiers qualifiés sont menacés par la spéculation sur les coûts du travail qui permet d’accroitre les profits en délocalisant les activités et en diminuant les coûts salariaux, sauf ceux des dirigeants qui explosent !!!