Notre ami André Prone, essayiste, environnementaliste et poète, a répondu ceci à un article de Gérard Puill paru dans l’Humanité du 7 décembre.
N’ayant reçu ni réponse ni accusé de réception de la rédaction de l’Huma, il rend ce texte public par l’entremise d’Initiative Communiste, ce dont nous le remercions chaleureusement.
Rappelons qu’aux yeux du PRCF, l’écologie n’est pas un substitut verdâtro-rosâtre à la lutte révolutionnaire pour le communisme mais tout au contraire, un motif supplémentaire pour abolir le capitalisme qui, selon le mot de Marx, ne « produit la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur ».
Par André Prone, Environnementaliste et Essayiste* – Non, Gérard Puill, tu te trompes doublement !
Dans ton texte en débat dans l’Huma du 7 décembre 2015 : Des résultats du premier tour des régionales aux enjeux de la Cop 21, tu prétends que le Front de gauche et le Parti communiste ne portent pas la moindre responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des Français depuis les élections présidentielles et législatives de 2012 et qu’en recueillant moins de 5% des suffrages au premier tour de l’actuelle élection régionale, ils paient le bilan désastreux de la politique des gouvernements socialistes qui se sont succédé depuis cette date. Et tu ajoutes :
C’est terriblement injuste et le contexte d’insécurité créé par les tueries du
13 décembre y est sans doute pour beaucoup. Mais ce résultat nous montre aussi que l’organisation de la société est à repenser (…) aucun projet politique ne sera porteur d’avenir désormais sans donner la priorité à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Différer la réponse à cette urgence revient à rendre les questions économiques et sociales de plus en plus insolubles et nous faire entrer progressivement dans une société de barbarie (…) L’écologie peut encore sauver l’économie (…) cela va de l’économie circulaire à l’agro-écologie, du covoiturage à l’autoproduction, de la modification de nos habitudes
de consommation au questionnement des associations de consommateurs et même des journalistes sur la manière de conseiller et d’informer…
Concernant ta première affirmation à propos de la non responsabilité du Front de gauche et du Parti communiste depuis 2012 sur la dégradation de vie des Français, de deux choses l’une : ou bien ces deux formations politiques n’ont pas entrepris de combattre frontalement le « social-libéralisme libertaire » dans sa politique d’accompagnement du capital pour faire payer la crise aux travailleurs, ou bien leurs velléités et leurs actions étant dans une visée d’aménagement du système à la marge, elles ne rencontrent quasiment aucun écho parmi ces derniers ? Dans les deux cas, la responsabilité du Front gauche et du Parti communiste est probante, car comment la plupart des travailleurs eussent-ils pu s’abstenir de voter ou considérer les propositions des néofascistes du FN plus efficaces au point de les porter en tête du scrutin régional du 6 décembre ? Le fait est que si le projet d’avenir auquel une grande part des travailleurs aspire n’est ni celui des gouvernements « socialo-libéraux libertaires », ni celui de l’humain d’abord de la « vraie gauche », la cause n’en revient pas uniquement au capital et à ses supplétifs, mais aussi à ceux qui ne leur proposent rien d’autre que de se mobiliser contre l’austérité. Ce qui est terriblement injuste, c’est de laisser croire aux travailleurs que l’on peut combattre l’austérité ou la financiarisation de l’économie sans proposer de sortir du système capitaliste qui en est la cause.
Concernant ta deuxième affirmation à propos de la priorité à donner à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, faute de quoi cela reviendrait à rendre de plus en plus insolubles les questions sociales et économiques, au risque de nous entraîner progressivement dans une société de la barbarie, je retiens – question barbarie – que le système capitaliste n’a pas attendu que les problèmes liés à la réduction des gaz à effet de serre soient résolus pour la générer. Et que, question organisation de la société à repenser, prétendre y répondre par l’économie circulaire, l’agro-écologie, le covoiturage, l’autoproduction, la modification de nos habitudes de consommation, le questionnement des associations de consommateurs et même des journalistes sur la manière de conseiller et d’informer, est pour le moins étriqué. Par ailleurs, laisser croire que L’écologie peut encore sauver l’économie, sans que l’on sache de quelle économie il s’agit – et ton propos semble concerner l’économie du capitalisme en crise généralisée, alors que ce dernier, comme nous l’a montré le « réformisme » pendant ces 100 dernières années, n’est pas réformable – est une grave erreur. Là encore, on ne saurait repenser l’organisation de la société sans l’action consciente et émancipatrice des travailleurs en lutte. Et l’écologie n’est pas en soi révolutionnaire. Seul un nouveau projet de classe, porteur de la dimension environnementale et de la reconquête du partage écomuniste, pourrait l’être.
* Déjà paru chez l’Harmattan : Pour sortir du capitalisme (1er partie Écomunisme), La fin du capital,
Pour une critique de la marchandisation ; à paraître en 2016 : Capitalisme et Révolution.
Le prétendu mouvement écologiste n’est actuellement qu’un magma informe d’arrivistes qui actuellement, en France, se pressent au portillon des portefeuilles ministériels. Les places sont bonnes… J’entends par arrivistes tous ces politiciens parasites qui n’ont jamais rien fait de leurs dix doigts, ou de leur neurones, dans le monde du travail, dans le monde réel. La plupart des écolos allemands par exemple, sont de fieffés salopards qui ont largement contribué à la guerre avec l’OTAN contre la Yougoslavie…
L’écologie authentique, celle qui dégage les grands prêtres du système culpabilisant les petites gens ayant du mal à vivre, passe obligatoirement par la lutte des classes, par la Révolution, et donc par la sortie de l’Euro, de l’Europe et de l’OTAN.