Liberté d’expression ? ce n’est pas une valeur des « démocraties occidentales » qui s’attaquent à ceux qui oseraient révéler les programmes de surveillance, de contrôle et d’espionnage de masse conduit par les gouvernements des pays occidentaux contre les peuples. Rappelons qu’il y a quelques mois, étaient révélés que les services secrets allemands écoutent activement les dirigeants français, avant que l’on aprennent il y a quelques semaines que les téléphones des présidents de la républiques françaises sont directement écoutés par les USA…
En Allemagne, pour avoir oser révéler les preuves de programme de surveillance électronique de masse, un site internet est dans le collimateur de l’appareil repressif d’état.
On ne peut que s’étonner du silence médiatique, en France et en Europe, autour de cette affaire qui doit être nommée pour ce qu’elle est, de la censure. Visiblement, la surveillance de masse et les atteintes aux libertés fondamentales sont acceptables lorsqu’elles sont conduites dans l’intérets de la classe capitaliste. Les pratiques de la RFA ainsi que de son alliés américains font d’ailleurs passer pour de doux amateurs les méthodes artisanales de surveillance de la RDA. On ne pourra d’ailleurs que s’étonner – ou pas – que les médias « libres » du capital préférent continuer à faire campagne dans un anticommunisme virulent contre la RDA pourtant disparue mais fassent un silence retentissant quant aux méthodes totalitaires à l’œuvre actuellement en RFA, et partout en Europe.
Surveillance : soutenons Netzpolitik contre les pressions du gouvernement allemand !
Paris, le 15 juillet 2015 — La Quadrature du Net dénonce avec force la tentative d’intimidation dont est l’objet le site allemand Netzpolitik, mis en accusation pour trahison par la justice allemande pour avoir diffusé des documents révélant l’extension de la surveillance de l’Internet par les services secrets allemands. La Quadrature apporte son soutien et son appui aux activistes allemands, qui défendent les libertés fondamentales et subissent pour cette raison la pression des autorités.
Le site de défense des droits fondamentaux allemand Netzpolitik a été mis en examen pour « trahison » le 10 juillet dernier sur demande du président des services de renseignement allemands. L’affaire sera menée par le procureur fédéral allemand en charge des questions d’espionnage et de terrorisme.
L’État allemand reproche aux activistes d’avoir publié dans deux articles, en février et avril 2015, des documents fuités décrivant les nouveaux moyens de surveillance déployés par les services de renseignement allemand. Des journaux allemands avaient auparavant révélé l’existence de cette élargissement des pouvoirs dévolus aux services, mais n’avaient pas publié de documents internes.
Au nom du droit à l’information, Netzpolitik revendique le droit de mettre à disposition du public les sources originales des programmes de surveillance qu’elle conteste, afin que les citoyens puissent avoir conscience de l’ampleur de la surveillance dont ils sont l’objet, quand bien même cette surveillance a pu être approuvée par les parlementaires.
La Quadrature du Net apporte son soutien aux défenseurs des libertés de Netzpolitik et condamne avec fermeté l’intimidation et les menaces judiciaires dont ils font l’objet. À l’heure où la loi française sur le Renseignement sanctionne la révélation d’actes de surveillance, même si ces actes sont illégaux, sans mettre en place aucun dispositif sérieux de protection des lanceurs d’alerte, il est fondamental de soutenir ceux qui œuvrent à l’information des citoyens.
« Les relations sont de plus en plus tendues entre défenseurs des libertés et services de renseignement appuyés par les pouvoirs publics. Invoquant la raison d’État, les services n’hésitent pas à en user dans l’objectif de faire taire toute tentative de contrôle démocratique des activités de surveillance. En Allemagne comme en France, les multiples révélations sur la surveillance nationale par nos propres services, ou extérieure par la NSA, se heurtent à des portes closes au nom du secret d’État. Les citoyens ont le droit d’être informés et le devoir de se révolter, et nous serons aux cotés de nos amis de Netzpolitik dans leur combat pour la défense des droits fondamentaux » déclare Philippe Aigrain, co-fondateur et membre du conseil d’orientation stratégique de La Quadrature du Net.