Au-delà des salariés, ce sont également les agriculteurs, les taxis, les artisans qui s’opposent à la loi travail. Alors que toujours plus de 70% des français réclamment le retrait de la loi travail, les partisans de la casse du code du travail ne sont qu’une minorité, la classe capitaliste et ses organisations (PS, FN, LR, CFDT et MEDEF), ainsi que les médias qu’elle possède.
Les artisans mobilisés contre la loi travail, une loi cassant le code du travail au profit du grand Capital
les taxis qui affrontent de plein fouet le dumping social lié à la suppression du code du travail se mobilise pour le retrait de la loi travail, une loi « d’uberisation » de la société
Loi Travail : les taxis soutiennent la grève. C’est le gouvernement qui bloque le pays
Les taxis sont parmi les premiers impactés par les grèves des raffineries et dépôts et pourtant, nous taxis, ou personnes soutenant la lutte des taxis, nous exprimons notre totale solidarité avec les grévistes.
Quand bien même il nous en coûte, de ne pouvoir travailler normalement, cette grève est utile et nécessaire. Nous exigeons nous aussi le retrait de la loi Travail.
Accélérer l’ »ubérisation » de la société
D’abord, même si bon nombre de taxis sont artisans, ils se sentent solidaires des salariés et opposés à cette loi de régression sociale historique de casse du Code du travail. Mais par ailleurs, cette loi concerne également précisément les taxis, et ce, quelque soit leur statut
Cette loi vise en effet à accélérer l’ »ubérisation » de la société, c’est-à-dire, la déréglementation folle au profit des pires logiques de surexploitation du capitalisme.
Alors que le secteur des taxis est en train de crever littéralement du fait de la concurrence déloyale des chauffeurs VTC, organisée via les plateformes, non soumises aux mêmes réglementations et qui s’affranchissent de toute obligation fiscale et sociale, une loi répondant à l’intérêt général ne leur déroulerait pas le tapis rouge !
Exclus du Code du travail
Dans une version antérieure, la loi El Khomri prévoyait déjà de protéger les plateformes. L’article 23 de l’avant-projet de loi tel que publié par Le Parisien, laissait sous-entendre qu’il s’agissait d’empêcher les chauffeurs VTC d’obtenir leur requalification en salarié.
Par la suite, le texte présenté à l’Assemblée nationale n’en faisait plus allusion. Mais dans la dernière version imposée à l’Assemblée nationale à coup de 49-3, le lobbying des prédateurs de l’économie dite faussement collaborative, a visiblement rencontré un écho encore plus favorable. Via trois amendements de deux députés PS, Christophe Caresche et CatherineTroallic, un nouvel article, le 27 bis, a été introduit.
Cet article décrète que les chauffeurs travaillant avec et pour les plateformes type Uber, nommés « travailleurs utilisant une plateforme de mise en relation par voie électronique » sont carrément définitivement exclus du Code du travail qui ne leur sera donc pas applicable.
Une loi illégitime et inique
Cette loi Travail vise donc non seulement à casser le Code du travail mais aussi à permettre aux multinationales, sous prétexte de leur exploitation des innovations technologiques, de se passer du Code du travail !
Ce gouvernement est incapable de faire appliquer la loi Thévenoud contre la maraude électronique qui brise les chiffres d’affaires des taxis, met en danger leur profession, et permet à des multinationales de s’engraisser sur notre dos, comme sur le dos de travailleurs dits faussement indépendants, derrière le pire statut qu’il soit d’autoentrepreneur. Il impose une loi illégitime et inique remettant en cause les acquis sociaux des travailleuses et travailleurs.
Nous le disons haut et fort, la minorité qui bloque le pays et nous empêche de travailler, c’est le gouvernement.
Tribune co-signée par :
- – Danielle Simonnet, coordinatrice du PG et conseillère de Paris
- – Laurent Lasne, écrivain, auteur de « Uber, la prédation en bande organisée » (éd. Le tiers livre)
- – Stéphane Alcala, vice président de Taxis du Sud
- – Karim Asnoun, secrétaire général de la CGT Taxis
- – Rachid Boudjema, secrétaire général du Syndicat des Taxis de Marseille
- – Fethi Gara, membre du bureau des Travailleurs du Taxi
- – Samir Kheroua, vice président de Taxi de France
- – Adil Reda, secrétaire général adjoint de Sud Taxis
- – Zhila Mohammadi, présidente de Taxiran
- – Karim Slama, président de Elite Taxi France
- – Rabah Toursel, secrétaire général adjoint de FO Taxis
- – Kader Remana, Secrétaire Général de la CFDT Taxis
- – Ben Deniro, Président du SACTTSRU
Dans une lettre à la CGPME, dès mars 2016 l’organisation patronale UPA rassemblant les artisans et TPE a écrit son opposition à la loi travail, une loi faite uniquement pour les multinationales et qui va d’une part marginaliser l’artisanat et les TPE, et d’autre part les soumettre à un dumping encore plus important de leurs donneurs d’ordre, et ce d’autant plus que la Loi Sapin II (résultant là aussi des directives européennes) va supprimer les conditions d’accès aux métiers de l’artisanat:
« l’avant-projet de loi relative à la mesure de l’audience de la représentativité patronale, qui, en proposant demodifier les règles de détermination de la représentativité des organisations patronales,marginalise encore plus nos secteurs dans le dialogue social. »
En supprimant l’exigence de qualification, le gouvernement adresse en effet un message extrêmement dévalorisant » aux artisans concernés, ainsi qu’aux « 400.000 apprentis que compte le pays », La loi Sapin II « ouvre grand la porte de la concurrence déloyale, du nivellement de la qualité par le bas et de la perte des savoir-faire artisanaux qui font la renommée de notre pays » indique l’UPA
Les agriculteurs et paysans mobilisés contre la loi travail :
Loi travail : La Conf’ soutient la mobilisation et s’y engage
La Conf’ Puy-de-Dôme participe au blocage d’une plateforme logistique .26.05.2016 Dérégulation, perte de droits des travailleurs, précarisation… Les maux liés au projet de Loi travail sont les mêmes que ceux qui font la préoccupation quotidienne des paysannes et paysans. Ils sont les mêmes car ils ont la même source : le libéralisme tout puissant qui méprise ceux qui travaillent. C’est pourquoi l’engagement dans les mobilisations en cours et le soutien aux mouvements de grève est une évidence pour la Conf’.
Dans les années 1970, ce sont les paysans qui ont été désignés pour compenser la baisse de pouvoir d’achat de tous en diminuant les prix des denrées agricoles. Tant pis pour les paysans précarisés, tant pis aussi pour l’alimentation désormais offerte à l’industrie. Face à cela, nous défendons une agriculture paysanne créatrice d’emplois. Ce sont les mêmes qui cherchent à empêcher son développement que ceux qui veulent imposer cette loi travail. Si la précarité est la norme, notre ambition de co-construire avec nos concitoyens une politique agricole et alimentaire commune ne peut avoir de sens.
La Confédération paysanne appelle donc à amplifier le mouvement pour aboutir à la disparition de la Loi El Khomri… et de son monde !
Crédits photos : https://twitter.com/nuitdebout/status/735536866456444928