
Par Floréal, PRCF – 28 avril 2025 – C’est sans doute pour se concentrer sur son bras de fer planétaire avec la Chine que, depuis l’époque d’Obama, Washington a désignée comme son « ennemie stratégique », Trump dit vouloir un cessez-le-feu, sinon une paix véritable, entre la Russie et le régime de Kiev vassal de l’OTAN et protecteur d’innombrables bandes néonazies percluses d’antisoviétisme recuit.
Certes, aucun marxiste sérieux ne croira jamais que le chef de file méchant et arrogant de l’hégémonisme euro-atlantique qu’est Trump soit devenu un ami de l’humanité : il suffit de voir comment ce personnage martyrise actuellement Gaza par Netanyahou interposé tout en strangulant Cuba et en bombardant chaque jour le Yémen…
Ce constat anti-impérialiste élémentaire justifie-t-il pour autant que tel dirigeant d’un syndicat enseignant qui fut jadis une organisation de lutte croie intelligent de railler publiquement ceux de ses collègues qui selon lui, « cautionnent la paix trumpienne » (sic) en Ukraine, ainsi que des camarades lillois se le sont récemment entendu dire il y a peu de manière provoquante ? Car, voyez-vous, ce serait être « trumpien » que d’avoir toujours prôné depuis le début du conflit, la négociation et la désescalade (ce qu’a fait aussi certain Pape défunt que les bellicistes feignent d’encenser aujourd’hui !) tout en rappelant le toujours actuel mot d’ordre révolutionnaire proféré en 14 par le socialiste allemand Liebknecht selon lequel « l’ennemi principal est dans ton propre pays » (et non dans le pays voisin, ce qu’allèguent systématiquement les faux socialistes d’un pays donné pour justifier leur participation à l’union sacrée derrière « leur » gouvernement impérialiste: aujourd’hui, s’agissant de la France et de ses nouveaux syndicalistes de guerre froide, derrière l’UE-OTAN de Macron et autre von der Leyen !
Un tel syndicalisme bien de chez nous préfèrera sans doute à la prétendue « paix trumpienne »… la guerre macroniste fraiche et joyeuse que concocte le président français qui rêve de devenir le premier président du futur Etat fédéral européen ? Cette attitude dissimulée en anti-trumpisme de parade est certes plus aisée à tenir que celle consistant à militer pour du bon contre l’envoi de troupes françaises en Ukraine avec ce qui ne pourrait manquer de s’en suivre: une belligérance française déclarée pouvant finir en une jolie conflagration nucléaire menant à l’anéantissement général…
Et ces gens-là disent aimer l’Europe ? En effet, ne voit-on pas la dernière Une du magazine du SNES (l' »US », de mieux en mieux nommée soit dit en passant!), le syndicat principal de la FSU, titrer honteusement à propos de « l’économie de guerre » programmée par Bayrou: « Pas sur notre dos! »… En clair, la guerre pour défendre « notre démocratie », comme dit ce syndicat, pourquoi pas… pourvu que ce soit sans toucher aux services publics…
Comme si…
- ce découpage avait le moindre sens, tant il est évident que la guerre étrangère envisagée par Macron ne peut qu’aller de pair avec la guerre sociale menée en France, à raison de 40 milliards d’austérité supplémentaire par an, contre les travailleurs de France, enseignants compris; en somme, pour ces gens, c’est « l’argent pour la guerre ET pour les salaires »? Aussi stupide que démagogique, en vérité!
- il était moral, voire sensé d’espérer vivre une bonne petite vie à l’abri du « modèle » (?) social français le jour où les missiles hypersoniques commenceront à sillonner le ciel de feu l’Hexagone?
On n’en arrivera pas là, peut-être ? Espérons-le tous, mais si pour finir la guerre continentale puis mondiale n’éclatait pas, ou pas dans l’immédiat (ce serait déjà ça!), ce ne serait sûrement pas grâce à ce type de syndicalistes intellectuellement gâtés par quarante ans de dérives européistes. Car ils auront constamment accompagné l’hégémonisme euro-atlantique en Ukraine, en Mer de Chine et ailleurs tout en le présentant comme un rempart, ou plus hypocritement, comme un « moindre mal » pour « notre » belle démocratie, comme dit Sophie Venetitay. C’est-à-dire, si l’on regarde les choses en face au lieu de les idéaliser pour s’acheter une conscience, pour un Etat de classe de plus en plus guerrier, policier, antisocial, antinational, antidémocratique, antilaïque et xénophobe.